L’ÉTRANGE NOTION DE LA TRINITÉ

 

Dans l’histoire universelle, la Trinité désigne une Triade, un groupe de trois dieux ou divinité triple, le symbole pour désigner la réunion de trois pôles d’une même réalité qui aboutit à une action créatrice.   dans la perspective de la Création cosmique, la Trinité divine évoque la Source suprême qui se polarise en deux énergies compatibles et complémentaires, l’une électrique, émissive, positive, masculine (le Père) et l’autre, magnétique, réceptive, négative ou féminine (la Mère) pour fusionner dans une nouvelle réalité amoureuse (le Fils).

 TRINITE-1 trinite-2 Autrefois, on représentait la Trinité divine par le Soleil (le Père), Mercure (le Fils) et Vénus (la Mère) ou par le Soleil (le Père), Vénus-Mercure (le Fils) et Saturne (le Saint-Esprit).  La conscience s’étendant, on finit par comprendre la Grande Ourse (le Père), Sirius (le Fils) et les Pléiades (la Mère).  Dans la Tradition chrétienne, le dogme et le mystère du Dieu unique qui s’exprime par trois personnes distinctes, mais égales, coexistantes, consubstantielles et coéternelles, comprises en une seule et indivisible nature : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ce qui exclut toute énergie féminine, notion qui ne reçut son œcuménicité, par Jean XXII, qu’en 1334.  Dans l’Hindouisme, on parle de «Brahmâ» (le Père), «Vishnou» (ou «Mahat», le Fils) et «Shiva» (ou «Avidya» ou «Vhiha», l’Esprit), bien qu’on inverse parfois en «Shiva» (le Père), «Vishnou» (le Fils) et «Brahmâ» (la Mère).  Dans le Bouddhisme, on mentionne les attributs «Bouddha», «Dharma» et «Sougha».  En Égypte ancienne, on parlait de on parlait de «Osiris», «Isis» et «Horus» qui a donné, en Grèce antique, les trois aspects ou la triplicité de «Zeus».    Dans la «Cabale», on la relie au Zodiaque et à Uranus (le Ciel) et on l’exprime par «Kether», «Binah» et «Hockmah».

La Trinité divine ne doit pas conduire à attribuer à l’Absolu, l’Être unique et suprême, des attributs personnels, puisqu’il est parfaitement impersonnel, mais des aspects, des attributs ou des hypostases («ce qui se tient au-dessus de ce qui apparaît» ou «aspects divins hiérarchisés») qui se distingue de l’Essence suprême en ce que, pour la compréhension mentale, elle la fait exister en l’individualisant, au sens de divinité personnelle.  En fait, cette notion découle purement d’une spéculation philosophique, surtout théologique ou mystique, qui ne change pas grand-chose à la réalité quotidienne et au processus évolutif.  Le dogme de la Trinité est né de la tendance humaine à tout personnaliser pour tenter de ramener les choses à sa mesure ou à sa compréhension, malgré que cette notion n’ait rien de compréhensible au niveau de l’entendement.  Il exprime que Dieu est un être triple dans son Unité.  Dieu porte en lui trois qualités : l’Essence ou l’Être pur;  la Conscience ou la Sensibilité perceptive;  et le Bien-être ou la Félicité.   Ainsi, la Source suprême et unique fonde l’Essence, l’Entité christique ou l’Âme universelle et la Substance ou la Matière subtile.  De lui se dégagent trois aspects, l’omniprésence, l’omnipotence et l’omniscience, des aspects qui appellent forcément un quatrième, l’omniagence.

 Voilà comment, selon les croyances, on dit que l’Être-un s’exprime comme Sagesse, Amour et Vérité (Fraternité blanche);  comme Amour, Vie et Lumière (Rose+Croix); comme Essence, Conscience et Béatitude (Hindouisme).  Pour la Hiérarchie des Maîtres, Dieu apparaît trin au niveau des principes (Père, Fils et Mère), mais quadruple au niveau de la Manifestation (Père, Fils, Mère ou Matière ou Substance subtile et Fille ou Nature naturée).  En fait, avant la Manifestation, il n’existait que «Ce-qui-est-et-n’est-pas», qui se connaissait de façon conceptuelle, mais non expérientielle.  «Tout-ce-qui-est» savait qu’il était tout, mais il ne connaissait pas sa Magnificence absolue.  Pour se connaître de façon expérientielle, il devait faire l’expérience de Lui-même.  Tout ce que savait «Tout-ce-qui-est», c’est qu’il n’y avait rien d’autre.  Ainsi, «Cela» ne pouvait se connaître et ne pourrait jamais y parvenir qu’à partir d’un point de référence extérieur à lui-même, mais ce point n’existait pas.  Il n’existait qu’un point de référence, l’unique lieu intérieur, le «Ce-qui-est-et-n’est-pas» ou le «Suis-Suis-pas».  Pour se connaître de façon expérientielle, l’Énergie une et pure, inconnue, dut choisir un point de référence intérieur pour réussir à se polariser.  Elle comprit que toute portion d’elle-même devait nécessairement être plus petite que son Tout et que, par conséquent, si elle se divisait tout simplement en portions, chaque portion étant plus petite que le Tout, celle-ci pourrait regarder le reste d’elle-même et y voir la Magnificence.  Alors, «Tout-ce-qui-est» se divisa apparemment, devenant, en un instant, «Ce-qui-est-ceci» et «Ce-qui-est-cela».  Pour la première fois, «Ce-qui-est-ceci» et «Ce-qui-est-cela » existèrent comme séparément, par un effet de reflet dans le Grand Miroir de la Réalité cosmique.  De la sorte, trois Éléments subtils existèrent soudainement : «Ce-qui-est-ici, Ce-qui-est-là» et «Ce-qui-n’est-ni-ici-ni-là», mais qui doit exister pour qu’ici et là existent.  Ainsi, le Rien parvenait à maintenir le Tout, le Non-espace réussit à maintenir l’Espace, le Tout qui maintient les parties.

Dans cette dynamique de l’Émanation, le Père, associé au Rayon bleu, apparaît comme le Parent spirituel, le Principe mâle, le Pouvoir suprême, l’Esprit de Vie ou le Créateur évoqué par l’Ange du Tétramorphe.  C’est la Cause sans cause, le Moteur immobile qui meut tout sans être mu, le Principe masculin de tout, Celui qui est connecté au Foyer (au Grand Soleil cosmique central) et qui réside en chacun comme Volonté.  Il est la Sagesse ou la Connaissance idéante, Celui qui engendre toute expérience, qui constitue en chacun le Fragment ou l’Étincelle de Dieu dont le visage est symboliquement identique au sien.  La Mère céleste, associée au rayon rouge, constitue le Miroir du Père, l’Intelligence harmonisatrice, la Nature naturante, la Substance cosmique, la Matière invisible, le Principe féminin de tout qui organise l’Idée du Père divin.  Elle désigne l’Être en expression, la désincarnation de tout ce dont le Fils a fait de lui-même l’expérience, le Fait simple et exquis d’être.  Elle comprend les Guides ou Anges qui accompagnent un être depuis l’instant de sa naissance, l’Aspect multiple de l’Être.  Elle regroupe l’Assemblée des êtres créant le pouvoir pour tous au lieu de ne le créer que pour un individu.  Il s’agit du Cortège divin qui catalyse l’amour.  Lorsque le Père divin contemple la Mère céleste, le Fils de Dieu, le Principe de la Conscience, qui est Christ ou Âme universelle, apparaît.  Il s’agit du Descendant ou du Rejeton du Père divin, du Fruit de l’Amour, de l’Homme universel, associé au rayon jaune doré, qui vit sa dualité sur la Terre, l’Être humain relié à l’image originelle du Père divin, relié par lui à la Source unique.  Ainsi, le Christ illustre l’expérience de la conscience et de l’incarnation, l’action de tout ce que le Père divin connaît de lui-même, ce qui amène à dire que nul ne peut parvenir au Père divin sans passer par le Fils, mais que le Fils et le Père ne font qu’un.  Alors, dans son geste de retour amoureux, la Mère céleste engendre la Fille, la Nature concrète, le Monde matériel, sur lequel le Fils peut mettre les pieds pour mener, au nom du Père divin, son expérience de validation de la Loi unique et de ses principes cosmiques.trinité-3

Au résumé, la relation trinitaire peut s’exprimer ainsi : Dieu est «Ce-qui-donne-naissance à Ce-qui-prend-naissance par Ce-qui-est».  De ce fait, la Trinité exprime le Modèle divin premier, la Signature de la Source unique, le Principe mystérieux des relations vivantes qui, dans l’Unité, engendre la Multiplicité apparente.  En cela, chaque «membre» de la Trinité exprime, dans la religion chrétienne, un aspect de l’Absolu, une «hypostase», une «essence», une «personne», une «propriété incommunicable», alors qu’il s’agit en fait de simples «modalités successives» de l’Émanation : l’Absolu, à tire de Sujet, qui se prend pour l’Objet de sa contemplation, étant l’Être-Unique, et qui se reconnaît en elle.

De toutes les religions qui admettent l’existence de la Sainte Trinité, seules les religions catholique et musulmane, nées à une époque patriarcale, n’identifient en elle que des aspects mâles ou masculins.  Pour combler cette lacune, l’Église catholique a développé à l’excès le culte marial.  Ainsi, on attribua à Marie, la mère de Jésus et la Médiatrice des élus, tous les titres des Déesses païennes.  En général, on représente la Trinité par le triangle équilatéral pointé vers le haut ou par trois cercles enlacés, placés en triangle.

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