LE RIRE, JUSQU’À «MOURIR DE RIRE», NE COMPORTE QUE DES BIENFAITS…

Le rire décrit une expression de gaieté ou de surprise agréable par l’ouverture de la bouche et un mouvement des lèvres accompagnée de sons saccadés, égrenés ou cascadés.  On dit qu’il produit des effets régulateurs, notamment vasodilatateurs, qu’il engendre un espace d’épanouissement et qu’il ouvre la porte de l’âme.  Au plan physique, il met les virus en échec et il entraîne une libération des cellules, ce qui permet l’élimination des vieilles mémoires.  Il élimine les déchets engendrés dans le psychisme à travers les barrières qu’on se dresse, il les lave, sapant les fondements de quelques blocages limitatifs.  Il témoigne d’un désir de prendrrire-laughinge du recul face à une situation et d’avancer dans l’humour et la joie, de prendre la vie du bon côté.

En spiritualité, on affirme qu’il élève dans une spirale de vibration supérieure, qu’il sert d’agent de reconstruction et de guérison, facilitant la rencontre avec soi-même et l’ouverture sur l’autre.   Il relie aux Anges de l’Amour et de la Sagesse, ce qui induit dans la liberté de l’expression divine.

Qui a bien pu dire: «Commencez par rire de vous-même… avant que quelqu’un d’autre ne s’en charge.»  Il avait bien raison: rien ne fait plus de bien que de rire… surtout de rire de ses travers… de toujours les assaisonner d’un grain d’humour.  Ils passent mieux, chez soi comme auprès des autres!  Le rire dilate la rate, détend le diaphragme, permet un massage de tous les viscères abdominaux.  Alors, le plexus solaire retrouve ses aises et peut jouer son rôle de bon interprète du milieu ambiant.

En soi, le rire est l’expression spontanée d’un état émotif de nature agréable, traduisant la capacité de garder son bonheur.  Sa signification première est le contentement, la détente ou la surprise.  On y recourt pour trouver un écho ou une résonance affective;  pour se défendre contre l’angoisse ou la dissiper;  pour se soulager d’une tension excessive.  Le rire ramène dans le sens du jeu amoureux de la vie.  N’empêche que le rire peut avoir une portée irrévérencieuse pour dénoncer, en douce, des croyances fausses, des préjugés bien enracinés, des tabous tenaces, des positions incongrues, des tentatives de manipulation, des jeux de pouvoir.  Il permet de les souligner, mine de rien, comme pouvait le faire le fou du roi.

S’il est permis de rire, il faut éviter de se payer la tête des autres.  On ne rit jamais des autres que pour se donner une contenance apparente de supériorité, pour renforcer le sentiment que l’on croit avoir de sa bonne adaptation ou pour prendre les gens à témoin de sa vérité présumée, cherchant à soutirer leur approbation.  Le rire recouvre souvent une valeur thérapeutique : il libère des tensions émotives insoutenables.  Il souligne une rupture, une discordance, dans la personnalité, qui désamorce bien des conflits, dédramatise les situations, rétablit l’harmonie sociale.  Qui ne sait pas que le rire désarme?

Mais qu’est-ce qui fait rire?  Il y a d’une part le rire qui exprime la joie, de l’autre celui qui souligne un aspect plaisant ou simplement comique.  Dans le premier cas, c’est ce qui donne du contentement, de la satisfaction, du bien-être, qui fait rire;  dans l’autre cas, c’est ce qui contraste avec la réalité et trompe la vigilance: ce qui révèle un désaccord entre ce qui se produit et ce qu’on attendait;  ce qui donne lieu à une réaction mécanique au lieu d’une réaction intelligente et adaptée;  ce qui dégrade.

Le rire implique toujours une certaine familiarité, de la complicité, sans quoi il vexe.  Il est communicatif: plus il y a de gens, plus il est difficile à contrôler.  Il opère comme un moyen de décharge, comme une véritable hygiène mentale et sociale.  Il oxygène le système, éclaircit la pensée, libère les sentiments.  Il adoucit également les mœurs et les préjugés d’une société.  Pour soi-même, il assouplit le caractère, rompt la raideur de ses habitudes, éclaire des points à modifier.  Il prévient qu’on s’enferme dans des principes rigides, qu’on se replie sur soi, qu’on s’emprisonne dans une tour d’ivoire.

On le devine, le rire laisse planer sur chacun la perspective d’une correction amicale ou d’une humiliation.  Cela dépend comment on le prend.  La personne rigide et constipée s’en formalisera certes, mais l’être éclairé en profitera pour grandir.  Le sourire peut être la perferire_laughing-couplection du rire, évoquant un grand état d’avancement.  On ne parle pas ici du sourire stéréotypé, figé, forcé.  On parle du sourire qui exprime la paix intérieure, la sérénité d’esprit, une grande harmonie des sentiments.  Mais le rire n’en révèle pas moins, fort souvent, une grande liberté intérieure, un détachement face aux événements loufoques ou inattendus de la vie.

À vrai dire, il y a des rires sains comme il y a des rires débiles.  Il faut en connaître la différence.  Certains rires n’expriment que désabusement, superficialité, sensualité puissante, naïveté.  Ici, nous préférons parler du rire naturel, spontané, qui part d’un bon sentiment, qui exprime la candeur de l’âme.  Ce rire-là prévient contre l’entêtement et l’obstination, la raideur d’esprit, la rigidité physique, l’automatisme ridicule.  Il permet un relâchement général des règles du raisonnement, ramenant au naturel de la vie, ce qui repose de la tension d’esprit.  C’est peut-être ce qui amené A. Allais à s’exclamer : «Les gens qui ne rient jamais, ne sont pas sérieux.»

    Dans un cas difficile, le rire peut toujours arracher des concessions, aux autres comme à soi.  Une première concession obtenue, on peut en tirer d’autres.  Alors, que faut-il penser des maximes qui disent que le rire abonde dans la bouche des sots et que le sourire est la perfection du rire?

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