L’OPTIMISME ET LE PESSIMISME ÉCARTENT DU RÉALISME, ILS FONT VIVRE DANS LES MIRAGES OU L’ILLUSION…

   Nul doute que nous allons en faire sursauter plusieurs en rappelant que l’optimisme, considéré un peu partout comme une vertu, est un travers à l’égal du pessimisme.  Par le passé, pour faire échec au premier, on a telle préconisé le développement de l’autre!  Pourtant, dès le départ, on devra admettre que, dans des opposés aussi diamétraux, il y a forcément l’entretien de la dualité.  En fait, il y a là le même travers que dans le passage du matérialisme à l’illuminisme: l’un riveoptimisme-pessimisme à la Terre, représentant une fuite dans le monde extérieur de la densité;  l’autre fixe au Ciel, représentant une fuite dans le monde intérieur très subtil de l’Esprit.  Or, la Réalisation transcendantale représente la fusion du Ciel et de la Terre, non la fuite de l’un pour trouver un refuge sécuritaire dans l’autre.  Et celle-ci ne s’accomplit ni à travers l’optimisme ou le pessimisme, mais à travers le réalisme, qui représente le Juste Milieu en plus d’entretenir l’ardeur à la tâche et la joie sereine.

   Tous reconnaîtront que, dans la vie terrestre, s’il y a du bonheur, il y a aussi du malheur, il y a des commencements enthousiasmants et des fins tragiques, des unions heureuses et des séparations orageuses, des montées qui font haleter et des descentes qui permettent de se reposer.  Même que le bonheur des uns peut faire le bonheur des autres, et inversement.  C’est sans doute ce qui a amené Hu Shi, un philosophe et écrivain chinois, à dire: «Les plus pessimistes d’aujourd’hui ont été les plus optimistes d’autrefois.  Ils ont poursuivi de vaines illusions.  L’échec les a découragés.»

   Nous ne sommes pas le seul à dire que le pessimisme ne vaut pas mieux que l’optimisme.  D’autres personnes d’expérience, qui avaient peu de liens avec la spiritualité, sont arrivées à la même conclusion.  Par exemple, Tristan Bernard a déjà écrit: «Les optimistes et les pessimistes ont un grand défaut en commun: ils ont peur de la vérité.»  Georges Bernanos a conclu dans le même sens  en disant: «La seule différence entre un optimiste et un pessimiste, c’est que le premier est un imbécile heureux et que le second est un imbécile triste.»  Encore dans la même veine, on peut faire parler Peter Ustinov: «L’optimiste est celui qui sait à quel point le monde peut être triste.  Le pessimiste, celui qui le découvre tous les jours.»

   En d’autres mots, l’optimisme et le pessimisme sont deux exagérations, l’une vers la Lumière, l’autre vers les Ténèbres.  Pour sa part, l’optimisme mène à ne retenir que le bon côté des choses;  quant au pessimisme, il retient d’abord leur mauvais côté.  Or, pour avoir une vision complète de l’expérience humaine, il faut autant connaître de quoi il faut se méfier, en sondant les royaumes de l’Ombre, que ce qu’il faut rechercher, en sondant ceux de la Lumière,  pour parvenir à la Maîtrise totale.  C’est ainsi qu’on se découvre dans toutes ses potentialités, en les activant, apprenant la prudence et la sagesse qui amènent à se connaître parfaitement pour être pleinement, pour vibrer à plein cintre.  Ainsi, dans la vie en incarnation, il faut tenir compte de tous les aspects de la Réalité, donc apprendre à devenir absolument réaliste.

   Pour le confirmer, Jean Cocteau a su écrire: «Le vrai réalisme consiste à montrer les choses surprenantes que l’habitude cache sous une housse et nous empêche de voir.»  Opinant dans le même sens, William Arthur Ward a laissé ce message: «Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles.»  Quelle belle manière de définir et d’établir la supériorité du réalisme en toute occurrence!

   L’évolution humaine se produit par à-coups, à tâtons, par succession d’expériences plaisantes et déplaisantes, tirant des Ténèbres de l’Oubli pour conduire à la redécouverte de la Lumière du Savoir.  À chaque étape, le chercheur progresse s’il sait recourir à son discernement au lieu de simplement vivre pour vivre, ce qui s’appelle survivre.  Progressivement, à son rythme, selon ses moyens, il devient plus sûr de lui, plus mûr, plus pur, plus accompli, à moins d’être affecté par des déficiences psychiques graves qui l’empêchent d’œuvrer au niveau de la conscience.

   Bien sûr, il est bon de croire que tout peut s’améliorer, que tout peut arriver pour le mieux, mais il ne faut quand même pas rêver en couleur, comme les tenants de la pensée positive, et nier le fait que, pour détenir un Savoir complet, il faut, sans s’y complaire, connaître tous les aspects de la Création divine, des plus sombres aux plus lumineux.  Ainsi, dans sa quête évolutive, nul n’est appelé à cultiver l’optimisme béat, impénitent, voire un peu bête.  Mal comprise, la quête de l’optimisme peut mener à des dérives, à des aberrations: par exemple, à se cacher la vérité sur la réalité de l’expérience dans la dualité, à réagir à l’adversité plutôt qu’à s’investir de façon constructive, à lutter et à se défendre activement au lieu de diriger fermement sa vie en se dépassant sans cesse.

   À ce propos, bien des  optimistes se donnent l’air de vivre pleinement et intensément, alors qu’ils ne parviennent qu’à masquer ce qui se trame d’obscur dans les profondeurs de leur être.  Ils lancent le même message que les gens qui rient tout le temps ou qui rient trop facilement: comme les clowns et les humoristes, ils cachent de profondes douleurs intimes.  Ou ils tentent de se divertir à plein temps, ne sachant que faire de leur vie, pour masquer leur désarroi ou leur vide intérieur.  Ainsi, sous des apparences flatteuses, ils voilent souvent, derrière un masque d’amertume, un sentiment défaitiste inconscient comme le doute, l’incertitude, la peur, l’irrésolution, le manque de confiance, un sentiment d’infériorité.

   Comme notre Maître, Janakanandâ, nous osons croire que la clé d’un destin serein réside dans le réalisme, le juste milieu entre le pessimisme et l’optimisme.  Il en a dit: «Le réalisme exprime la conformité avec la vie telle qu’elle est.  C’est un sentiment noble et constructif.  Le pessimisme et l’optimisme sont l’exagération de ce sentiment, d’où ils sont des émotions.  Si vous vous permettez de vibrer plus que de mesure vers le haut, vous vous condamnez tôt ou tard à connaître l’émotion contraire.  Ce qui monte doit redescendre.  Or le réalisme conduit bien plus sûrement à la sérénité.»)

   Le fait de se montrer réaliste ne signifie pas qu’il faille agir à la légère ou de façon insouciante.  Il représente une prise de conscience de la réalité, donc de l’Omniprésence divine, en soi et autour de soi, qui ne peut que prévoir l’accomplissement, toujours croissant, pour tous.  Tout est en tout.  Ainsi, la Lumière est l’Essence de toutes choses.  De ce fait, le réalisme bien compris aide à mieux apprécier la vie, à se montrer fort et audacieux dans l’épreuve afin de mieux vaincre l’obstacle qui peut surgir à tout moment.  Il se fonde sur la confiance dans la Source suprême et sur l’abandon ludique et joyeux à l’Omniscience cosmique.  Dans le quotidien, il s’exprime par l’entrain, la bonne humeur et le sourire spontané.  Le sourire n’est-il pas la perfection du rire?

© 2012-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

                

L’OPTIMISME, LE PESSIMISME ET LE RÉALISME

(Version modifiée)

L’optimisme désigne la doctrine selon laquelle le monde est le meilleur et le plus heureux possible ou le caractère de celui qui est disposé à voir tout en beau, tout en couleur.  C’est l’œuvre de la pensée chimérique, idéaliste ou utopique qui tente de faire emporter le bien sur les maux.

L’optimisme traduit la pensée que le bien l’emporte sur les maux.  Si c’est permis, être optimiste ne signifie pas être insouciant et léger, mais prendre conscience de la réalité en soi et autour de soi fondée sur l’omniprésence cosmique.  Tout est en tout.  Ainsi, le bien est l’essence de toutes choses.  L’optimisme aide à mieux apprécier la vie, à être fort dans l’épreuve et à mieux vaincre l’obstacle qui peut surgir.  Il se fonde sur la confiance et l’abandon téléchargementjoyeux à l’Omniscience cosmique.  Il s’exprime par la bonne humeur et le sourire.

L’optimisme a pour contraire, le pessimisme, cette propension à n’envisager la réalité que sous son aspect mauvais, à voir tout en noir  ou à estimer que tout va toujours mal.

La vie est un Grand Jeu amoureux dont certains font une comédie, d’autres une tragédie ou un drame et d’autres, enfin, une tragico-comédie.

En cela, le pessimisme évoque la propension à n’envisager la réalité que sous son aspect mauvais ou à estimer que tout va toujours mal.  Il traduit la pensée que les maux l’emportent sur le bien.  À son propos, Jean Rostand lança un jour en boutade: «Je ne suis pas très optimiste quant à l’avenir du pessimisme.»  Pourtant, le pessimisme est vivace.  Affecté par la gravitation universelle et par l’attraction matérielle, l’être humain est plus facilement négatif que positif et constructif.  Il est plus enclin à démissionner qu’à persévérer, mû par la loi du moindre effort et de la moindre résistance.  L’être humain est plus porté à voir le versant sombre de la Vie que son versant lumineux.  Les nuages l’affectent davantage que le Soleil.  C’est le sens de ses «ne… pas…», «rien n’est…plus que…», «impossible…», «pas capable…»; «ça ne se peut pas…», «j’y arriverai jamais…»  Pourtant, tout est et tout est possible.  Il suffit d’apprendre à s’y prendre correctement, donc à suivre les lois ou le mode d’emploi, en commençant dans les petites choses!

L’optimisme et le pessimisme se pondèrent dans le réalisme, l’attitude de celui qui tient compte de la réalité, des faits objectifs.  Le réaliste porte la disposition à voir la réalité telle qu’elle est et à agir en conséquence.  L’optimisme, comme le pessimisme, déséquilibrent, en ce sens qu’ils portent vers des extrêmes.   Ils gardent dans la perception du bien et du mal qui maintiennent dans la densité et la dualité, qui prolongent l’enfermement dans la Roue des réincarnations.

Georges Bernanos a écrit : «La seule différence entre un optimiste et un pessimiste, c’est que le premier est un imbécile heureux et que le second est un imbécile triste.»  Francis Picabia a établi la distinction autrement en disant : «L’optimiste pense qu’une nuit est entourée de deux jours, le pessimiste qu’un jour est entouré de deux nuits.»   En effet, l’optimisme et le pessimisme sont deux exagérations, deux excès, deux abus, donc des pièges.  L’optimisme mène à ne retenir que le bon côté des choses, le pessimisme que leur mauvais côté, au mépris des évidences et des certitudes du moment.

Toute médaille comporte son avers, son revers et sa tranche.  Comme un verre d’eau peut être dit à moitié plein, à moitié vide ou à moitié, tout simplement.  Il faut tenir compte de toute la réalité, donc apprendre à être réaliste.  L’évolution de l’être humain se produit par à-coups, dans une succession de plaisirs et de déplaisirs, mais, à chaque étape, il progresse, s’il sait discerner.  Et, s’il comprend la vie de façon réaliste, soit comme une école d’apprentissage, il maintient sa sérénité en tout temps.  Car, d’une expérience à l’autre, il devient plus sûr de lui, plus confiant, plus mûr, plus accompli, à moins d’être affecté de déviations psychiques graves.

Oui, il est bon de croire que tout peut s’améliorer, que tout peut toujours arriver pour le mieux.  Mais nul n’est appelé à cultiver l’optimisme béat ou impénitent.  Mal compris, l’optimisme peut amener à des aberrations: comme à se cacher la vérité, à réagir à l’adversité plutôt qu’à agir de façon constructive, à se défendre activement plutôt qu’à diriger sa vie en se dépassant.  Bien des optimistes se donnent l’air de vivre pleinement et intensément, alors qu’ils se dépensent à masquer ce qui se trame d’obscur dans les profondeurs de leur être.  Ils cachent souvent, sous un masque, un sentiment défaitiste inconscient, comme le doute, l’incertitude, l’irrésolution, le manque de confiance, l’infériorité.

© 2012-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.  

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