LE MALHEUR PEUT S’EXPLIQUER…

Le malheur désigne un événement qui affecte cruellement.  Il décrit une situation pénible qui affecte douloureusement.  Il s’agit d’un événement fâcheux ou funeste.  Certains le croient un sort hostile, puisqu’il l’appelle «infortune», alors qu’il n’existe nulle part et en rien de hasard.

Selon ses pensées, ses paroles, ses ressentis, ses actes conscients ou inconscients, chacun peut faire tourner la Roue de la Vie dans un sens ou dans un autre.  Car, en principe, aucun être n’a été créé pour sombrer dans le malheur, rendre les autres misérables et assombrir le monde.  La vie est faite pour être célébrmalheurée, non pour être subie.  Régulièrement, il faut analyser avec le plus grand soin ses impressions, ses perceptions et la réalité ambiante pour déterminer quelle direction on prend.  Sinon, on s’expose à devenir de plus en plus étranger au monde et détaché de l’actualité.  Alors, dans sa vie personnelle, on s’expose à entrer en conflit avec les lois naturelles.

Les gens qui se disent malheureux ont justement commis cette erreur.  Par leurs positions radicales, ils ont engendré des distorsions avec la réalité.  C’est dans la réponse juste aux questions qu’il se pose que l’être humain peut se libérer de la crainte, de la superstition, du malheur et orienter son avenir tel qu’il l’envisage.  C’est en comprenant le but de la vie, la nature de ses forces, les lois dont elle se sert pour se perpétuer, qu’il évitera d’entrer en conflit avec la vie et son environnement et de s’opposer à eux.

Chacun est, dans une large mesure, assujetti à ses pulsions et à ses émotions, qui se nourrissent de ses énergies vitales.  Comprendre la puissance et l’usage de la force vitale, c’est détenir la clef de la maîtrise, car on peut alors canaliser ses émotions et diriger ses pulsions.  C’est pour avoir mésusé de la force vitale qu’on devient mélancolique, déprimé, plein de pensées morbides, qu’on en vient à manquer d’enthousiasme et d’initiative, qu’on se coupe des idées créatrices et constructives et qu’on s’attire des incidents malheureux.

Tous les échecs s’expliquent par une opposition personnelle, consciente ou pas, aux lois de la vie.  Pour être heureux, il faut savoir s’alimenter de façon convenable, faire alterner l’exercice et le repos, maintenir son corps en santé.  Mais il faut surtout vivre en être humain, qui est plus qu’un animal, en se servant correctement de sa force vitale, donc en l’orientation dans un sens évolutif.  La force vitale n’a été donnée à l’être humain pour qu’il la dissipe dans ses vaines illusions ou dans ses pulsions de jouissance, mais pour aspirer à l’accomplissement parfait.

Il faut savoir mettre le malheur en perspective puisque le bonheur des uns fait le bonheur des autres, mais que le bonheur des uns peut tout aussi bien faire le malheur d’autrui.  Toutefois, ce qui importe, c’est qu’un être peut se tirer du malheur en s’aidant lui-même, soit en faisant devastationce que doit, en changeant ce qui doit l’être.  Il doit trouver une réponse aux grandes questions existentielles qu’il se pose et une solution à sa nostalgie d’un Paradis perdu.  Dans ce domaine comme dans les autres, ne pas choisir d’y voir, c’est choisir qu’il se produise n’importe quoi, mais une réalité qui ne ressemblera probablement pas à ses vœux.

Allez, regardez-les, les malheureux, ils veulent tout avoir pour rien et ils souhaitent que tout change sans agir ni réagir, à part de s’apitoyer sur eux-mêmes.  Ils peuvent aller jusqu’à s’attacher à Dieu, aux bénévoles et aux thérapeutes comme à des bouées de secours.  Ils supplient Dieu, exigeant qu’il les sauve.  Dans leur désespoir, ils croient que Dieu doit les servir sans qu’ils aient d’effort à produire.  Ils en font autant avec tous les êtres par lesquels ils cherchent à se prendre en charge.  Ils pensent sérieusement que les autres leur doivent quelque chose.  Ils se fâchent de voir que Dieu garde le silence et n’intervient pas pendant qu’ils se débattent dans leur amertume.  Alors, ils vont jusqu’à lui tourner le dos avec mépris.  Ils oublient qu’ils doivent eux-mêmes se tirer de l’impasse dans laquelle ils se sont placés.

Lacordaire disait probablement avec justesse: «L’épreuve a pour but de faire connaître avec certitude la valeur d’un être.»  Quand à  Sénèque, il raillait: «On n’est malheureux que par comparaison.»  La meilleure façon de se tirer du malheur, c’est de se lasser d’y penser et d’en parler pour penser et parler d’autre chose de plus constructif.

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