LE PÈLERINAGE, UN MOYEN DE SE DÉPAYSER ET D’ENTRER EN SOI…

Le mot pèlerinage vient du latin «peregrinatio», qui signifie «voyager à l’étranger».  Un pèlerinage est donc un voyage sacré, au cours duquel un candidat chemine pas à pas, souvent à pied, sur de longues périodes, couvrant de longues distances, vers un lieu consacré par une manifestation du sacré: par exemple, la présence d’un fondateur de religion, une apparition divine ou quasi-divine, le lieu de vie d’un saint, etc.  Ainsi, le pèlerinage désigne un voyage accompli dans un lieu saint ou sacré, pour des motifs religieux, dans un esprit de dévotion ou dans un désir de se rencontrer soi-même

 pelerinageC’est la grande dévotion suscitée par les reliques les plus fameuses qui développa la pratique chrétienne des pèlerinages.  Car ce trajet mène généralement vers un lieu de dévotion, un endroit tenu pour sacré par la religion de celui qui choisit de le faire.

Au Moyen Âge, les pèlerins se faisaient donner une lettre de recommandation qui leur servait en quelque sorte de passeport et de garantie auprès des autorités ecclésiastiques, des personnes et des établissements charitables auxquels ils se présentaient.  Reçus au nom du Seigneur, tout au long de la route, ils trouvaient bon accueil et ils obtenaient tout ce dont ils avaient besoin pour voyager sans ambages.  Ces pieux voyages n’allaient pas toujours sans fatigue ni dangers, certaines routes étant infestées de brigands.

Lors d’un pèlerinage, confiné au strict nécessaire, confronté sans cesse à du nouveau, le marcheur ne distingue dans les choses que la beauté, ce qui le rend plus heureux de vivre.  Il reçoit la moindre faveur des dieux, par l’intermédiaire des étrangers, auxquels il doit se rendre accessible, avec une grande allégresse, comme s’il s’agissait d’un épisode dont il doit se souvenir le reste de sa vie.  Pour se corriger de ses erreurs, il doit marcher toujours plus avant, en s’adaptant aux situations neuves, recevant en échange les milliers de bénédictions que la vie accorde généreusement à ceux qui les lui demandent.

En outre, quelle que soit la religion, le pèlerinage engendre sa propre société, une société où les clivages sociaux et professionnels, les hiérarchies de classes, d’âges et de sexes sont provisoirement abolis.  C’est ainsi que se constitue une communauté éphémère, mais homogène, fraternelle et solidaire, homogène puisqu’une volonté et un projet uniques les soutiennent.

Au gré de son avancée, le pèlerin découvre une paix dynamique, celle d’un monde qui peut croître et inventer toujours davantage, pour autant il continue à marcher, toujours marcher.  Dans les vicissitudes du chemin, d’une nature apparemment cruelle, il découvre que, comme lui, tout évolue, à la recherche de la Lumière.  Il se sent heureux de passer où il passe, sachant que le travail qu’il n’a pas fait ne compte plus, réalisant que les travaux qu’il réalisera par la suite seront les meilleurs.

Car le pèlerinage, le vrai, exprime toujours le désir de se rendre en un lieu initiatique dans le détachement et la purification.  Il invite à s’identifier à celui qui a ouvert la voie, qui l’a instituée ou à en assimiler les forces.  D’étape en étape, il prépare à la révélation divine.  .  Il s’agit de l’un des moyens objectifs les plus puissants pour parvenir à l’illumination.

Pour les Chrétiens, le pèlerinage le plus célèbre a toujours consiste à se rendre en Terre Sainte alors que celui des Musulmans consiste à se rendre à La Mecque.  Le cinquième et dernier pilier de l’islam est le Hadj qui est explicitement précisé dans le saint Coran que chaque Musulman qui en a les capacités physiques et les moyens financiers doit faire une fois dans sa vie.  Le Hadj est considéré comme le couronnement des obligations religieuses et des aspirations de chaque Musulman, d’où les fidèles de cette religion du monde entier s’efforcent de l’accomplir entre le huitième et le treizième jour du dernier mois du calendrier islamique : Dhul-Hijjah. Les musulmans parcourent des milliers de kilomètres pour se rendre à l’une de leurs villes sainte afin d’accomplir les rites tout comme l’a fait le prophète Muhammad, il y a près de quatorze siècles.

Quant au déplacement des Chrétiens, qui préfèrent aller marcher dans les pas de Jésus, il évoque le passage dans le Labyrinthe universel, le cheminement en spirale autour de la Montagne sacrée, donc l’entrée en soi qui mène à la délivrance finale.  Il s’agit d’un rappel du voyage des Hébreux vers la Terre Sainte.

Jusqu’à assez récemment, à défaut de pouvoir se déplacer, le fidèle pouvait mener un pèlerinage sur place.  Pour l’effectuer, ce croyant qui ne pouvait accomplir le voyage réel à Jérusalem n’avait qu’à parcourir à genoux le labyrinthe d’une église jusqu’à ce qu’il arrive au centre, en s’imaginant qu’il y atteignait les lieux saints.

De nos jours, les croyants d’origine chrétienne du monde entier se rendent surtout à Rome et à St-Jacques-de-Compostelle.  En Europe, les Chrétiens fréquentent assidument Chartres, Lourdes, Notre-Dame-de-la-Salette, le Sacré-Cœur de Montmartre (Paris) et Fatima. Au Québec, il existe de nombreux lieux de pèlerinage, dont les plus célèbres sont l’Oratoire St-Joseph de Montréal, la Basilique de Notre-Dame-du-Cap de Trois-Rivières et la Basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec.  Ce dernier lieu est très prisé par les membres des Premières Nations qui ont toujours aimé rendre un culte particulier à la Grand-Mère de la Création.

C’est le pèlerinage hindou de la Maha-Kumbh-Mela à Allahabad, au confluent du Gange, de la Jamuna et de la Sarasvatî, qui constitue le plus grand pèlerinage du monde.  Tous les douze ans, des dizaines de millions de personnes y célèbrent la victoire des dieux sur les démons lors du barattage de l’océan aux temps mythiques primordiaux racontés par les Védas.  C’est aussi dans le sous-continent indien que se trouve le plus long pèlerinage du monde, le pèlerinage aux sources du Gange depuis le golfe du Bengale, qui implique douze mille kilomètres, aller et retour, mené à pied bien entendu, car la marche à pied favorise l’intériorisation et la méditation.

Le pèlerinage représente l’un des moyens objectifs les plus puissants pour parvenir à l’illumination.  Confiné au strict nécessaire, confronté sans cesse à du nouveau, le candidat ne distingue dans les choses que la beauté, ce qui le rend plus heureux de vivre.  Il reçoit la moindre faveur des dieux, par l’intermédiaire des étrangers, aux quels il doit se rendre accessible, avec une grande allégresse, comme s’il s’agissait d’un épisode dont il doit se souvenir le reste de sa vie.  Pour se corriger de ses erreurs, il doit marcher toujours plus avant, en s’adaptant aux situations neuves, recevant en échange les milliers de bénédictions que la vie accorde généreusement à ceux qui les lui demandent.  Il découvre une paix dynamique, celle d’un monde qui peut croître et inventer toujours davantage, pour autant il continue à marcher, toujours marcher.  Dans les vicissitudes du chemin, d’une nature cruelle, il découvre que, comme lui, tout évolue, à la recherche de la Lumière.  Il se sent heureux de passer où il passe, sachant que le travail qu’il n’a pas fait ne compte plus, réalisant que les travaux qu’il réalisera par la suite seront les meilleurs.

Car le pèlerinage, le vrai, exprime toujours le désir de se rendre en un lieu initiatique dans le détachement et la purification.  Il invite à s’identifier à celui qui a ouvert la voie, qui l’a instituée ou à en assimiler les forces.  D’étape en étape, il prépare à la révélation divine.  C’est la grande dévotion suscitée par les reliques les plus fameuses qui développa la pratiqucompostellee chrétienne des pèlerinages.  Les pèlerins se faisaient donner une lettre de recommandation qui leur servait en quelque sorte de passeport et de garantie auprès des autorités ecclésiastiques, des personnes et des établissements charitables auxquels ils se présentaient.  Reçus au nom du Seigneur, tout au long de la route, ils trouvaient bon accueil et ils obtenaient tout ce dont ils avaient besoin pour voyager sans ambages.  Ces pieux voyages n’allaient pas toujours sans fatigue ni dangers, certaines routes étant infestées de brigands.

Quant au pèlerin, il symbolise l’être humain qui se sent comme étranger à la Terre, où il accomplit son voyage spirituel ou son périple initiatique pour retrouver le Paradis perdu ou la Jérusalem céleste.  Il insiste sur le caractère transitoire de son expérience, le conviant au détachement et à la purification intérieure.  On se rend toujours en un lieu sacré dans un esprit de détachement pour se purifier, s’identifier à celui qui l’illustre ou pour en assimiler les forces.  On se prépare ainsi à la révélation divine et à l’illumination.  On cherche à accroître sa compréhension et à ouvrir sa conscience.  On désire mieux se connaître et mieux comprendre le monde dans lequel on vit.  Peu importe les embûches qui surgissent, le pèlerin poursuit sa route avec patience, persévérance, détermination et foi.  Il sait qu’il existe une solution pour tout problème, une réponse à toute question, qu’il peut compter sur l’appui du Ciel et des autres  pour parvenir à son but.  Il suffit de faire confiance et de faire confiance en ses choix.  Le pèlerin, c’est le nomade qui reste toujours en mouvement sur la Voie de l’Évolution, progressant à son rythme.

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