LE PHÉNIX, CET OISEAU MYSTÉRIEUX, QUI RENAÎT SANS CESSE DE SES CENDRES…  

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Le phénix désigne un animal mythique fabuleux tantôt représenté sous la forme d’un aigle ou d’un pélican lumineux qui nourrit ses enfants de sa propre chair et qui, après avoir vécu très longtemps, se dresse un bûcher, appelé immortalité, et s’y consume de lui-même, se contemplant renaître de ses cendres.  Caractérisé par son oblation et sa longévité, cet oiseau mythique, rattaché au culte du soleil, provient de la tradition éthiopienne, d’où il passa en Égypte pour être ressuscité en Europe à la Renaissance.

Cet oiseau de taille considérable au plumage de couleurs éclatantes, soit le rouge, le bleu et l’or, dont les ailes émettaient des reflets de pourpre et d’or, n’existait jamais qu’à un seul exemplaire à la fois, d’où il ne pouvait se reproduire.  Ainsi, quand il sentait sa fin venir, il se construisait un nid de branches aromatiques et d’encens, y mettait le feu et se consumait dans les flammes. Des cendres de ce bûcher, après trois jours, surgissait un nouveau phénix.   Il vivait dans les déserts d’Arabie, renaissant tous les 1 461 ans ou neuf âges du corbeau.  En tout cas, aucune tradition ne lui prête une existence de moins de cinq cents ans.  Il fut le pphénixremier animal à se poser sur la colline primordiale issue du limon.

L’idée de l’oiseau se confond avec celle de la légèreté, de l’essence des choses et des êtres.  Dans ce contexte, il incarne la pensée opposée à la matière, l’intériorité de l’homme, son moi profond, son esprit divin.  Associé à la lumière, il parle d’action fécondante, purificatrice, régénératrice.  En Alchimie, cet  oiseau glorieux, consacré au Soleil, dont il symbolise la course, représente l’emblème de l’Opération au rouge («rubedo») qui produit l’Illumination, devenant le huitième animal symbolique du Grand Œuvre.  Par son sacrifice sur le feu, il illustre la transmutation de la nature inférieure en vue d’entreprendre un nouveau cycle évolutif.  Après avoir accédé à un nouveau plan de conscience.  Puisqu’il se regarde brûler, il figure l’adepte qui se fait à la fois l’acteur et l’observateur de sa transformation.

Cet oiseau impressionnant, qui se nourrissait uniquement de rosée, illustre l’ètre humain qui réintègre sa dignité et son héritage dans le Royaume de Dieu.  Il exprime la réalisation christique, désignant, pour les Chrétiens, le Christ glorifié établi dans l’éternité.  Il révèle la découverte de la Pierre philosophale, la quintessence du Feu, et le retour à l’androgynat primordial.  Il dépeint la sublimité divine et l’accession à l’immortalité.  On dit qu’il ne se pose que sur le Pôle céleste, le Lieu de la Vérité, ce qui donne une raison de plus de l’associer au Soleil qui se consume constamment, ne tirant son existence que de son nom, ce qui échappe aux intelligences et aux pensées.  Feu créateur et destructeur, mâle (félicité) et femelle (ruine), il symbolise l’union heureuse et les Noces cosmiques.  Il désigne les cycles de la vie terrestre, l’amour sublime, intense, inconditionnel, comme il marque les levers et les couchers du Soleil.

Pour l’individu, le phénix peut lui indiquer un temps révolu, d’où la nécessité de préparer une renaissance intérieure, ce qui ne pourra se produire sans nombre de renoncements dans une grande solitude.  Il lui faut accepter la vie comme elle vient dans son inspiration et son expiration, comprenant que vivre, c’est naître, croître, mourir et renaître sans cesse.  D’où il faut se remettre constamment en question dans le lâcher prise et le détachement, renaître de ses cendres, jour après jour, s’accroissant en force, en beauté et en lumière.

Par la flamme de son regard aigu, le phénix ne perce-t-il pas l’ombre pour découvrir partout la lumière, au-delà des apparences?  Il suggère de prendre sa place dans le monde et dans la vie en faisant des choix précis et motivants, en observant bien ce qui se passe en soi et autour de soi, en agrandissant toujours son champ de vision.  Puisqu’un nouveau cycle commence, parce qu’un autre vient de mourir, on doit laisser se consumer tout ce qui doit l’être, couché sur un lit de plantes aromatiques, exposé aux rayons de son Soleil intérieur, et renaître de la moelle de ses os, de ce qu’il restera de meilleur de ses expériences passées.

De nos jours, ce symbole de la résurrection le plus répandu au monde désigne une constellation peu lumineuse de l’hémisphère sud. phoenix-birdphenis-arbre

© 2009-2013, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.  

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