SELON LA POSITION DE LA CONSCIENCE, L’ARGENT PEUT RENDRE AUTANT VERTUEUX QUE VICIEUX

La qualité à associer à l’argent est la générosité, cette vertu d’une personne qui donne largement dans le désintéressement, donc sans crainte, sans attente, sans arrière-pensée et sans jugement.  Étymologiquement, être généreux, c’est «être de bonne race», donc se reconnaître membre de la Fraternité cosmique, appelé à échanger et à partager sincèrement et loyalement avec les autres Fils et Filles du Père divin, tout au long de sa vie, parce que c’est en semant qu’on récolte, récoltant de l’espèce de la graine semée.  La véritable générosité est une qualité naturelle de l’âme qui exprime la bonté, la bienfaisance, la compassion, la collaboration et l’amour.  Elle rappelle qu’il faut faire profiter les autres des biens et des bienfaits que Diegenerositeu et la Nature offrant de façon prolifique, mais sans idée de retour, dans le silence et le secret.  C’est un gage de libération intérieure.  Mais des aberrations prévalent sur la nature et la signification de la générosité.

La générosité ne prend pas sa valeur dans le geste posé, mais dans la façon de le poser, avec cœur et désintéressement, pour le simple plaisir de plaire à Dieu et de répondre à sa Volonté impérieuse de toujours agir comme cellule du Grand Corps mystique, de l’Âme universelle.  On n’est pas généreux pour avoir simplement donné de l’argent à une œuvre de charité présumée.  On n’est pas généreux si on donne pour retirer un avantage ou si on s’expose ostensiblement dans une intention vaniteuse.  Cela, c’est témoigner de mercantilisme ou tenter de faire de l’épate.  On donne plutôt parce qu’on a bien compris la Loi cosmique qui le requiert tout simplement.  À travers chacun, la Vie doit circuler abondamment, non rester emprisonnée.  Tout acte de générosité doit viser à répandre le bien autour de soi, à propager la lumière.  Ainsi, chacun doit distribuer ses bienfaits seulement à ceux qui en ont besoin et qui en feront un bon usage.  Qui donne sans discernement, par exemple pour acheter de l’estime ou se faire voir, sera frustré et il deviendra agressif si ses largesses sont contestées ou dilapidées.

Quant au défaut à associer à l’argent est l’avarice, ce vice qui désigne l’attachement excessif aux richesses et qui amène à les accumuler sans accepter de partager et d’échanger.  L’avarice représente une perversion de l’instinct de conservation qui implique le fait d’être attaché de façon inquiète à son argent, à ses biens ou à sa position sociale.  Elle conduit à fixer son attention sur l’argent, à s’y attacher de façon excessive, à accumuler et à retenir ses richesses, à épargner bien plus qu’il en faut pour ses besoins futurs.  Ainsi, il s’empêche de vivre crans le présent, dérivant toutes ses énergies dans l’acquisivité, la thésaurisation de biens putrescibles.  Pour ironiser, on pourrait dire qu’il ne l’emportera pas au paradis!  Les Maîtres, comme les psychologues, assurent que l’argent est relié aux selles, la première valeur d’échange de l’enfant avec le monde ambiant.  Essayons de nous rappeler à quel point l’acte de déféquer peut être important pour un enfant.  Quelque chose qu’il a lui-même transformé, seul, sort de son corps et se détache de lui.  S’il est éduqué à la propreté de façon sereine, il deviendra généreux de ses biens.  S’il y est forcé par une éducation sévère, il deviendra constipé… et avaricieux.

Ce vice provient d’un problème de dévalorisation personnelle qui s’explique par le manque de confiance en soi et d’audace, conduisant à une insécurité profonde, à un doute lancinant à propos de l’avenir, à un doute par rapport à la Providence de Dieu.  Il ne sait pas profiter de son bien, il entretient une perspective de vie purement matérielle, il éprouve une affection excessive pour ses êtres chers.  Alors, le sujet devient envieux, jaloux, redoutant la concurrence des autres.  En fait, la cupidité exprime un état de servitude découlant du fait qu’on doute de son savoir-faire et de son pouvoir de renouveler ses énergies créatrices.  Dévitalisé, épuisé au niveau des idées, le sujet ne laisse plus couler l’énergie créatrice parce qu’il l’accapare.  Il s’indigne, empêchant toute progression vers le succès, amenant tout à stagner dans sa vie.  Il a perdu sa motivation ou sa stimulation de créer de nouvelles réalités.  Il a perçu la richesse comme un but plutôt que comme un moyen d’échange.  En effet, qu’est-ce que l’argent?  Il n’est jamais que le symbole actuel de la valeur d’échange.  Il révèle le prix qu’on accorde aux choses, aux autres et à soi-même.

Dès que l’on sombre dans l’égoïsme, on pense plus à prendre qu’à donner.  Alors, on ralentit progressivement le flot de l’énergie créatrice qui coule en soi.  La récompense financière que l’on escompte doit provenir d’un travail créateur, non de la spéculation.  Elle résulte de l’estimation personnelle de son travail, du sens évolutif et humanitaire qu’on lui accorde.  C’est en l’oubliant qu’on pense à recourir à la force pour protéger arbitrairement ses biens, ce qui explique que l’argent est responsable de bien des maux sur la Terre, surtout des guerres.  On veut prendre  de force ce qu’on ne peut pas se donner à soi-même, s’il s’agit d’un bien essentiel.  Dès qu’on n’est plus créatif, on devient un prédateur qui voit tous les autres comme un rival potentiel.

Mais cette croyance se retourne tôt ou tard contre soi-même.  On en vient à ne plus s’estimer qu’à travers sa productivité ou ses avoirs et, peu à peu, on perd l’un et l’autre.  Et, en perdant ce qu’on a de plus précieux, on ne trouve plus de raison de vivre.  En s’accrochant trop avidement à ses ressources, on provoque une stagnation de l’énergie créatrice, rendant impossible toute croissance matérielle ultérieure.  L’argent est fait pour passer de main en main afin de permettre à chacun de fournir ses produits ou ses services, obtenant, du même coup, le moyen de profiter de ceux d’autrui.  L’argent n’est pas fait pour être thésaurisé, mais pour accroître ses biens, ses moyens, son confort, son bien-être, ses connaissances à traves sa créativitavariceé personnelle.  Qui l’oublie en couvant de trop près son trésor n’a plus rien à gagner.  Alors, il cherche à exploiter les autres, une attitude qui le confine à  une existence amère et isolée.

En accumulant les biens et l’argent, en refusant de les faire circuler, en s’y attachant de façon inconsidérée, l’avare refuse à la Nature et à Dieu leurs justes compensations.  Il détient ces richesses égoïstement, se refusant de payer en retour.  Il ne lèse ni Dieu ni la Nature, il se lèse lui-même.  Il engendre simplement des obstacles à la libre circulation de l’Énergie cosmique.  Patients, Dieu et la Nature reprendront toujours leurs droits au moment de sa transition.  C’est l’avare lui-même qui se condamne à vivre dans la crainte du vol, dans la sécheresse du cœur, dans l’amertume de l’esprit, menant une vie sans joie.  S’il acceptait seulement de dépenser son argent pour lui-même et de mieux rétribuer ceux qui lui rendent service, en respectant strictement les lois de la Nature et les principes spirituels, même sans libéralité, pour autant il ne maugréerait pas et n’éprouverait aucun de perte, parce qu’il se dit qu’il investit dans son bonheur et dans celui des autres, il se servirait déjà bien lui-même.  Et, ce faisant, il servirait bien les autres, respectant la loi de la compensation, s’il ne respecte pas celle de l’échange et du partage.  Car nul n’est tenu de partager ses biens et son argent avec ceux qui ont moins ou qui n’ont pas.  Le devoir de l’échange et du partage se situe au niveau de la conscience, non à celui des formes.  En se servant soi-même, en se procurant ce qui est nécessaire à bien vivre, on augmente déjà sa prospérité, son bien-être et sa joie personnelle.  Et on contribue à l’avancement d’autrui parce qu’on fait passer ce qu’on acquiert dans d’autres mains.

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