LE JUGEMENT: NUL ÊTRE INCARNÉ NE PEUT JUGER ADÉQUATEMENT AUTRUI…

En fait, le jugement désigne la faculté de comprendre et d’apprécier sainement, donc avec discernement. Fondée sur l’expérience personnelle, cette faculté devient rapidement subjective, partiale et… arbitraire.  Elle exprime une sentence à partir des croyances personnelles et du vécu individuel à partir d’un système de valeurs ou de principes moraux.  En principe, le jugement devrait servir à dévelopjugementper le discernement, à établir un constat précis, à faire le point sur soi-même, à faire un bilan pour comprendre lucidement les possibilités offertes par une expérience ou à bien s’organiser dans la vie.

 Mais, chez la majorité, cette faculté s’érige rapidement en tribunal suprême, à partir de sa perception de la vérité, mieux dit de sa vérité.  Le jugement, qui devrait simplement exprimer un constat, devient un jugement de valeur.  Chacun juge selon ses critères et ses valeurs, à partir de ce qu’il tient pour légitime et licite et ce qu’il tient pour illégitime et illicite.  Ainsi, il se maintient dans la dualité de sa perception du bien et du mal et il s’enfonce dans la densité ou l’opacité.   À ce propos, quelqu’un a dit avec humour, cynisme ou réalisme que le jugement est, souvent, un «juge qui ment».  On pourrait comprendre un fait sans en juger si on savait vraiment pourquoi il s’est produit et à quelle fin.  Le besoin de juger illustre un besoin de prouver sa supériorité dissimulant une crainte d’infériorité.  Et on juge les autres dans la mesure qu’on se juge, les jugeant d’autant plus sévèrement qu’on se sent petit ou coupable et qu’on veut se revaloriser à ses propres yeux, ou qu’on se sent impuissant, qu’on refuse de reconnaître ses responsabilités, qu’on sent le besoin de se disculper, de diriger le regard d’autrui ailleurs que sur soi.

Quelqu’un a dit : «Lorsque vous condamnez quelqu’un pour une chose ou une autre, c’est en réalité des aspects de vous-même que vous jugez à travers un autre. C’est là la raison pour laquelle ceux-ci sont si faciles à identifier. C’est la raison pour laquelle votre attention est attirée par ces aspects. L’entité devant vous est seulement le miroir des jugements que vous portez à votre encontre; et cela peut vous aider à réconcilier les jugements que vous avez sur vous-même que vous avez acceptés d’autres entités.»  Ainsi, il faut savoir que qui juge se juge, car nul ne pourrait prendre conscience d’un fait s’il ne portait pas en lui sa correspondance.  Surtout, en se jugeant et en jugeant les autres, on entretient une vibration négative qui écarte de la compréhension et de la compassion.  Car le jugement évoque toujours une manifestation de la personnalité (ego) qui établit ses préférences à partir des ses propres critères.

Celui qui blâme autrui de ses échecs ou de ses faiblesses signale qu’il cultive une mentalité de victime et qu’il ne comprend rien à la Causalité éthique.  Il fait de la projection, minant son propre pouvoir.  Chacun est toujours responsable de ce qui lui arrive.  En acceptant de découvrir en lui-même les raisons pour lesquelles il aboutit apparemment à l’échec ou il se sent blessé ou lésé, il ne peut qu’apprendre beaucoup sur lui-même.  Celui qui se sent blessé peut penser qu’un autre est la cause de sa peine ou de son malheur, mais c’est le meilleur moment de songer à comprendre la leçon qu’il doit apprendre.  Car c’est toujours lui qui créée les situations.  Même dans un conflit interpersonnel, chercher à déterminer qui a tort et qui a raison lance dans une lutte de pouvoir.  Alors, on gagnerait à refuser de blâmer et d’argumenter en dépassant les raisons intellectuelles qu’on peut trouver pour expliquer sa peine ou son rejet.

Le jugement de valeur résulte de la propension à tout évaluer et comparer, à projeter ses pensées sur autrui, à se raconter toutes sortes d’histoires sur soi-même et sur les autres.  C’est bien connu, quand on ne sait pas, on invente, pour satisfaire la curiosité insatiable de son mental.  Ainsi, le jugement empêche de voir clairement les réalités comme elles sont.  Il amène à interpréter la réalité, colorant le ressenti.  Il empêche de décrire les choses exactement comme elles sont, ses perceptions étant incapables de voir au-delà des illusions.  Tout bien compté, plus on est attaché à une personne, plus on s’illusionne sur son compte et plus on la juge faussement.  Il arrive qu’on dise qu’on connaisse quelqu’un comme si on l’avait tricoté.  Pourtant, comme on ne se connaît aussi mal, comment cela peut-il être possible?  Peut-on connaître autrui mieux que soi-même?  Peut-on connaître autrui si on ne se connaît pas soi-même?  Lorsqu’on est trop attaché à une personne, on ne parvient plus à cerner sa réalité ou on ne veut plus la regarder de façon objective, de sorte qu’on croit impossible qu’elle puisse changer.  On ne vit que pour le jour où elle deviendra enfin ce qu’on sait qu’elle peut être.

Ici, il faut bien comprendre que ne pas juger ne signifie pas ne pas avoir d’opinion.  L’opinion peut réprouver, condamner, générer l’action, mais elle le fait avec amour et objectivité, donc sans mépris, sans aversion, sans jalousie, sans colère.  Si elle reste une expression paisible de l’être, elle devient un ferment de liberté.  Tout accepter sans se prononcer révèle souvent une passivité qui encourage l’injustice : il s’agit du faux détachement du paresseux du cœur.  Comme la distinction est subtile, la frontière, fort mince, seule la pureté d’intention et la volonté d’aimer permet de faire la différence.  Il n’en reste pas moins que le réflexe du jugement bloque la circulation de l’énergie et qu’il épuise son auteur.  La plupart du temps, il exprime la révolte souffrante de l’ego dont la vision réductrice se veut mesure de tout.  Qui plus est, qui juge entretient l’esprit de séparativité.  Qui divise œuvre du côté des forces sombres : il entretient la dualité et il épaissit la négativité.  Qui exprime son opinion sur les autres, à tort et à travers, lance le message subtil que, dans ce monde, il ya des manières d’être conformes et acceptable et d’autres qui ne le sont pas.  Il exprime qu’il faut se conformer à des normes pour être accepté.  Du coup, il exprime qu’on ne peut soi-même être accepté des autres que dans certaines conditions.  Voilà qui mène tout droit à la confrontation et à l’ostracisme ou à un dialogue intérieur de critique et d’autocritique.  Alors, on forme des images négatives de soi ou des autres, créant en soi une ouverture qui permet qu’elles reviennent directement sur soi.

Tout jugement est porté à partir d’une échelle de valeur, relative en elle-même, qui élève ou rabaisse les autres autant que soi-même.  On empêche tout les gens de vivre en accord avec eux-mêmes.  C’est ainsi que, par manque d’amour, on écarte ou rejette trop de personnes utiles à son évolution.  Les autres ne servent-ils pas de miroir qui réfléchit ses grandeurs et ses faiblesses?  Dieu ne juge jamais : patient, au moment opportun, il se contente de donner à chacun les moyens d’apprendre à partir de ses erreurs, de manière à pouvoir grandir et évoluer.  Alors, si Dieu ne juge pas, qui peut se permettre de juger?

Puisque c’est la plus belle vision qu’on puisse se former d’autrui, plutôt que de juger, il vaudrait mieux supposer, ce qui est la réalité, que chaque personne est en instance d’évolution, donc en voie d’atteindre son potentiel le plus élevé, sa Perfection, par la perfection du moment.  Mais il n’est pas facile d’arriver à ce degré de compréhension.  Si ce qu’une autre personne fait présentement ne se conforme pas à l’harmonie avec son plus grand bien, cela reste son problème, s’il y a problème, non le sien.  Envoyer de l’amour dans les circonstances déplaisantes aide beaucoup plus que de projeter ses jugements personnels, souvent plutôt négatifs.  Mais il est moins facile de le faire que de juger.  En dépassant ses jugements, on apprend à voir les autres avec les yeux de la compassion, ce qui amène à se sentir lié à leur destin, une partie du destin commun.  Si on savait regarder les autres sans les juger sur ce qu’ils sont et font, on les ressentirait plus profondément.  On ne peut aider les autres si on se sépare d’elles par ses préjugés.  On ne peut les aider que si on se centre sur ce qu’il y a de beau et de bon en eux, leur envoyant de la lumière par les yeux et de l’amour par le cœur.

Attention : garder une vision élevée de quelqu’un consiste à la voir clairement dans sa réalité actuelle et de l’aimer pour ce qu’elle est maintenant.  Il s’agit de se centrer sur ses qualités plutôt que sur ses faiblesses.  Mieux, il s’agit de l’accepter comme elle est, comme on aimerait qu’il soit fait à soi-même, sans tenter de la changer, sachant qu’elle est parfaitement à sa place telle qu’elle est.  Quand on n’accorde ses soins qu’aux plantes qu’on n’aime pas, on laisse s’étioler les plantes qu’on aime, et celles qu’on n’aime pas prospèrent, prenant le dessus sur les autres.  En revanche, on ne peut pas juger une personne qu’on ne connaît pas.  Connaître une personne, c’est l’atteindre par l’intérieur, au plan de son âme, non pouvoir la décrire dans ses apparences.  Or les apparences masquent ce qu’il y a à l’intérieur.  Or, au-delà des illusions, à l’intérieur, chacun est une merveille, un chef-d’œuvre de la Création.

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Dans la «Cabale», le Jugement désigne «Geburah», la Sphère de Mars.  Dans le Tarot, le Jugement, lame 20, souligne le couronnement d’un effort.  Il évoque la renaissance d’un projet après la rencontre d’obstacles et de retards.  Il démontre la moisson des faits qu’on a semés consciemment et inconsciemment.  Le sujet parvient à mobiliser ses énergies afin de renaître (ou de s’y prendre) autrement.  Il souligne la progression constante des démarches jusqu’à l’aboutissement du projet.  Il marque le moment de l’éveil à la Réalité ou le point de départ d’une nouvelle ère.  Le jugement absolutoire consiste à accorder le pardon d’une faute et à délivrer d’une dette.  Le jugement de réalité pose un fait, tandis que le jugement de valeur énonce une appréciation relative à ses convictions morales et à ses croyances religieuses.  Il ne consiste, dans la plupart des cas, qu’à rabaisser autrui et à s’élegrand-jugementver soi-même en assumant la fonction de juge et de parti.  Quant on sent le besoin de juger, on compte supprimer une tension interne en attirant l’attention des autres ailleurs que sur soi.  On nie en même temps à l’autre qu’on juge ce qu’on ne parvient pas à voir en lui.  Ce qu’on ne voit pas est fonction de soi et se résume souvent à ce qu’on ne veut pas voir.  Comment peut-on échanger avec un être condamné d’avance à être une nullité?  Le jugement sommaire désigne un jugement expéditif, réduit à sa plus simple expression, parce qu’on ne veut pas prendre le temps de voir ce qui pourrait faire différer son opinion.  Ne juge pas un homme avant d’avoir fait un mille dans ses souliers, dit un proverbe oriental.  Ne jugez pas afin de ne pas être jugés, a dit Jésus.  On nous toisera avec la même aune qu’on aura prise pour mesurer l’autre!

Le Grand Jugement réfère à une rétrospective des actions dans le respect de la Loi divine et des Principes cosmiques.  Alors, chacun, en juge sévère, s’applique ses propres sanctions.  Selon le «Nouveau Testament», le Jugement dernier annonce le Jugement de Dieu sur les vivants et les morts ressuscités.  En morale, le jugement téméraire ou préconçu indique un préjugé, une présomption ou un énoncé avancé sans preuve suffisante.  Dans l’«Ancien Testament», le jugement de Salomon souligne un verdict plein de sagesse et d’équité.

La trompette du Jugement dernier symbolise l’appel à l’éveil spirituel lancé par Gabriel, le Recteur de la Lune.

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Une réponse

  1. Marie Claire

    A l’âge de sept ans j’ai eu une expérience mystique en on m’a dit de ne jamais parle de ça parle que s’était un mensonge .c’est donc dire que l’institution qui a traiter cette expérience disait la vérité .commenter s.v.p . comment peu on échanger avec un être condamner d’avance a être une nullité. J’ai reçu la lumière de la source et je suis un parfait miroirs de toutes les enfermements des autres. J’ai 60 ans et tout ceux qui ne connaissent pas la réflexion que vous avez enseigner ont peur deux dans mes yeux sauf les enfants. Une détresse sociale semaine créer a parti du jugement des autres .C’est ça le génocide du Canada est les sentences son exécutoires depuis le 23 février 2013 dans crime du l’église et de letat
    C’est impossible que parce que j’ai su que je suis aimer au delà du jugement des autres .J’ai un jugement qui dit que c’est pas parlé qu on est marginal qu’on est dangereux. Je ne crois pas que certains soit condamnés en être une nullité ces accepter le jugement donc paradoxal. Pourquoi ma part mon dossier est illégal et confirmer comme tel. Jusqu’à ce que sur votre page se reflète une douleur dont je cherche l’origine d’un cancer de la gorge ou du non dit. Je ne voulais pas voir le parrain des singeries que des monstres ont appliquer sur les enfants du Québec après la deuxième guerre et cela prenais une métaphysique été un être tel que vous pour rester humain et limité dans le renvoi du mal qu’on m’a fait par jugement en disait que je n’étais pas très brillante et marquer à cause des taches de naissance que j’ai sur le corps. Je suis en paix dans la joie et grâce à cette nouvelle compréhension .je vis je suis et je sais qui je suis. Accepter mes respects CLAIRE

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