IL Y A RICHESSE ET RICHESSE…

La richesse décrit la possession de grands biens, particulièrement de choses coûteuses, d’objets précieux et d’argent ou elle exprime l’abondance de biens matériels qui comble tous les besoins à tous égards.  Cependant, en spiritualité, la richesse consiste dans l’accumulation des valeurs imputrescibles, soit dans la connaissance qui confèrichessere le pouvoir et permet de créer ce qui comble ses besoins.  Elle résulte de la conscience d’être fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, de vivre dans son Amour infini, de reconnaître que l’Univers entier s’offre à soi, dans la mesure où on vise le bien suprême, évitant de chercher à se l’approprier.  En cela, chacun est décidément très riche puisqu’il contient l’Infinité.

Dieu exprime une richesse infinie.  Aussi. Pour rendre témoignage à son Créateur, l’être humain gagne exprimer une prospérité relative à ses besoins réels puisqu’il en est le créateur.  La richesse découle d’un état de conformité avec la Nature et avec la Banque cosmique de la Source divine et unique.  Car, fondamentalement, elle découle de la qualité des choses et des possessions d’un être.  Autrement, elle est acquise par la force, ne pouvant rester stable.  Dans l’acquisition de la richesse, l’être humain doit en faire un usage conforme à la Nature et au Plan divin.  Il doit compenser ce qu’il a acquis envers la Nature et envers Dieu en partageant en favorisant chez les autres cette même bénédiction.  Si un être ne fait pas cette compensation convenable, il connaîtra l’amertume et la peine dans l’usage d’une richesse qui lui sera enlevée tôt ou tard, à moins qu’il s’amende et rétablisse cette compensation.   Mais ce partage doit se faire dans des activités de coopératives entre les humains, non dans le don pur et simple de ses biens aux autres, ce qui pourrait cultiver l’apathie et engendrer le parasitisme.  Chaque être humain doit agir en travailleur actif qui œuvre pour l’application des principes de la fraternité universelle.  Chacun doit apprendre à se servir lui-même, car, en le faisant, il sert les autres.  Dans son travail, il doit éveiller chez les autres le sens de l’initiative, de l’invention, de l’innovation, non donner en pure perte, à fonds perdus.  Il doit apprendre aux autres comment prospérer, en leur en fournissant les moyens, non en leur donnant ses propres acquisitions matérielles.

Cependant, si un individu acquiert une richesse dépassant ses nécessités réelles, que cela provienne d’influences astrologiques favorables, d’un héritage ou d’un don augmentant soudainement ses avoirs ou de ses efforts personnels, cela lui arrive dans un but défini.  Il peut considérer cette prospérité comme une compensation divine ou naturelle, fondées sur son mérite personnel ou ses besoins évolutifs, mais il doit alors se aire un instrument de redistribution de ses acquis.  Dans l’esprit de la Loi cosmique, ce qui importe, c’est de ne jamais redistribuer ses surplus au petit bonheur, même dans des choix perçus comme judicieux.  Dieu et la Nature n’ont rien à faire d’une compensation en argent ou en cadeaux matériels.  Ce sont des moyens d’invention humaine pour récompenser les autres, améliorer leur subsistance, leur témoigner son appréciation.   Dieu et la Nature requièrent une compensation au niveau du nécessaire, non au niveau des moyens. Dans la notion de richesse, l’invitation à veiller à sa prospérité concerne le riche et le pauvre.  Un être peut être pauvre d’argent, mais riche de cœur ou de lumière, comme un autre peut être riche d’argent, mais pauvre de cœur et de lumière.  Considérée en elle-même, la richesse n’est ni bonne ni mauvaise.  Elle n’élève ni n’abaisse l’âme, elle ne l’anoblit pas et ne l’avilit pas non plus.  Un être peut révérer la richesse et en faire un mauvais usage.  Il peut rester pauvre parce qu’il considère la richesse comme une tare.

D’un point de vue éclairé, la richesse peut être considérée comme une rétribution cosmique, même comme un privilège, dans la mesure où elle comble et permet d’échapper aux contingences tracassières de la vie matérielle.  Tout dépend comment on se l’est procurée.  À l’inverse, on aurait du mal à faire admettre la pauvreté comme une faveur cosmique, bien que la pauvreté ne soit pas vice, mais rétribution d’une incompréhension qui appauvrit, mais ne débilite personne.  Toutefois, le riche et le pauvre représentent les extrêmes compatibles et complémentaires d’une même réalité. Ils ont mutuellement quelque chose à s’apprendre.  Le riche peut apprendre le sens de la bonté et de la générosité dans l’échange et le partage.  Il est moins facile qu’on pense d’apprendre à partager dans l’élégance et la grâce, sans préjugés ni attentes.  La seule chose qui soit certaine, c’est que les défis du riche et du pauvre sont différents et qu’ils ont tous deux un sens évolutif.  En veillant judicieusement sur son bien-être, tout en restant ouvert au partage, c’est mieux se permettre de faire le bien et d’apprécier la vie.  Au contraire, il est à réprouver d’amasser des richesses et de se réjouir tout seul de les posséder.  Tout riche qu’on soit, il faut porter une oreille à la misère des autres, car se soustraire à cette obligation reviendrait à en courage l’oppression.  Et on aurait raison de vivre dans la crainte continuelle.

La richesse ne va pas sans danger, car on peut s’entourer de flatteurs et de parasites, être ennuyé par les requêtes des solliciteurs, craindre les voleurs et les criminels, être embarrassé par les murmures de ses serviteurs,  développer des maladies à cause d’une mauvaise alimentation, durcir son cœur face à la détresse d’autrui, encourager le travail à la sueur du front, devenir arrogant face au pauvre, développer de l’angoisse face à son destin éternel, miner son énergie dans trop de responsabilités, exagérer ses désirs de prospérité, s’exposer aux intrigues et au mépris,  vivre dans l’isolement amer, maintenir des gens dans la dépendance ou la servilité, encourager la paresse des siens, passer à côté du bonheur  ou sombrer dans d’autres excès qu’on peut facilement se permettre.  Qu’on se méfie, car l’or peut servir à acquérir la richesse, la puissance ou le savoir.

Un noble messager ou interprète d’Allah aurait dit: «La richesse ne réside pas dans l’abondance des biens matériels, mais elle représente plutôt l’espace offert à la circulation cosmique à travers un Être (son âme et son coeur).»  Puissé-je avoir donné la bonne traduction du message originel.  Quoi qu’il en soit, une vie remplie de bonheur vaut davantage que tous les trésors du monde, puisque, plus un être possède, plus il s’inquiète, plus il devient suspicieux et plus il se referme.

Note: On peut compléter utilement cette lecture en se référant à l’article sur l’«Abondance» de la présente section.

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