LE PARDON LIBÈRE LA CONSCIENCE ET IL ÉLÈVE LE TAUX VIBRATOIRE…  IL PURIFIE ET GUÉRIT!

Dans les dictionnaires, on définit le pardon comme le fait de tenir une offense pour non avenue; de renoncer à tirer vengeance d’une faute; d’épargner ou d’excuser un être qui a fait du tort; de juger avec indulgence en minimisant une erreur; d’accepter un geste d’hostilité sans dépit, ni envie, ni jalousie.  En fait, le pardon constitue la forme supérieure de l’amour qui, dans la compréhension et la compassion, délie un fauteur de sa faute par le choix d’oublier son erreur et de le retourner face à sa responsabilité personnelle ou le replacer face à la Causalité, au lieu de lui répondre par la rancœur et la rancune, l’hostilité personnelle, l’esprit de vengeance ou de vindicte.  Voilà le plus grand geste de bonté qu’on puisse poser, puisqu’il permet à la conscience de retrouver la sérénité et l’harmonie, par un désir de ne pas résister au mal et de ne pas l’amplifier, le laissant se détruire par lui-même.

Le mot «pardonner» vient des mots latins «per», qui signifie «par» ou «à travers» et «donare», qui signifie «donner», d’où il signifie étymologiquement «faire un don à travers soi» ou «laisser passer à travers soi» dans l’immobilité, au sens spirituel d’impassibilité, au sens «de laisser passer sans émotivité» pour éviter d’amplifier le contexte négatif d’une situation.  La loi stipule que le bien se multiplie au centuple et que le mal s’annule par lui-même, au moment le plus opportun pour tous, quand on laisse la Justice immanente (autre nom de la Causalité éthique) s’en charger, et qu’il en ressort alors un plus grand bien pour tous les êtres vivants.

La loi du Pardon est d’abord une question d’amour appliquée pour une raison de conscience : il importe de pardonner pour l’être soi-même, pour permettre au mal apparent de tourner court.  Mais, dans une conscience éclairée, le pardon est d’abord accordé pour le simple plaisir de plaire à Dieu, de se conformer à la loi, pour favoriser l’expression de son bien personnel et de celui de tous les autres, pour la joie de libérer un coupable de sa faute, pour favoriser l’Évolution cosmique.  Il suppose qu’on est capable de comprendre les difficultés évolutives de l’autre et qu’on refuse d’amppardonlifier sa situation problématique parce qu’on se sait, comme lui, peccable ou perfectible, toujours susceptible de commettre une erreur, ce qui est humain.  En cela, on sera traité comme on traite les autres.  Mais le pardon est divin.  Aussi, a-t-on intérêt à écarter l’ego et à éviter d’appliquer sa méthode fallacieuse des deux poids et deux mesures.  En effet, l’égoïste demande toujours pour lui-même l’atténuation maximale des conséquences et le report maximal du délai d’application de la sanction quand il a fauté à l’endroit d’un autre, mais il revendique la plus grande sévérité et l’accélération de la sanction quand il s’agit de la faute d’un autre à son endroit.

On pardonnera toujours facilement aux autres si on sait se pardonner à soi-même.  Or, se pardonner n’est pas aussi facile que l’on pense.  C’est probablement le geste le plus difficile à poser, tellement on accepte mal sa vulnérabilité, tellement on se laisse passer peu de choses, parce qu’on est gonflé d’amour-propre et de vanité ou affligé de perfectionnisme ou d’une conscience morale délicate.  On déprime, on se culpabilise, on s’infériorise, on se rabaisse, on se réduit souvent pour un rien.  En fait, on est plutôt avec soi-même, probablement trop, surtout dans l’intimité.  Ce qu’on redoute, c’est d’exposer sa fragilité ou sa faiblesse au regard des autres.  Et on n’apprécie guère, au plus profond de soi, de se prendre en flagrant délit d’erreur.  On fait régulièrement des erreurs, comme la majorité des gens, mais on ne veut pas les reconnaître.  Alors, de façon cosmétique, on les travestit en vertu.  Ainsi, ce qui est vice pour un autre devient pour soi une gloire, un exploit ou un haut fait de sagesse.

Pour vraiment pardonner, il faut être intelligent et responsable, au sens spirituel des termes, soit être conscient et amoureux.  Il faut savoir s’aimer et aimer les autres.  Il faut agir comme un dieu.  Dieu fait-il moins pleuvoir sur le bon que sur le méchant ou fait-il moins briller son soleil sur l’impie que sur le juste?  Dieu sait qu’il n’a rien à pardonner.  On parle souvent de la Justice divine.  Pourtant, Dieu ne recourt jamais à la justice, car, dans sa conscience, la justice n’existe même pas.  La Justice immanente demeure une invention des moralistes religieux.  En Dieu, elle porte le nom de Providence.  Car Dieu laisse la Causalité éthique s’appliquer.  La Causalité permet de ramener rigoureusement sur l’individu l’énergie négative ou positive qu’il émet.  Et il ne permet pas ce choc en retour pour punir, mais pour faire comprendre, pour ramener chacun au sens des responsabilités qu’implique son libre arbitre.  La preuve en est que, dès qu’un être a compris les conséquences de son acte, qu’il s’est amendé, qu’il a fait amende honorable et qu’il s’est déterminé à ne pas recommencer, la Causalité d’annule et, pour lui, tout rentre dans l’ordre et l’harmonie.  C’est normal puisque la Causalité ne vise qu’à maintenir l’équilibre en tout lieu et en toutes circonstances afin d’éviter qu’une parcelle de la Conscience divine sème la pagaille dans tout le Système cosmique.

Beaucoup de gens crient vers le Ciel pour obtenir le pardon quand ils ont fauté et qu’ils en souffrent, mais le Ciel ne peut pas leur répondre.  C’est à soi-même et aux autres qu’ils doivent savoir pardonner, s’ils espèrent sortir de leur impasse et retrouver la paix.  En revanche, refuser de pardonner ou de se pardonner, c’est se condamner soi-même : ce qu’on se refuse ou qu’on refuse à un autre, rien ni personne ne peuvent y faire quoi que ce soit.  En fait, on se lie malencontreusement à l’objet de sa haine ou de sa rancœur et on se lie au destin malheureux de celui à qui on refuse son pardon en le payant d’un surcroît de négativité qu’on lui emprunte.  Quand on refuse de pardonner à quelqu’un, on ouvre entre lui et soi un canal d’énergie par lequel s’infiltre en soi, en provenance de l’énergie de l’autre, une charge égale de négativité.  En outre, on se charge d’une partie du poids d’erreur de tous les inconscients qui agissent comme soi tant et aussi longtemps qu’on persiste dans son entêtement de ne pas lâcher le morceau.

 Ainsi, même si on tente d’écarter l’objet de son ressentiment ou si on réussit à l’écarter, ce n’est que partie remise, car, tôt ou tard, on l’attirera de nouveau dans sa vie, l’amenant à causer un plus grand ravage.  Quand on vit dans l’esprit de vengeance, on tisse soi-même les fils de son propre malheur, bien plus qu’on n’atteint la cible visée!  Au premier chef, le pardon ne doit pas reposer sur l’oubli, l’indifférence, l’excuse de l’erreur.  Dieu ne tiendra jamais rigueur à celui qui réagit par une vive émotion à une agression ou à une injustice.  Mais on doit éviter de se complaire dans ses états émotifs négatifs qui constituent des semences pour l’avenir.  Il faut savoir accueillir le fautif dans sa pensée sans l’aiguillonner par sa rancune et comprendre qu’en tant que miroir d’une faiblesse qu’on porte, il n’est venu que la réfléchir afin qu’on la dissolve.  Il faut lui être reconnaissant d’avoir révélé cette tare qu’on porte encore et refuser de l’agresser par ses mauvais sentiments.

Rien n’arrive par hasard dans sa vie.  Tout ce qui s’y produit, on l’attire consciemment ou inconsciemment.  Alors, l’autre peut-être aussi fautif que soi, dans son attitude, ses comportements et ses gestes, mais ce qu’il en fera de sa part de responsabilité ne regarde soi en rien.  Et on ne doit pas accepter d’évoluer que s’il accepte la même chose.  La vie est une affaire entre soi et soi, non entre soi et les autres.  On ne change ce qui se passe à l’extérieur que par l’intérieur, non en prenant l’autre pour un sac de pratique de la boxe.  Un autre ne peut jamais blesser quelqu’un sans qu’il l’ait attiré.  Si on n’a pas attiré une expérience, elle ne se produira jamais dans sa vie.  Mais, si on vit une expérience, on l’a forcément attirée.  L’important, c’est de comprendre comment et pourquoi.  Rien ne peut changer sans qu’on en ait compris le comment et le pourquoi.  Et ces comment et pourquoi proviennent d’abord de soi.

Dans tout vécu, même pénible, certes désagréable, l’agresseur apparent n’est jamais qu’un émissaire divin qui vient renseigner sur une faiblesse qu’on a portée ou qu’on perpétue.  Du reste, il n’est jamais celui qu’on croit.  Croire l’autre coupable de ce qui arrive dans sa vie, c’est une fausseté, c’est au surcroît cultiver l’ignorance crasse et la mentalité de victime, projeter sa responsabilité sur l’autre et tenter d’échapper à sa responsabilité personnelle. Or un vécu pénible ne peut cesser que si on accepte sa part de responsabilité et si on coupe tout lien avec lui.  En cela, quoi qu’on en dise ou qu’on en pense, on ne peut être plus vrai ni plus clair.  Notre Maître, Janaka-ânanda l’a dit : «Le pardon des offenses, jusqu’à l’oubli, voilà ce à quoi nous devons parvenir, bien que ce ne soit pas facile.  Car la paix du cœur, la santé du corps, la sérénité de l’esprit et la prospérité dans ses affaires, le succès dans ses entreprises en dépendent, sont à ce prix.»

Quand on ne parvient pas à pardonner, c’est qu’on porte inconsciemment en soi la rage de se savoir coupable de ce qu’on a vécu, à un niveau ou à un autre, dans une vie ou dans une autre, mais qu’on s’obstine à se dire innocent pour ne pas avoir à admettre son tort.  Mais, au plus profond, cette rage ne se tourne et ne reste tournée que contre soi.  On a beau rager, sa colère ne peut atteindre l’autre que dans la mesure où il a peur ou se sent coupable parce que, par sa réaction, on lui fait peur ou on le culpabilise.  Sans quoi, sa rage personnelle ne peut qu’accomplir son cercle cosmique, jusqu’à la périphérie du miroir de l’autre, conformément à l’intensité énergétique qu’on lui inculque, et revenir sur soi, pour gâcher sa propre vie.  Quand on le sait, est-ce une marque d’intelligence que de cultiver une telle hostilité?

Sans un pardon émanant des tréfonds de l’être, nul ne connaîtra jamais les merveilles de la manifestation dans la Lumière. Tant que le ressentiment habite un cœur, les tares qui ternissent l’existence depuis des milliers d’années ne peuvent que se perpétuer.  Toutes les acceptations du pardon des dictionnaires sont valables, mais on gagnerait à explorer le sens profond de ce mot, l’impact ou la répercussion de l’acte dans toute sa portée sur la nature spirituelle de l’être. Jusqu’à ce jour, on a utilisé ce mot un peu à tort et à travers, sans apprécier véritablement sa portée sur les sentiments et les émotions, alors que c’est dans l’impact affectif que réside le vrai bienfait qu’il comporte. Sans ressentir le pardon à ce niveau-là, nul ne peut vraiment extirper de soi la souffrance morale, la tendance à la colère, toutes ces autres émotions qui s’y sont développées.  Le pardon ne peut se faire du bout des lèvres, il doit émaner du cœur. Car l’acte d’oublier le tort qu’on vous a causé ne vient pas de la raison, mais du cœur, qui est le foyer de l’amour.  Cet Amour n’est pas celui qu’on exprime physiquement, mais celui qui émane du tréfonds de son être.  Il n’a rien à voir avec l’amour physique ou bien peu.

Vivre sans pardonner, c’est comme vivre dans ses détritus : c’est vivre dans la saleté qui pue et qui produit ses effets malsains.  Comme, physiquement, la seule façon de remédier à la situation consiste à enlever les déchets, la seule solution consiste, spirituellement, à faire le nettoyage intérieur, soit à ressentir intérieurement l’effet du vrai pardon.  Le ressentiment est plus prompt à obstruer les voies de la manifestation spirituelle que n’importe quel autre sentiment négatif. C’est pourquoi, dans la société actuelle, les doux fruits de cette manifestation  échappent à l’entendement commun.  La plupart des gens préfèrent plutôt se faire une abondante récolte des fruits amers de leurs aberrations mentales et de leurs exagérations émotives.  Le principe du pardon s’appuie sur l’équilibre.   Dans notre culture, on a appris, par l’enseignement, qu’il existe du bien et du mal dans le monde.  Mais il faut saisir autrement ces notions.  On croit spontanément que le bien se manifeste de façon agréable tandis que le mal s’exprime par ce qui est désagréable.  Et c’est sur ces approximations qu’on fonde la majorité de ses jugements.  Pourtant, comment saurait-on qu’une chose est bonne, si on n’avait aucune idée du mal?  Et, à l’inverse, comment pourrait-on dire qu’une chose est mauvaise, si on ne pouvait la comparer au bien?  L’argument s’applique dans les deux sens, n’est-ce pas?  Le bien et le mal apparent n’existent que pour faire apprendre la leçon de suivre la voie du Juste Milieu.  Chacun gagne à se souvenir de ceci : le principe fondamental de la vie reste celui de l’équilibre dans l’Arbre de la Connaissance des Opposés apparents, compatibles et complémentaires.

Alors, suite à une déconvenue, que convient-il de faire? La ressasser ou, une fois ce moment désagréable passé, l’oublier pour passer à autre chose?  Comment traite-t-on les offenseurs?  Laisse-t-on la rancœur ou la colère s’enraciner en soi ou, une fois la crise passée, se libère-t-on de ces émotions négatives pour laisser la vie reprendre ses droits?  Qu’arrive-t-il aux auteurs des torts causés?  Décide-t-on de les ignorer ou de les affronter?  Et si on choisit de leur faire face, de quelle façon s’y prend-on et comment résout-on la situation intérieurement?  Est-on prêt à véritablement pardonner aux autres ou ne fait-on que marmonner des mots vides de sentiments?  Quand on est blessé par un autre, on est touché non seulement au niveau cérébral, mais également au niveau affectif.  Par conséquent, le pardon doit émaner de la raison et du cœur.  En cela, pardonner ne signifie pas écarter l’expérience de la pensée en comptant l’oublier.  Cela ne revient pas à pardonner, mais à oublier, ce qui n’efface en rien la blessure.  Car seul le pardon qui vient du cœur peut opérer une sorte de purification.  Et bien que, intellectuellement, on n’oublie jamais la blessure causée, l’émotion liée à la blessure peut-être dissoute.

En cela, ce n’est pas l’acte qui doit être l’objet du pardon, mais la personne, donc l’offenseur présumé!  Il appartient à chacun de choisir ce qu’il crée et d’en assumer la responsabilité.  En vérité, nul ne peut imputer la responsabilité de sa bonne ou de sa mauvaise fortune à quiconque. Chacun est lui-même l’artisan de son destin et il engendre sa réalité, en apparence bonne ou mauvaise, par les émotions de son ressenti profond par lesquelles il la colore.  En cela, l’amertume est un sentiment qui remonte souvent à des vies antérieures et qui continue à hanter celui qui ne parvient pas à en prendre conscience et qui n’accepte pas de la purger définitivement de son être.  En effet, la majorité des gens ploient sous le poids des ressentiments accumulés au fil de nombreuses existences.  Pourquoi croyez-vous que subsiste toutes ces conflits dans le monde?  Pourquoi assiste-t-on cette avalanche de procès?  Ils reposent sur une hostilité profonde.  Tout cela persistera jusqu’au jour où les êtres humains comprendront vraiment à la fois le mécanisme par lequel ils engendrent leurs sentiments négatifs et l’effet durable, qui se répète souvent de vie en vie, qu’ils ont sur les relations avec leurs semblables.

Pour s’en convaincre, on n’a qu’à considérer le taux d’agressivité entre les races et les nations, le nombre de divorces et d’avortements, la kyrielle d’actes de violence insensés, la longue liste des procès en justice! Toutes ces actions sont des manifestations de colère et de ressentiment accumulés sur plusieurs vies.  En elles-mêmes, elles ne représentent que des leçons de vie bien que, dans certains cas, elles atteignent des proportions considérables aux ramifications sans fin. Les guerres, les procès, la violence en général, toutes ces énergies créées par les émotions, risquent d’atteindre un paroxysme dont le dénouement, à son heure, pourrait entraîner une conflagration gigantesque, accompagnée d’une dévastation inouïe.  La lassitude est grande dans la société humaine!  La survie au quotidien exige de durs combats.  Pourtant, si l’humanité connaissait la Vérité, elle saurait que la solution réside en l’âme de chaque individu de la planète.  À partir du moment où un individu passe l’éponge sur les erreurs du passé, il renonce à la vengeance, cause de tous ces nombreux troubles.  Chacun revendique les fruits de la justice.  Eh bien, on risque de les attirer, ces fruits de la justice, car on crée exactement, individuellement et collectivement, ce en quoi on a investi son énergie.

Pour en revenir au pardon, celui-ci ne peut naître que de l’amour que l’on éprouve les uns pour les autres, de l’amour de tout, sans discrimination quant à la couleur ou à la forme.  Chacun est apparenté à tout ce qui existe dans l’Univers et il n’est qu’une partie du tout.  Ainsi, la rancune que l’on cultive pour qui que ce soit ou quoi que ce soit rejaillit sur soi.  L’être humain est l’otage de ses propres réalités, de ses propres créations. Chacun est personnellement responsable des circonstances de sa vie, de sa bonne ou de sa mauvaise fortune.  Nul n’est la victime des circonstances, il n’est que la victime de son insensibilité, de sa dureté de cœur.   Nul ne peut changer les sentiments profonds de qui que ce soit, sauf les siens, mais il peut désormais prendre la résolution de changer d’attitude face aux circonstances de la vie.  Qui peut croire qu’un autre lui soit redevable de quoi que ce soit? Qui peut seulement le penser vraiment?  Pourquoi rejette-ton la moindre responsabilité sur autrui?  Pourquoi ne pas commencer par repérer son pire ennemi, son ennemi intérieur?  Et comment peut-on espérer obtenir le pardon des autres si on leur garde rancune?  Souvenez-vous : les énergies engendrent leurs pareilles.  Chacun doit cesser de sermonner autrui sur ses rancunes et ses problèmes quand il est lui-même prisonniers des siens.

Hélas, chacun a la fâcheuse tendance à accorder le pardon en fonction du degré de la faute ou de la transgression.  Il modifie l’ampleur de son pardon en disant, par exemple : «Ça ira pour cette fois, mais retenez que vous me devez quelque chose en retour.» Allons donc, de tels propos n’évoquent pas un réel pardon!  Le véritable pardon est absolu et il n’exige rien de l’auteur de l’offense à part de sincères excuses. Le fait de pardonner à divers degrés revient à prononcer un jugement et on sait pertinemment ce que cela signifie.  Qui peut se permettre de juger, à part Dieu?  Il n’appartient à personne de juger un frère ou une sœur d’incarnation.  Dans un jugement, ce qu’on affirme, essentiellement, c’est ceci : «Bon, très bien, j’accepte vos excuses, mais, en l’occurrence, étant meilleur que vous, je vais décider de la manière dont je vais vous pardonner et de la sanction qui doit vous être imposée!»  Dans ce cas, on n’a pas passé l’éponge.  Et la rancune qui subsiste risque de finir par éteindre la Lumière intérieure.  Or, en l’absence de cette Lumière, nul ne pourra jamais créer par la Lumière.  Toutes ses créations ne pourront que naître des ténèbres et n’engendrer que leurs pareilles.  De la même manière, il faut retenir qu’il n’est pas de son ressort de juger de la validité des excuses que les autres invoquent.  Tout ce qu’on peut faire, c’est d’accepter ou de refuser l’excuse qui est offerte et de pardonner. Les autres devront s’accommoder de leurs émotions et de leurs faussetés comme on doit s’accommoder des ses créations.  Si on passait moins de temps à juger de l’honnêteté de ses semblables pour en passer davantage à juger de la sienne, les querelles et la violence ne pourraient que diminuer.  D’ailleurs, si chacun connaissait la Vérité, il serait tellement occupé à faire du ménage dans son monde intérieur qu’il ne lui resterait plus de temps pour remarquer les défauts du voisin.

Le refus de pardonner agit à la manière d’un parasite : il a besoin d’un hôte dont il peut se nourrir et sur lequel il peut vivre et se développer.  S’il n’est pas supprimé, il continuera à ronger son hôte jusqu’à ce qu’il l’ait complètement dévoré.  Voilà comment la colère et la rancœur s’affermissent jusqu’au point où on trouve de bonnes raisons de manifester ces sentiments envers tout le monde.  C’est la tactique de l’ennemi de Dieu qui aime mieux diviser qu’unir.  La colère, l’amertume et la rancune séparent de l’Auteur de ses jours, car le siège de ces émotions se trouve également dans le cœur.  Le monde actuel est dominé par la colère pour la bonne raison que l’être humain renie ses émotions. Celui-ci veut tout résoudre par la raison.  Toutefois, l’agressivité, qui engendre la colère, n’est pas de nature rationnelle, mais de nature émotionnelle.  Il est impossible d’aborder une émotion sous l’angle de la raison car celle-ci ne participe pas de la même nature et ne procède pas des mêmes mécanismes.  N’importe qui peut raisonner sur les sentiments, les analyser logiquement et les classer dans les tiroirs de la mémoire.  Cela n’amène pas forcément à dissoudre les sentiments d’hostilité découlant des torts ressentis.  Nul ne peut se libérer de ses pulsions négatives autrement qu’en les éliminant de son cœur, non pas simplement en les rangeant dans un coin sombre de son esprit.  Ces pulsions proviennent du tréfonds de l’être et elles doivent être filtrées et réglées à ce niveau-là. Un individu pourra un nombre infini d’heures sur le divan du psychiatre, à parler de vos sentiments, mais tant qu’il ne les aura pas extirpés des sombres réserves de sa mémoire, il ne pourra jamais dépasser son état actuel pour l’améliorer.

Pour tout dire, le pardon est un des grandes épreuves de l’expérience dans le monde tridimensionnel, et c’est l’un des tests les plus difficiles à passer!  La plupart des gens sont tellement remplis de ressentiments et de rancune que leur conscience reste voilée.  Les êtres humains ne se souviennent plus des causes de leurs états négatifs.  Ils ont oublié qu’ils sont simplement en brouille avec le monde et en rupture d’avec leur Essence profonde.  S’ils s’adressaient à la Lumière, ils se rendraient compte que, en elle, il n’existe ni agressivité, ni hostilité, ni larmes, ni malveillance, il n’existe que la Lumière qu’aucune ombre ne peut pénétrer sans être complètement annihilée.  Alors, si on tient à éliminer complètement l’amertume, la tristesse et toutes les émotions négatives, on devrait commencer par passer l’éponge sur les torts qu’on a subis.  Le pardon est une des armes les plus puissantes que l’être humain possède contre son pire ennemi.  Personne ne veut imposer d’oublier, mais simplement apprendre à pardonner.  Car, devinez ce qui se produit quand un pardon est accordé : l’éponge passe automatiquement et la mémoire oublie.

Voilà, si les problèmes qui règnent sur la planète n’incommodent pas, qu’on continue sur la voie qu’on s’est engagée, celle du refus de pardonner.  Mais si on est las des désordres comme on prétend l’être, qu’on passe aux actes au lieu de se plaindre, de vivre sur la défensive et d’attendre vainement que des vaisseaux d’entités d’autres mondes viennent sauver le monde.  L’humanité a engendré ses problèmes et il lui appartient de les régler!  Alors, chacun doit cesser de s’apitoyer sur son sort et de pleurnicher pour se prendre en main, comme un être libre doit le faire.  Chacun doit immédiatement cesser de montrer les autres du doigt et de se plaindre des mauvais traitements qu’ils semblent infliger injustement.  Chaque être humain a consacré trop de à pourchasser le diable autour de lui alors qu’il l’abrite depuis toujours dans ses émotions négatives.  Il faut savoir pardonner à ceux qui ont offensé pour déverser sur votre âme le baume de la guérison!  C’est la seule solution du retour à l’ordre, à l’harmonie, à l’équilibre.

Un texte inspirant

 

Qunad on a compris que l’outrage de l’autre envers soi, dans son parcours évolutif, représente le mieux qu’il pouvait faire à un moment déterminé, comme c’est le cas pour soi-même dans toutes ses actions et réactions, on ne peut que le considérer comme une conscience en croissanace qui a agi à son rytme, au meilleur de ses connaissaces et au meilleur de ses moyens, ce qui facilite le pardon.  Il y a des adultes qui, dans leur périple évolutif, ne sont parvenus qu’à un état relatif de maturité.  Dans ce contes, soulignons que, Ernest Holmes, un métaphysicien français, a tenu des propos admirables sur le pardon, appuyant son propos sur l’expérience de vie de Jésus.  On pourra retrouver ces lignes que nous allons citer dans Des Paroles qui guérissent encore aujourd’hui, sous-titré La Science du Maître-Guérisseur : Jésus  (Édition Dangles, Paris, 1958, pp. 53 sq.)

«Alors Pierre s’étant approché, lui dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, quand il aura péché contre moi?  Sera-ce jusqu’à sept fois?  Jésus lui répondit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.  Il doit exister un état permanent de pardon sinon il existerait un état permanent de non pardon.

Et Jésus leur raconta une parabole pour leur expliquer le sens du pardon.  Il compara le Royaume de Dieu à un roi qui en vérifiant ses comptes, découvrit qu’un de ses serviteurs lui devait une grosse somme d’argent.  Le roi était sur le point de liquider cette affaire en faisant vendre en esclavage cet homme, sa femme et sa famille en payement de la dette, quand son serviteur l’implora de prendre patience.  Alors, le roi ému de compassion, lui remit sa dette.

Si l’histoire s’arrêtait là, elle ne serait pas complète car elle impliquerait une action à sens unique entre nous et l’univers.  Nous nous tiendrions devant un miroir sans que notre image se réfléchisse en lui;  nous pourrions prendre sans donner.  Il n’y aurait pas de justice, balance de l’action et de l’égale réaction.   Ainsi serait violée la loi de cause et effet qui coule en toutes choses.

Le serviteur à qui le Maître vient de pardonner sort avec joie.  En chemin il rencontre quelqu’un qui lui doit une petite somme qu’il est incapable de payer.  Celui à qui il a été pardonné ne veut pas pardonner, il ne veut pas attendre que son débiteur puisse le payer, et il le jette en prison.

Et comme Jésus poursuit la parabole du serviteur impitoyable, sa compassion pénètre son sens de justice universelle.  Il semble que les amis de celui qui a été jeté en prison soient allés le dire à leur Maître.  Le roi se mit en colère au récit du manque de compassion de celui qui avait été pardonné mais qui refusa de pardonner aux autres.  Il ordonna que le serviteur impitoyable soit jeté en prison jusqu’à ce que sa propre dette soit payée.

Jésus fut le plus sage qui ait jamais vécu, le plus aimant, le meilleur et le plus enclin à la compassion.  En même temps il fut le plus juste.  Cette histoire est une leçon de choses pour nous enseigner qu’il est impossible de recevoir le pardon si nous ne pardonnons pas.  Nous ne pouvons recevoir ce que nous refusons de donner.  Nous ne pouvons posséder ce que nous retenons.  Nous ne pouvons franchir les portes du ciel si nous ne les laissons pas ouvertes pour que les autres puissent aussi entrer.  Trop souvent nous voulons recevoir sans donner, posséder sans partager.  C’est ce que nous ne pouvons faire.  C’est seulement en partageant les trésors du Royaume que nous les possédons réellement.  Jésus, ce mental maître, a comparé la loi de cause et effet à la colère d’un roi qui a le pouvoir d’exécuter sa volonté.  Il ne le compara pas à un Dieu irrité.

Un certain jour, à cet homme de compassion, on amena une femme surprise en adultère en disant que suivant la loi de Moïse elle devait être lapidée.  Le Béni répondit : «Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette une première pierre.»  Condamnés par leur propre conscience, ils se retirèrent un à un, depuis le plus âgé jusqu’au dernier et Jésus resta seul avec la femme.

pardonner-soleilSe tournant vers elle, il lui dit : «Femme, où sont ceux qui t’accusaient?  Personne ne t’a-t-il condamnée?  —Personne, Seigneur», répondit-elle.  Et il lui dit : «Moi non plus, je ne te condamne pas : va et ne pèche plus.»  …En pardonnant à cette femme il lui a dit de ne plus pécher, car le salut n’est pas dans nos fautes mais en nous écartant d’elles.  Le Pardon Divin n’est pas une excuse pour continuer à mal faire.

Nulle part ailleurs l’amour et la compréhension de Jésus ne furent mieux exprimés que dans cet incident, reconnu tout au long de l’histoire chrétienne comme le plus parfait exemple de la signification de l’amour.  Ne devrions-nous pas tous suivre cet exemple et pardonner à nous-même et aux autres?  Tous nous avons commis des fautes et tous nous avons besoin de cette libération qui naît du sentiment d’être pardonnés.

Jésus, incarnation de l’Amour cosmique, nous dit de pardonner, non pas seulement une fois, ou sept fois, ou soixante dix fois, mais sept fois soixante-dix fois.  Nous devons pardonner jusqu’à ce que plus rien ne nécessite notre pardon.  Aucun de nous ne peut savoir quand ce temps viendra.  Mais un jour et quelque part, la tache sera effacée.

Désirer ce qui ne donne pas la vie, c’est aller au suicide;  désirer ce qui donne la vie, c’est avoir une vie plus abondante.  Si nous souhaitons le mal pour les autres, c’est sur nous que nous l’attirons.   Alors que nous voudrions blesser autrui, c’est nous qui pouvons être blessés.  Ceci est justice, et non point acte d’une Divinité mauvaise.  C’est le point de rencontre de l’action et de la réaction.  Un mésusage de la loi de cause et d’effet bloquera finalement à tel point notre vie et la rendra si confuse que nous devrons tout recommencer.   C’est pourquoi le Sage associa le Don divin au Pardon divin.

Automatiquement le Don divin pardonne.  Dès que nous cessons d’employer la loi de cause et effet d’une façon destructrice, nous sommes affranchis de tout mésusage antérieur de cette loi.  Isaïe en eut la vision et dit : «…nos péchés ne témoigneront plus contre nous».  Même s’ils étaient devenus écarlates, ils deviendront blancs comme neige par la purification de l’Esprit.

Suivant Jésus, nous ne sommes pas punis pour nos fautes, mais par elles.  Donc, nous ne pouvons être sauvés dans notre péché ou nos erreurs;  c’est en nous écartant de ces erreurs qu’il y a salut, non en étant plongés en elles.  C’est la signification de l’histoire du fils prodigue et celle de l’ouvrier de la onzième heure.  C’est pourquoi celui qui sut unir dans un même immense amour Dieu et l’homme, pardonna au brigand à l’heure de sa propre crucifixion en lui disant : «Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis.»

Quel merveilleux bien  se répandrait sur le monde si nous pouvions voir ce règne de pardon.  Pardonnez et vous serez pardonnés, cette règle enlève toute dureté à la loi de cause et effet et laisse chacun arbitre de son propre destin sous la grande loi de justice sans jugement, ainsi que nous le dit le grand illuminé.  Jésus fut le plus grand juge qui ait vécu, et pourtant le seul juge qui ne prononça jamais le moindre jugement sur les autres.

«Et voici qu’on lui apporta un paralytique.  Jésus, voyant la foi de ces gens, dit au paralytique : «Mon enfant, prends courage, tes péchés te sont pardonnés.»  Ce fut un blasphème pour les scribes, mais Jésus, connaissant leurs pensées, dit : «Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs?  Lequel est le plus aisé de dire : Tes péchés te sont pardonnés;  ou de dire : Lève-toi et marche?  Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Lève-toi et marche, –dit-il au paralytique—prends ton lit et va dans ta maison.»»

On sait maintenant qu’avant de pouvoir rétablir le flot originel de la vie, il faut supprimer tout sentiment de culpabilité qui obstrue ce flot.  Comment pouvons-nous voir la lumière sans amener les autres avec nous dans cette lumière?  Comment pouvons-nous recevoir sans donner?  Comment peut-on trouver Dieu en soi-même sans découvrir Dieu dans les autres?  Nous voudrions tellement pouvoir déposer nos fardeaux et pénétrer dans le sanctuaire de l’intégralité et de la paix.  Avant de pouvoir le faire nous devons apprendre que la porte du Royaume de Dieu s’ouvre dans les deux sens.  Ce que nous excluons, nous exclut aussi.»

Un autre son de cloche amoureux

 

Le Maître Peter Deunov a dit : «L’homme, quand il aime ou quand il hait, se lie aux péchés et aux faiblesses de l’autre et acquiert ses qualités ou ses défauts.  Cela se passe dans la forme inférieure de l’amour, quand l’homme s’occupe des fautes de celui qu’il aime.  Mais quand l’Amour est Divin, l’homme ne s’occupe pas des fautes de celui qu’il aime, ne se lie pas à elles et ne les reçoit pas.  Aimez donc les hommes sans vous attacher à leurs faiblesses. (…)  Une loi de l’amour dit : Gardez toujours les bons traits de l’homme dans votre conscience.  Ainsi vous les nourrissez en lui et ils s’épanouissent, ils dominent le mal –-l’infériorité dans l’homme—qui ainsi perd ses forces.  Aimé, l’homme sera mieux disposé envers vous et vous vous rapprocherez de lui.»

Et le même Sage a dit ou écrit : «Quand vous voyez ce qu’il y a de Divin dans un homme, et même dans une bête fauve, vous vous liez à ce Divin en cet être : alors il s’éveille et se manifeste.  Cet homme se transforme, et s’il s’agit d’une bête fauve, il est dompté et il ne vous fera aucun mal.  D’où la règle : Voyez le Divin dans chaque être;  ainsi vous éveillez en lui l’amour et sa nature supérieure.»  Il faut regarder tous les hommes avec les yeux de l’amour, ils ne méritent rien de moins que cela.

Ailleurs, ce Grand Initié suggérait : «Chaque matin et chaque soir, envoie le bien qui est dans ton âme tous les hommes.  Aime les hommes, même quand ils te haïssent et te font du mal.  Sois tous les jours à leur service sans qu’ils le sachent.  C’est en cela que consiste l’Amour supérieur.  Celpardonner-téléchargementui qui aime son ennemi est un homme de l’avenir.  Tout ce que vous ne pardonnez pas à ceux qui ne vous aiment pas et qui vous ont fait du tort, aucune science, aucune magie, aucune école, aucune formule ne pourra vous aider.  Ne jugez pas le mauvais homme, mais cherchez la cause de sa méchanceté.  Quand l’amour entre dans l’homme, en lui se manifeste le désir de se réconcilier avec tous ses semblables.»  Pour que l’homme aime ses ennemis, il faut une grande force d’âme.

Le Christ a donné à l’homme l’arme la plus forte avec laquelle il puisse contraindre son ennemi à capituler: celui du paron sincère jusqu’à l’oubli de l’offense.  En effet, dès ce moment, l’autre doit également s’harmoniser ou sortir de sa vie.  L’être humain doit appliquer les nouvelles compréhensions de l’amour.  Aimer celui qui est plein d’Amour est une chose;  aimer celui qui n’a pas d’amour en lui, qui est dans le désert, est la chose contraire.  Chacun peut réaliser la première;  seule une minorité peut réaliser la seconde.

L’art consiste à aimer et à aimer l’homme duquel vous ne recevez rien.  Ne pas aimer celui qui vous a causé un préjudice et des maux multiples est humain.  Si quelqu’un ne vous aime pas, ne vous fâchez pas, ne vous vengez pas.  Le Christ a dit : «De l’injuste, faites-vous un ami.»  Cela signifie pardonner à ceux qui vous doivent ou qui vous ont causé quelque dommage.  L’amour ne se venge jamais.

L’amour envers l’ennemi est le chemin des hommes élevés;  seules les grandes âmes peuvent aimer leurs ennemis et exprimer de l’amour envers eux.  Quand il aime ses ennemis, l’homme est semblable à Dieu, qui envoie le soleil, la pluie et le vent aux bons comme aux méchants.  Quand il distribue ses biens, Dieu pense à tous les êtres, petits et grands, bons et méchants.  Il n’y a pas de plus haute qualité pour l’homme que d’aimer ses ennemis, d’être prêt à pardonner.  C’est la qualité des grands cœurs.

L’être humain doit d’abord aimer Dieu, puis ses proches et enfin ses ennemis.  Celui qui n’aime pas Dieu et ses proches ne peut pas aimer son ennemi.  Quand l’homme peut trouver en lui des forces pour voir Dieu dans son ennemi, alors Dieu se manifeste dans ce dernier et l’ennemi se transforme en ami.

Quand tu n’aimes pas ton ennemi, tu peux descendre à son niveau, mais quand tu l’aimes, il pourra monter au tien.  Comme une haute température peut fondre tous les métaux, l’amour manifesté envers l’ennemi transforme ce dernier;  c’est pourquoi il capitule, c’est-à-dire que le mal qui est en lui fond.  L’ennemi, c’est une force de la nature, donc une force de votre âme.  Vous ne pouvez pas l’anéantir, mais vous pouvez vous en servir pour votre élévation.  C’est seulement par l’amour que vous pouvez diriger cette force afin qu’elle travaille pour le bien.

Il a été dit : Aimez vos ennemis.  Voilà qui n’est pas facile à comprendre et à pratiquer. Comment pourriez-vous aimer l’homme qui vous a volé, qui a brûlé votre maison, qui a violé votre fille, qui a tué l’un de vos êtres chers, qui vous a causé mille préjudices?  Du point de vue divin, il vous a fait un grand bien.  Il vous a permis d’améliorer quelque chose.  Si quelqu’un vous doit de l’argent, dites-vous : «Pour Celui qui vit en moi, je libère cette personne de sa dette.»  Si vous pouvez remettre la dette de votre débiteur pour l’amour de Celui qui vit en vous, Il vous montrera l’endroit où l’un de vos aïeux a caché un vase plein d’or.

Souvenez-vous que le jour de la terrible épreuve du Jugement viendra quand Dieu lèvera le voile sur votre passé, pour vous monter qu’elles sont vos relations avec tous les hommes.  Les uns vous ont fait du bien, les autres du mal;  c’est ainsi que votre amour sera éprouvé.  D’abord Dieu vous mettra en présence de ceux qui vous ont nui, et, si vous pouvez leur pardonner, vous passerez dans la troisième initiation.  Alors Dieu vous mettra en face de ceux qui vous ont aimé, qui vous ont fait du bien.  Si vous pouvez les remercier comme il convient, vous passerez dans la quatrième initiation.

 

Un retour sur le pardon

 

Un Maître a dit que le pardon était l’acceptation d’une situation dans sa globalité pour la transcender par l’amour.  En effet, il consiste à oublier les souvenirs douloureux du passé, à abandonner tout ressentiment à l’endroit de son histoire antérieure, autant des circonstances que des offenseurs.  Il est impérieux d’inclure dans cet amour les parties ou les aspects de soi et des autres qu’on n’a pas méprisés ou niés.  En recevant de l’amour, ces parties ou ces aspects se dissolvent dans la Lupardon-oublimière.  Au niveau profond de soi, on ressent assez de sécurité et de sérénité pour que la guérison s’opère.  Au début, cette sécurité ou cette sérénité peuvent faire place à une atmosphère, à une sensation ou à un sentiment de rejet, à une attitude désagréable, à une impression d’étonnement sceptique.

Quand une personne se montre plus difficile à aimer, c’est qu’elle apprend peu à peu, à sa manière, à s’adapter à la nouvelle lumière qu’on lui envoie.  On doit donc éviter de s’affliger ou de s’offenser si un être à qui on envoie de l’amour devient, dans les premières tentatives, plus rude, revêche ou bourrue. Elle ne peut pas vraiment savoir ce qui lui arrive, mais il ne faut présumer de rien.  On peut continuer à lui envoyer de l’amour peu importe ses réactions et quoi qu’elle fasse.  Cet amour reviendra sur soi multiplié, plus grand que sa vie, tôt ou tard, d’une façon ou d’une autre.

En persistant à aimer les autres d’un amour sincère et détaché, même dans leurs aspects qui semblent désagréables, on augmente rapidement ses propres vibrations.  Il faut comprendre que la plupart des gens qui rejettent l’amour qu’on leur destine, sont plus jeunes que soi ou moins expérimentés que soi, sur le plan évolutif, celui de l’âme.  Par leur attitude, ils n’expriment jamais que leur incapacité à agir aussi aimablement qu’ils le désireraient par manque de maturité spirituelle ou suite à de grandes souffrances dans cette vie.  On doit apprendre à ne pas réagir à leur manque d’affabilité, d’attention ou de respect, pour éviter d’empirer leur situation et leur labeur évolutif.  Réagir en s’affligeant du manque d’amabilité des autres, c’est s’extraire inutilement de son calme intérieur si précieux.

L’une des démarches évolutives fondamentales consiste dans l’attribution du pardon inconditionnel et impersonnel, si on souhaite sortir de ses ornières et des ses ténèbres.  Toute irritation envers soi-même, comme envers les autres, ne contribue qu’à maintenir son énergie à un niveau inférieur.  Tout sentiment négatif qu’on laisse perdurer affaiblit l’aura et la santé.  La personne à qui on en veut, à qui on retient des torts, ne peut être qu’affectée par cette attitude, mais jamais autant que soi-même.  Tout ce qu’on entretient en vibration continue à attirer vers soi un taux vibratoire semblable, taux qui agit comme un aimant pour attirer, en permanence, toutes sortes d’événements désagréables.  Pas étonnant qu’on puisse passer à travers une série noire.

Le pardon purifie et guérit le champ magnétique personnel.  Il constitue une réponse amoureuse à la colère que l’on éprouve, réponse qui permet de s’élever au-dessus de la tourmente de sorte que la haine des autres ne peut plus coller à soi.  Il permet d’échapper à la négativité des autres en gardant le cœur ouvert à une vision plus élevée de compréhension et de compassion.

Celui qui dit pardonner, mais qu’il n’oubliera jamais le mal qui lui a été fait, paiera le centuple de sa peine, disait un Maître.  Car seul le pardon complet est un vrai pardon et permet de s’élever au-delà de la conscience humaine dans sa Divinité.  Le pardon spontané constitue un attribut de l’âme diffusé sur le rayon christique de couleur pourpre ou violet argenté, qu’on appelle la Lumière blanche, régie par Violinio Saint-Germain (Hilarian ou Victor, dans ses fréquences universelle et galactique).  En général, pour accéder au pardon, il suffit de prendre conscience de ses erreurs et de la situation difficile des autres êtres évoluants comme soi, de réparer le tort qu’on a fait, puis de prendre la ferme résolution d’agir, à l’avenir, au meilleur de sa conscience et de ses moyens.  Cela permet de ne plus avoir à vivre les expériences négatives qui n’auraient pour objectif que de provoquer cette prise de conscience de la vertu du pardon.

L’un des effets les plus bénéfiques du pardon, c’est d’oblitérer la négativité de la mémoire.  Quand on est porté à se culpabiliser pour ses erreurs, à se mettre en faute pour elles, on sème une graine de discorde pour le futur.  On ne gagne rien à revenir sur ses erreurs et à s’en renvoyer les conséquences indéfiniment.  Au contraire, on y perd en régressant ou en souffrant davantage.  En toute circonstance, au-delà des apparences, on a agi pour le mieux, au meilleur de soi, sans quoi on aurait agi autrement.  Inutile de croire qu’on aurait pu faire mieux qu’on a fait.  Ce qui importe, c’est ce qu’on peut faire à l’avenir pour devenir plus conscient.  On se pardonne en transformant la vision que l’on a de la portée de ses erreurs et en les oubliant pour toujours.  Rien n’est impardonnable et rien ne peut rester sans pardon.  On doit plutôt choisir de porter son attention sur les qualités que la situation perverse a permis de développer ou d’améliorer en soi.  Voilà ce qui peut conduire à une vérité plus profonde par rapport à soi ou révéler ce que l’on désire vraiment au plus profond de soi.

Pour comprendre ce qu’on doit vouloir, il faut souvent commencer par expérimenter ce qu’on ne veut pas.  On ne doit jamais profiter du fait qu’on a commis une erreur pour se désespérer ou se déprécier, mais on peut en profiter pour apprendre à réaliser sa propre lumière, à devenir plus fort et plus puissant, parce que plus motivé à bien faire ou à faire le bien, plus centré sur son plan évolutif.  À travers ses erreurs et ses fautes apparentes, on travaille sur ce qu’on ne pense pas encore être pour parvenir à le devenir.  Car il n’existe pas d’erreur, de faute ou de péché, il n’existe que des ratés d’expériences, des demi-vérités.  Toute expérience porte sa part de lumière, même les expériences douloureuses ou souffrantes.

Le pardon ne consiste pas à uniquement à excuser et à oublier ses erreurs.  Il doit inclure la vertu sublime de la compassion, cette aptitude à comprendre le mal dont on souffre ou dont l’autre souffre et à le situer dans une perspective spirituelle.  Un être ne commet jamais le mal pour faire le mal.  Il ne s’agit pas ici de mettre entre parenthèses un tort ou un grief, mais de comprendre les difficultés inhérentes à l’évolution. Nul ne blessera son semblable s’il ne porte, dans une part de lui-même, une vieille cicatrice incomplètement guérie, engendrée par un manque d’amour de la part des autres ou par un manque d’estime à son endroit.  Le pardon requiert qu’on sache témoigner de la magnanimité d’un Christ en devenir, de noblesse d’âme, pour passer l’éponge sur les coups, les chocs, les heurts, les blessures et les affronts.

Savoir se pardonner à soi-même constitue le premier pas dans la Lumière qu’une âme puisse faire, qu’elle ait été bourreau ou victime pendant des années dans l’une de ses incarnations.  Un être qui ne sait pas pardonner ou se pardonner reste imperméable à la Lumière céleste et à la grâce divine, restant aveugle à tous les bienfaits répandus sur Terre et dans les cieux.  C’est en pardonnant et en se pardonnant qu’on devient une coupe vide et réceptive, prête à recevoir les plus hautes énergies et les plus grandes dispensations que le Ciel puisse engendrer et faire descendre sur les règnes évolutifs inférieurs (dans le sens de plus denses).  Le pardon libère l’esprit, allège le cœur et guérit le corps, permettant à un être de franchir la porte d’un nouveau cycle de bonheur.  En pardonnant, on peut marcher plus librement et plus allègrement sur le Sentier de l’Évolution, soulagé du fardeau terrible du remords des fautes commises, surtout celles dirigées contre Dieu, son Créateur.

Tout être sage doit apprendre à se pardonner d’avoir péché la veille, d’avoir rechuté le lendemain et d’avoir trahi la confiance de Dieu le surlendemain et d’avoir péché tous les jours d’après, car cela fait partie de l’expérience de l’apprentissage dans la dualité et la densité.  Dieu a pardonné tout cela par avance et par prévenance.  Qui sait sortir victorieux de ses défis personnels quotidiens sortira vainqueur des défis lancés par le monde.  De toute éternité, Dieu  a accordé le Grand Pardon à toutes ses créatures, prévenant qu’aucune d’elles ne soit condamnée pour toujours.  Nul n’a le luxe de retenir son pardon.  Nul n’a de temps à perdre à retenir son pardon.  Car il presse de préparer, dans la fraternité et la solidarité et dans l’esprit d’union et d’unité, le Nouveau Millénaire de grâces, de paix et d’amour auquel chacun, libéré des ses karmas, est appelé à contribuer et à bénéficier en retour.

© 2012-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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