Tous reconnaissent la nécessité du repos.  La plupart s’en accordent peu au point qu’ils en survivent à peine.  Alors, il faut se demander si se reposer, c’est prendre une pause-café, s’accorder une bonne nuit de sommeil, prendre deux ou trois semaines de vacances par année ou entrer dans une retraite pensionnée sur ses vieux jours.  Ou si on trouve le repos sous les tropiques, en montagne ou sur un lac calme et poissonneux.  S’agit-il plutôt d’un temps mort ou, au contraire, du moment d’enfin jouir de la vie?  Surtout, qu’est-ce qui se repose dans l’être?

             En effet, le corps n’a pas besoin de repos.  Très peu ont réussi à épuiser complètement les ressources de l’organisme physique.  Le corps est une merveille.  Un être peut s’adonner à un dur labeur, mais voilà qu’il se régénère dans la même mesure : dès qu’il se calme, son métabolisme ralentit.  À chaque moment, à tout nouveau tempo, correspond un état, une attitude du corps.  Le corps s’exprime sur un mode parfait.  Si le désir de vivre demeure, est-ce le cœur qui s’arrête ou est-ce le souffle qui s’épuise?  Un être à beau se retrouver fatigué, à plat, si quelque chose renouvelle son intérêt, sa fatigue s’évanouit immédiatement, l’énergie revient, abondante.  Ne blâme pas ton corps, s’il faillit à tes attentes;  ne t’enfle pas d’orgueil s’il est vigoureux : il ne fait que refléter un état mental ou émotionnel.

            Le repos ne vise pas à restaurer une partie du corps en particulier.  C’est un état d’être.  Il peut suivre un être partout, il est omniprésent : chacun l’est.  Celui qui sous-estime son corps le préfère fatigué, délabré, il l’obligera.  S’il le veut en santé, il l’est.  Vous êtes fatigués de penser, d’être conscients, qu’il en soit ainsi!  Votre cœur bat, aime, vous aimez, rêvez, même que vous voyagez dans l’astral.  Votre pensée ne se fatigue pas, votre subconscient non plus.  Et tout continue.

            Alors, qu’est-ce qui a besoin de repos?  Car digérer, respirer, vivre, c’est du travail.  Ah! mais pour chacun, travailler ce doit être pénible, mériter considération, être apprécié par les autres.  Chacun doit pouvoir s’enorgueillir de dire : «C’est moi qui ai fait cela, alors est-ce que ça ne mérite pas du repos?»  Mais un instant… vous n’avez rien de laborieux à faire!  Au contraire, vous devez laisser le travail se faire à travers vous.  Vous devez vous en remettre à la vie.  Vous devez vous abandonner à ce que vous faites.  Car c’est au plus humble qu’appartiennent le grand œuvre, la plus grande joie et le repos.  Donnez congé à vos prétentions si vous comptez vous reposer tout en travaillant.

            Il a été dit : «Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi, je vous soulagerai.  Car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes.  Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger.»  (Jésus)

 

Janaka-anandâ © 1980-2015 Yogi Inn, Vermont, USA.

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