LA MORALE DOIT CÉDER LE PAS AU SENS DES VALEURS, PUIS À UN APPEL À ÊTRE PLEINEMENT…

   La morale désigne la théorie du bien et du mal qui fixe, par des énoncés normatifs, les fins de l’action humaine.  En principe, ces énoncés normatifs devraient être universellement admis, mais, dans les faits, ils se limitent souvent à une société donnée ou à une religion particulière.  Du fait qu’elle oppose deux réalités apparemment diamétralement opposées, les actes lumineux et les actes ténébreux, et qu’elle change avec les époques et les peuples, elle entretient dans la dualité et l’enfermement, empêchant d’accéder à la libération véritable et définitive.

   Pour qui étudie l’histoire, la morasermonle ne représente strictement qu’une question de coutumes, d’habitudes et de milieu.  Toutes les règles sociales, religieuses ou politiques qu’elle tente de gérer finissent par se figer dans des dogmes puisque la faculté mentale de l’être humain les oriente vers une tendance répétitive pour les passer de génération en génération.  Avec le temps, ses principes rigides, voir inflexibles, s’imposent à des races entières qui ont démontré leur capacité d’ostraciser les réfractaires, de les torturer, même de les mettre à mort.

   Le seul critère de morale qui puisse tenir, c’est celui de la conscience individuelle, éclairée par le Centre divin.  Ainsi, chacun est libre de se former son propre système de valeurs temporaire, susceptible d’aider à transcender sa nature, dans la mesure qu’il ne laisse pas ce dernier se pétrifier ou, pire, se fossiliser.  En effet, tout être a besoin de repères et de balises solides pour s’orienter.   Dans ce contexte, si un acte a pour effet de retarder un chercheur spirituel sur la voie du développement évolutif ou s’il entrave autrui, alors il doit considérer que son action ne le dessert.  C’est le seul critère admissible en spiritualité.  Car chacun doit se considérer comme une partie vivante et dynamique de la Vie infinie et exprimer à chaque instant de sa vie unité et amour.

   Dans ce contexte, chacun est appelé à éviter de faire sciemment ce qui lui nuit, ce qui reviendrait à se détruire petit à petit.  La liberté de l’homme ne l’autorise pas à tout faire, ce qui reviendrait à devenir l’esclavage de ses pulsions ou inclinations, mais de choisir parmi la panoplie des moyens évolutifs ceux qui lui conviennent le mieux.  Pour le reste, il peut faire tout ce qu’il veut dans la modération.  Car la maxime au fondement de l’expérience se lit : un peu de tout sans abus. ©PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN ; RELIGION MUSULMANE - ISLAM - MUSULMAN - IMAM - PRECHE - PRIERE - FIDELE - MOSQUEE. Tomblaine 9 janvier 2015. Prière des fidèles après les prêches de l'imam de la Grande Mosquée Assâlam de Tomblaine, Amine NEJDI, suite aux attaques terroristes en France. PHOTO Alexandre MARCHI. (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree658075.jpg) [Photo via MaxPPP]

   Dans son état de connaissance, l’être humain, un être perfectible, doit se permettre d’expérimenter pour dégager ses propres certitudes.  Ainsi, il peut lui arriver de poser des actes l’amenant à souffrir ou à faire souffrir et à régresser.  Mais cela fait partie du lot d’un être obnubilé, perdu dans la matérialité, qui vit derrière le voile de l’illusion.  Pour connaître, il n’a pas d’autre choix que de faire ses propres expériences, celles des autres ne devenant pas suffisamment probantes pour lui.  Dans ce contexte, il peut commettre des erreurs apparentes.  Mais, pour connaître, il vaut mieux faire des erreurs que de ne rien faire.  Ce qui pourrait devenir dévastateur, ce serait qu’un être choisisse de répéter délibérément ce qui le réduit dans son expansion.

   Il n’en reste pas moins que le fait de commettre  une erreur présumée, par inadvertance ou ignorance, n’invite pas à la considérer comme un mal, donc comme une réalité opposée au bien.  Toute erreur comporte sa part de lumière et fait progresser.  Il ne reste qu’à se reprendre pour mieux réussir.  Cette façon de concevoir l’expérience personnelle aide à sortir de la culpabilité, à vivre dégagé des regrets et des remords et à vivre son présent d’une manière résolument audacieuse.  N’a-t-il pas été dit que le Royaume des Cieux appartenait aux audacieux?  D’accord, l’audace, ce n’est pas la témérité ni l’inconséquence.  L’audace comporte des risques… calculés.

   Au lieu de mener une vie morsynagogueale, ce qui fait des saints plus ou moins sains, il vaut mieux vivre sa vie en restant en contact avec sa Conscience intime qui, par l’intuition et les faits, peut suggérer un choix d’expériences servant ses intérêts évolutifs.  Pour ce faire, il convient qu’un chercheur fasse preuve d’humilité et de simplicité pour admettre que, sans elle, il ne peut rien, mais que, avec elle, il peut tout.  L’Être intime connaît la voie particulière de son protégé et il sait comment l’y situer et l’y maintenir.

   Personne mieux que soi ne peut déterminer la valeur d’une expérience.  En cela, la morale n’est pas d’une grande utilité.  En effet, trop de préceptes moraux sont nés de l’interprétation biaisée des textes dits sacrés, des interprétations de personnes qui vivaient dans des sociétés passablement moins instruites, éclairées et affranchies que les sociétés contemporaines.  Aussi apparaît-il clairement que ces stipulations du passé, tels qu’ils sont encore proclamés, revêtent peu de valeur pratique dans le cours de la vie d’aujourd’hui.  N’est-il pas étonnant que diverses religions pensent que Dieu a parlé à l’humanité une fois pour toutes et qu’il ne peut plus ou s’abstient désormais d’intervenir auprès d’elle.  Nous préférons croire que Dieu parle sans cesse à chacun, par son Centre intime, pour lui indiquer la voie à suivre, et qu’il ne reste à celui-ci qu’à écouter et comprendre son langage qu’il sait si bien présenter, sans s’imposer, par respect de son libre arbitre, dans un doux murmure.

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