LA RELIGION MUSULMANE ou LA FOI DE L’ISLAM

Note : Si nous voulons que, par la voie de l’amour inconditionnel, la paix et la prospérité reviennent sur la Terre, il est peut-être temps de faire la connaissance de la religion musulmane et d’approfondir la culture arabe.  C’est dans cette intention que nous publions quelques textes qui tendent à démontrer qu’il n’y a pas autant de différences qu’on pense, entre le Christianisme et l’Islam, à part la mauvaise volonté et le fanatisme stérile, mais si destructeurs, des uns et des autres.  Nous souhaitons ardemmentque leur lecture puisse favoriser la compréhension mutuelle et produire l’harmonisation et la pacification de bien des consciences.  Toutefois, on retiendra qu’aucun de ces textes n’est de nous, le premier résultant d’une traduction approximative, donc légèrement modifiée, d’un texte publié en anglais sur la Toile, dont nous avons perdu la source.  En passant, il importe de dissocier clairement la Religion musulmane de l’Islam, qui est son interprétation et sa branche politique que l’on peut remettre en question.

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Mohammed, prophète de l’Islam ou fondateur de la religion musulmane, surnommé le désiré de toutes les nations, est né à La Mecque, autour de l’année 570, et il quitta ce monde à Médine en 632, soit dix-sept ans après l’Hegira.  D’après certains auteurs, le Prophète est né d’une mère qui n’a rien connu des douleurs de l’enfantement et sa naissance aurait été accompagnée de gands prodiges.  Ainsi, une grande lumière aurait illuminé les environs.  Et le nouveau-né, levant les yeux au ciel, se serait exclamé : Dieu est grand!  Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah, et je suis son prophète!  À ce moment, le ciel et la terre furent remués.  Le lac Sawa se retira vers ses sources secrètes, ne laissant qu’un lit desséché, pendant que le Tigre, sortant de ses berges, inondait les terres avoisinantes.  Le palais de Khosru, roi de Perse, fut ébranlé sur ses fondations, ce qui amena plusieurs des tours de cette construction à s’effondrer, rasées au sol.  Dans la nuit profonde, le feu sacréde Zoroastre qui, gardé par un Mage, avait brûlé sans interruption depuis plus de mille ans, s’éteignit subitement, tandis que toutes les idoles du monde s’effondraient.

Alors que Mohammed n’était encore qu’un enfant qui faisait ses premiers pas, l’archange Gabriel, doté de ses soixante-dix ailes, se présenta à lui, lui fendit la poitrine poCoranur lui en retirer le cœur.  Cet émissaire divin le purifia de la goutte noire du péché originel, qui loge dans le cœur de tous les êtres incarnés, à cause depuis la chute d’Adam, puis il replaça l’organe à sa place, dans le corps du prophète, le recomposant.

Dans sa jeunesse, Mohammed a accompagné des caravanes, dans leurs déplacements, passant un temps considérable parmi les Bédouins, même que, à une occasion, il agit comme page auprès de son oncle, Abu Taleb.  C’est ainsi qu’il s’est initié aux diverses traditions philosophiques et religieuses de l’Arabie ancienne.  Il a notamment établi des contacts avec les Chrétiens nestoriens alors que les gens qu’il accompagnait avaient établi leur campement près de l’un de leurs monastères, glanant auprès d’eux des renseignements relatifs à l’origine et à la doctrine de la religion chrétienne.

Au fil des ans, Mohammed connut un grand succès dans les affaires, ce qui lui a permis, vers l’âge de vingt-six ans, d’épouser une riche commerçante,  Khadijah, une veuve, son aînée de quinze ans.  Jusque-là à la manière d’une mercenaire, cette femme, d’une mentalité exceptionnelle, s’attacha à lui pour la vie, le trouvant plus efficace qu’elle dans la gestion des affaires.  Très intègre et très dévouée, elle favorisa largement le rayonnement de la cause de la religion musulmane.  Par ce mariage, Mohammed échappait à un état de relative pauvreté et il accédait à un état d’opulence et de puissance.  Il se comporta de manière si exemplaire que sa bonne réputation se répandit jusqu’à La Mecque, où on le surnommait le fìdèle et le vrai.

Mohammed aurait pu vivre et mourir comme un citoyen honorable et respecté de cette ville s’il n’avait pas hésité à sacrifier sa fortune et sa position sociale pour se mettre au service d’Allah dont il entendit la voix lors d’une méditation dans une caverne du mont Hira, aujourd’hui nommé Jebel Nur, au cours du mois de Ramadan.  Année après année, le Prophète montait le versant rocheux et désolé de cette Montagne de Lumière où, dans la solitude, il implorait Dieu de lui révéler la pure religion d’Adam, cette doctrine spirituelle que l’humanité avait perdue à travers les dissensions des factions religieuses.  Khadijah se souciait grandement des pratiques ascétiques de son époux, qui risquaient d’affecter sa santé, d’où elle l’accompagnait parfois dans ses veilles épuisantes, ce qui lui permit, grâce à son intuition féminine, de comprendre l’œuvre qui s’accomplissait dans l’âme de son aimé.

Enfin, un soir, dans sa quarantième année de vie, s’étant allongea sur le plancher de la caverne, bien enveloppé dans son manteau, Mohammed vit descendre sur lui une grande lumière.  Induit dans un grand état de paix et de compréhension par une présence céleste, il s’évanouit.  Lorsqu’il reprit ses sens, l’ange Gabriel se tenait devant lui, recouvert d’un châle marqué des caractères mystérieux.  En les décryptant, le Prophète en tira les éléments fondamentaux qu’il incorpora par la suite dans le Coran.  Alors, l’ange s’adressa à lui d’une voix claire et agréable, déclarant qu’il était le Prophète du Dieu vivant.  Tremblant de terreur, Mohammed se précipita vers Khadijah, son épouse, redoutant d’être tourmenté par les esprits mauvais au service des magiciens païens qu’il méprisait souverainement.

Le ravissement au ciel du Prophète

 

Bien que le Coran en fasse mention dans sa septième surate, il ne donne aucun détail sur une aventure particulière de Mohammed.  Un soir, celui-ci fut transporté du temple de La Mecque à celui de Jérusalem.  Toutefois, l’auteur du Mishkāteu ’l-Masabih précise que, en une seule nuit, le Prophète s’éleva à travers les sept cieux, pour se retrouver en la présence refrigérante du Dieu suprême avant de revenir dans sa couche.  Ainsi, l’ange Gabriel l’aurait réveillé en pleine nuit, lui aurait retiré le cœur, en aurait lavé la cavité avec l’eau de Zamzam et l’aurait remplir de foi et de savoir.  Il lui aurait apporté une étrange créature, du nom d’iSLAMAlborak, qui signifie éclair fulgurant, qui lui aurait servi de véhicule.  Il se serait agi d’un animal d’un animal blanc apparenté au mulet, mais pourvu d’une tête de femme et d’une queue de paon.

Certaines versions préfèrent dire qu’Alborak transporta le Prophète à Jérusalem où, après l’avoir déposé, celui-ci s’empara du barreau inférieur d’une échelle d’or, descendue du ciel, et y monta, accompagné de Gabriel, pour rejoindre, au-delà des sept sphères qui séparent la Terre de la surface interne de l’Empyrée.  À la porte de chaque sphère se tenait l’un des Patriarches, que le Prophète saluait avant de pénétrer dans ce secteur.  Ainsi, il rencontra successivement Adam, Jean et Jésus (frères jumeaux), Joseph, Énoch, Aaron, Moïse et Abraham.  Une autre version place Jésus à la porte du Septième Ciel et suggère que Mohammed aurait requis son intercession devant le Trône de Dieu.  Ce dernier l’aurait assuré que, par sa vie vertueuse, il serait protégé, d’où il n’avait rien à craindre.  Ainsi rassuré, le Prophète attendit d’autres visites de l’ange Gabriel.  Comme celles-ci tardaient à se produire, il éprouva un tel désespoir au plus profond de lui qu’il songea à se suicider.  Mais, au moment même où il allait commettre cet acte, en se jetant dans le vide, il en fut empêché par l’apparition de l’ange.  Celui-ci le rassura de nouveau, lui apprenant qu’il lui serait révélé tout ce dont son peuple aurait besoin pour opérer son salut puisque la nécessité s’en imposait.

Les longs moments que Mohammed consacrait à la méditation pourraient expliquer qu’il était souvent pris de ravissements extatiques, ce qui pouvait se produire inopinément.  Parfois, alors qu’il dictait des versets du Coran, il lui arrivait de perdre connaissance et, bien que l’air ambiant fût très froid, de transpirer à grosses gouttes.  À d’autres moments, il se tenait assis, bien enveloppé dans son manteau, pour empêcher de prendre un refroidissement en raison de sa copieuse sudation.  Et, bien qu’il parût inconscient, il continuait de dicter des passages inspirés aux membres de son petit cercle d’amis sûrs, qui les confiaient à leur mémoire ou les prenaient en note par écrit.  Un jour, sur le tard de sa vie, Abu Bekr lui fit remarquer l’apparition de poils gris dans sa barbe.  Alors, en relevant la pointe, il la regarda et il attribua à ce phénomène l’agonie physique qui accompagnait ses phases d’inspiration.

Comme de raison, plus tard, mis au fait de ces manifestations extatiques d’un genre particulier, des détracteurs chrétiens n’hésitèrent pas à diffamer le Prophète, attribuant son inspiration à des hallucinations consécutives à des problèmes nerveux, notamment à des crises d’épilepsie, afin de réduire la portée de son message spirituel.  Quoi qu’il en soit, l’épouse même du Prophète fut la première à se convertir à ses idées et, en cela, elle fut rapidement suivie par les autres membres de sa famille immédiate et de sa maisonnée.  Comme de telles faiblesses n’auraient pu échapper à des personnes aussi intimes, on peut suspecter les mauvaises intentions de ses détracteurs, même s’il est reconnu que plusieurs disciples, apôtres et saints des premiers âges de certaines religions, même du Christianisme, ont connu des problèmes de santé de ce genre.

Parmi les premiers à avoir opté pour la foi musulmane, Abu Bekr devint l’ami le plus proche et le plus fidèle au point de se présenter comme son alter ego.  Ce denier, un homme qui a brillamment réussi dans plusieurs domaines, a contribué matériellement au succès des entreprises du Prophète.  Même que, conformément à vœu du fondateur de l’Islam, il est devenu le chef des fidèles de cette religion après sa transition.  Mohammed finit par épouser A’isha, la fille d’Abu Bekr, ce qui ne peut que renforcer les liens de fraternité entre ces deux hommes.

En douce, mais de façon très assidue et ardente, le Prophète fit connaître sa doctrine à l’intérieur d’un petit groupe d’amis puissants.  Pris d’enthousiasme, alors qu’il était déjà appuyé par les membres plus en vue d’une faction puissante et bien organisée, ces disciples lui forcèrent la main pour qu’il annonçât publiquement sa mission.  Redoutant le prestige croissant de Mohammed, les habitants de La Mecque, renonçant à l’antique précepte d’éviter de verser du sang dans la ville sainte, résolurent de contrer la montée de la nouvelle religion en faisant assassiner le Prophète.  Pour répartir la faute sur l’ensemble des citoyens, les différents groupes d’adversaires convinrent de collaborer à la sale besogne.

Par bonheur, le Prophète découvrit le complot à temps et, quittant son ami, Ali, dans son lit, il s’enfuit du lieu avec Abu Bekr.  Échappant adroitement aux habitants de La Mecque, il partit rejoindre le gros de ses supporteurs qui l’avaient précédé à Yathrib (devenu Médine).  Depuis, les Musulmans ont fondé leur système chronologique sur cet incident, nécessitant une fuite, que l’on appelle Hegira en arabe.  À partir de ce jour, la puissance du saint homme ne cessa de croître jusqu’à ce que, huit ans plus tard, il revienne assiéger La Mecque, conquérant la ville presque sans verser de sang.  Il s’y présenta la tête couverte d’un turban noir, tenant à la main un étendard de la même couleur.  Il fit de ce milieu urbain le centre spirituel de sa doctrine.  Plantant son étendard au nord de la ville, il la traversa pour aller encercler la Caaba, la pierre sacrée, ordonnant la destruction des 360 images qui la bornaient.  Ensuite, pénétrant dans la Caaba elle-même, il en fit disparaître toutes les traces d’idolâtrie et il dédia l’édifice à Allah, le Dieu monothéiste de l’Islam.  Après cette expédition, il accorda l’amnistie aux ennemis qui avaient fomenté sa disparition.  Grâce à sa protection, La Mecque gagna en pouvoir et en gloire au point de devenir le point focal d’un grand pèlerinage annuel.  De nos jours, ce pèlerinage est devenu l’une des prescriptions des règles coraniques.  C’est ainsi que, à travers le désert, lors du mois déterminé pour ce déplacement, un nombre incalculable de pèlerins affluent de toutes parts vers la grande mosquée de la ville.

Dans la dixième année de l’Hegira, Mohammed entreprit un pèlerinage d’adieu.  Ainsi, une dernière fois, il prit la tête de la foule de ses ouailles sur le sentier qui mène à la Pierre noire de La Mecque.  Comme il sentait que sa fin approchait, il comptait que ce voyage serve de modèle parfait aux milliers de pèlerins qui emprunteraient ses pas par la suite.  Pendant son séjour dans la ville sainte, il déploya tous ses efforts pour graver sa doctrine profondément dans l’esprit et le cœur de ses disciples.  À cette fin, il monta souvent dans la chaire de la Caaba ou à dos de chameau, en plein air, pour faire son prêche aux personnes présentes.  Il leur dit un jour : Écoutez mes paroles car je ne sais pas si, après cette année, nous nous rencontrerons de nouveau ici.  Ô mes auditeurs, je ne suis qu’un homme comme vous, de sorte que l’ange de la mort pourrait bien se présenter, à tout moment, et que je devrais me soumettre à son édit.  Pendant qu’il prononçait ses mots, le ciel se serait ouvert et Allah aurait fait entende sa voix en disant : Mainetant, j’ai élevé votre religion dans la perfection et j’ai manifesté en vous ma grâce.  En entendant ces mots, la foule se prosterna en adoration et même le chameau que montait le Prophète s’agenouilla.

Après ce dernier pèlerinage, Mohammed retourna à Médine.  Il faut savoir que, dans la septième année de l’Hegira, quelqu’un tenta d’empoisonner le Prophète à Kheibar.  Mais, dès que celui-ci prit la première bouchée de la viande empoisonnée, il prit conscience du procédé malveillant par le goût de l’aliment.  Les fidèles préfèrent dire qu’il fut protégé par l’intercession divine.  Quoi qu’il en soit, le saint homme en avait tout de même avalé une petite bouchée et, depuis lors, il souffrit toute sa vie des conséquences de cet incident.  En l’an onze de l’Hegira, lors de la dernière attaque de sa maladie, le Prophète lui-même identifia les séquelles de l’empoisonnement comme cause indirecte de sa fin prochaine.  On rapporte que, au cours de ce dernier alitement, il se leva un soir pour aller arpenter un cimetière situé à l’extérieur de Médine, démontrant qu’il savait lui-même qu’il compterait bientôt parmi les trépassés.  Il profita de cette escapade pour dire à l’un de ses accompagnateurs qu’on lui avait offert le choix de rester en vie ou de rejoindre son Seigneur et qu’il avait choisi de monter vers son Créateur.

À la fin de sa vie, Mohammed, souvent pris de fièvre, a éprouvé de terribles maux à la tête et au côté.  À une date qui correspond à notre 8 juin, il sembla reprendre des forces.  Alors, il se joignit à la prière de ses disciples et, s’assoyant dans la cour, il prononça un sermon à ses fidèles d’une voix claire et puissante.  D’après les apparences, il aurait surestimé ses forces puisqu’il fallut l’aider à retourner à la maison d’A’ish qui s’ouvrait sur la cour de la mosquée.  Là, étendu sur un maigre grabat posé à même le sol, le Héros de l’Islam vécut ses deux dernières heures.  Lorsque sa jeune épouse, qui n’avait que 20 ans, s’aperçut que son mari, beaucoup plus âgé, souffrait autant, elle souleva la tête grise de l’homme qui lui apparut, probablement, beaucoup plus comme le maître qu’elle avait connu depuis son enfance ou comme un père que comme un époux.  N’empêche qu’elle le garda dans ses bras jusqu’à son dernier souffle.

Sentant la mort l’envahir, Mohammed fit une prière : Ô Seigneur, je t’implore, assiste-moi dans les affres de la mort.  Puis, presque dans un murmure, il répéta trois fois : Gabriel, descends sur moi.  Peu après, il fut inhumé sous le plancher de la dernière pièce qu’il avait habitée.  De nos jours, il est censé reposer sous une coupole verte surmontée d’un large croissant doré.  À l’intérieur du même édifice, on peut retrouver les tombeaux de Mohammed, d’Abū Bakr et d’’Umar.  On y retrouve même un emplacement réservé à la sépulture du Seigneur Jésus (Issa) parce que les Musulmans croient que ce dernier reviendra fouler le sol terrestre et que, après sa mort, il sera enseveli à al-Madīnah.  On présume pouvoir identifier le tombeau de Fātimah, la fille du Prophète, dans une partie séparée de cet édifice, même si certains disent qu’elle a été enterrée à Baqī.

Pour la petite histoire, on raconte qu’on aurait placé le corps du Prophète dans une position entièrement allongée, mais tourné vers la droite, la joue droite appuyée sur la paume de sa main droite, le visage tourné vers Makkah.  Tout près, derrière lui, on aurait placé Abū Bakr de manière qu’il fasse face à l’épaule de Mohammed et, en succession, ‘Umar, placé dans la même position, donc tourné vers l’épaule de son prédécesseur.  Certains Musulmans croient que le cercueil de Mohammed est plutôt suspendu quelque part dans les airs.

Chacun aime inventer, quand il ne sait pas, et rarement dans le bon sens, s’il s’agit d’un concurrent, d’un adversaire, d’un opposant, d’un ennemi.  Les détracteurs de l’Islam aiment ergoter sur le caractère dur, cruel, même sanguinaire et libertin, de Mohammed, le fondateur de la religion musulmane.  Pourtant, à part les racontars, il n’existe nulle part de preuves de tels comportements chez lui.  Il n’en reste pas moins que, chez ses dévots fervents, on a largement exagéré ses vertus, notamment la bonté innée de sa nature.  N’empêche que plusieurs indices amènent à croire qu’il menait une vie plutôt chaste et frugale, d’autant plus que sa ration quotidienne ne comprenait presque que du pain et de l’eau, même s’il était friand des sucreries.  En général, il s’abreuvait d’eau de pluie.  Parfois, pendant de longs mois, il n’allumait même pas de feu pour se réchauffer.  Il apparaît plutôt comme un homme pauvre, mal pourvu, dur à la tâche, dédaigneux des plaisirs habituels de l’homme ordinaire.  Mais, malgré qu’il sût se vêtir et attacher lui-même ses chaussures, il devait démontrer assez de tempérament pour se faire obéir jusque dans les combats.

Il n’en faudrait pas moins rester dégagé de préjugés pour admettre que, dans les milieux chrétiens, on a raconté à son sujet bien des faussetés.  À l’origine, ne s’est-t-on pas plu à transformer son nom Mohammed en Mahomet dans une intention réductrice fondée sur la dérision?  Il n’a jamais mené de combat dans une intention mesquine, égoïste ou narcissique.  Même dans ses victoires militaires, il sait rester humble, parfois généreux, souvent compatissant.  Aux jours les plus fastes, au sommet de sa puissance, il reste dépourvu de toute inclination à la vanité et de toute quête de gloriole, démontrant une piété bien sincère.  Il a su passer à travers les aléas de la fortune dans un grand détachement.  On peut le constater notamment lors du décès prématuré de son fils Ibrahim, alors que, malgré un chagrin profond, il fait preuve d’une soumission parfaite à la volonté d’Allah, trouvant une consolation dans l’idée de pouvoir un jour le rejoindre au Paradis.

Après son décès, des fidèles ont questionné son épouse, A’isha, sur ses habitudes.  Elle leur a fait savoir qu’il reprisait lui-même ses vêtements, qu’il réparait ses souliers, même qu’il participait aux corvées de la maison.  Le travail qu’il aimait le mieux, c’était celui de semeur.  Il répondait à l’invitation des esclaves et il partageait le repas de ses serviteurs, se déclarant lui-même un serviteur.  Il n’étonne pas que, à sa mort, il les ait tous affranchis.  Le défaut qu’il détestait le plus, c’était le mensonge.  Il n’a jamais autorisé aucun membre de sa famille à se servir à des fins personnelles des aumônes ou de la dîme reçues des gens.  Il répartissait son temps en trois portions : la première, il la consacrait à Dieu, la deuxième, à sa famille et, la troisième, à lui-même.  Quoique, sur le tard, il consacrait plutôt cette dernière part à son peuple.  Pour se vêtir, choisissant des vêtements dépourvus d’ornements, qu’il disait plus seyants à un être pieux, il appréciait surtout le blanc, variant occasionnellement avec du rouge, du jaune ou du vert.  Curieusement, il n’enlevait pas ses chaussures pour prier.  Il se souciait particulièrement de l’apparence de sa dentition au point que, même quand il fut devenu trop faible pour parler, il parvenait toujours à signaler son désir d’obtenir un cure-dent.  Par crainte d’un oubli, il nouait un fil à son anneau.  Un jour, il se procura un anneau d’or très fin.  Mais dès qu’il constata que ses dévots s’en étaient procuré un semblable, par esprit d’émulation, il l’enleva et le jeta pour empêcher qu’ils développent une mauvaise habitude.

La pire et la plus dévastatrice accusation qu’on a toujours aimé fourbir, à l’encontre de Mohammed, c’est sa polygamie.  Pourtant, ceux qui croient que, même à son époque, la tenue d’un harem était inconciliable avec les principes spirituels, devraient militer pour l’expurgation de certains textes de la Thorah ou de la Bible, par exemple des Psaumes de David et des Proverbes de Salomon, puisque ce sage roi, réputé favori du Très-Haut, détenait une cour passablement mieux pourvue, en femmes, que celle du Prophète de l’Islam.  Par ailleurs, rien dans sa vie ne laisse croire qu’il ait pu enseigner que la femme ne possédait pas d’âme et qu’elle ne pouvait s’accomplir que dans le mariage.  Au contraire, dans son ensemble, le Coran fournit une image très valorisante de la femme, la dépeignant parfois, sous certains aspects, comme supérieure à l’homme, ce qui est avéré par le verset 35 de la sourate 33 du Coran.

Le jour même de sa mort, Mohammed a dit à Fatima, sa fille bien-aimée, et à SAfiya, sa tante : Accomplissez ce qui sera agréé du Seigneur, car je n’ai vraiment aucun pouvoir sur lui de vous sauver en aucune manière.  Par ces mots, il laissait entendre qu’il ne conseillait pas aux femmes de s’en remettre, pour leur salut, aux vertus de leur conjoint, pas plus qu’il n’opinait que le salut des hommes dépendait de la fragilité humaine de leur épouse.

Il faut comprendre que Mohammed ne porte en rien la responsabilité des contradictions et des imprécisions du Coran, un livre qui n’a été achevé que vingt ans après sa mort.  Ce livre représente les mêmes inconvénients que la Bible et même le Nouveau Testament.  Provenant d’une culture de tradition orale, tel qu’il se présente aujourd’hui, ce libre représente, dans sa majorité, un savant mélange de ouï-dire ponctué d’éclairs de véritable inspiration.  Si on se fie à ce qu’on connaît présentement du Prophète, on peut croire que ce qu’il reste de ses propos ne représente rien d’autre que des intercalations, certaines découlant d’incompréhensions et d’autres, de fabrications subtiles de nature à satisfaire les aspirations temporelles de conquête d’un Islam fanatisé.  En tout cas, les interprétations qu’en font les divers exégètes varient à ce point qu’ils ne peuvent que trahir, dans nombre de cas, son noble idéal de rassembler les êtres humains dans la cohésion.

Pour ceux qui savent faire preuve de discernement, plutôt que d’une idéologie rigide, il appert que Mohammed connaissait la doctrine secrète qui constituait le centre de toute grande philosophie, religion ou organisation éthique.  En vérité, il existe quatre possibilités que le Prophète ait établi des contacts avec l’ancien enseignement des Mystères;  il peut avoir été mis en lien avec la Grande École par des contacts invisibles;  il peut avoir été instruit par les moines Nestoriens, de profession chrétienne;  il peut avoir été formé par le saint homme mystérieux qui apparaît et disparaît à plusieurs reprises pendant la période où il recevait la révélation des surahs du Coran;  ou il peut avoir fait des études auprès d’une école décadente d’Arabie, une école qui, malgré sa chute dans idolâtrie, pouvait avoir retenu les secrets d’un ancien culte de la Sagesse.

Un expert pourrait probablement démontrer que l’arcane de l’Islam se fonde directement sur les Mystères païens antiques qu’on pratiquait à la Caaba des siècles avant la naissance du Prophète.  Dans la réalité, il est déjà admis, de façon très large, que nombre des cérémoniaux intégrés aux Mystères islamiques représentent des survivances de l’Arabie païenne.

Dans le symbolisme musulman, on porte moult fois une emphase sur le Principe féminin.  Par exemple, le vendredi, le jour consacré à Vénus, devient le jour consacré de cette religion.  La couleur verte, qui représente la germination et la croissance de la verdure et réfère à la Mère du Monde constitue la couleur même de l’Islam.  En outre, autant le croissant que le scimitar renvoient aux formes arrondies et ondulantes du monde féminin, insinuant le respect qu’il faut porter à la Lune ou à Vénus.  On prétend même que la Caaba, la fameuse pierre de Cabar ou de Kébir, que les dévots aiment tant baiser avec révérence, porte encore en gravure, à l’évidence, l’effigie de Vénus avec un croissant.  Quant à la Caaba elle-même, ne constituait-elle pas, à l’origine, un temple idolâtre, alors que les Arabes vénéraient Al-Uzza (Dieu et Issa), une référence claire à Vénus.

D’ailleurs, pour qui sait accepter la vérité, les Musulmans forment presque une sorte de Christianisme hétérodoxe : ils croient fermement en l’immaculée conception du Messie, à son caractère divin et à ses miracles.  Là où ils divergent, c’est dans le fait de nier fermement son caractère de Fils unique de Dieu et sa réalité d’égal au Père.  Sur ce point, ils considèrent certaines positions de la religion chrétienne comme des idées tout à fait absurdes, voire blasphématoires, précisant qu’elles ne peuvent que découler de textes des Écritures sacrées corrompus autant par les Juifs que par les Chrétiens.  À ce chapitre, ils n’ont peut-être pas tellement tort.

Alors, on ne doit pas se surprendre que les Musulmans en viennent à prétendre qu’on a supprimé des Évangiles chrétiens le passage suivant : Et lorsque Jésus, le fils de Marie, a dit : ((Ô enfants d’Israël, en vérité je suis vraiment l’apôtre que Dieu vous a envoyé, pour confirmer la loi qui vous a été délivrée avant moi, et pour apporter la bonne nouvelle d’un apôtre qui viendra après moi, qui portera le nom d’Ahmed.)) 

Ainsi, on se renvoie la balle du Christianisme à l’Islamisme.  Toutefois, dans le texte qu’on vient d’évoquer, qui contient la prophétie de Jésus relative à un consolateur appelé à venir après lui, il est ajouté que celui-ci devrait être traduit par le mot illustre, ce qui établit une référence directe avec Mohammed.  De ce fait, les langues de feu qui sont descendues sur les apôtres, le jour de la Pentecôte, ne pourraient en aucune manière désigner le consolateur promis.  Le seul problème, c’est que, lorsqu’on leur demande de donner des preuves que les Évangiles originels contenaient le passage qu’ils disent supprimé de façon malveillante, ils demandent la présentation des documents originaux sur lesquels le Christianisme s’appuie pour justifier sa légitimité.  Jusqu’à leur découverte ou à leur production, le litige demeura entier.

Ignorer l’héritage culturel qu’a laissé l’Islam représenterait une omission d’autant plus stupide qu’impardonnable.  En effet, depuis que le croissant a triomphé de la croix dans le sud de l’Europe (en Espagne, au Portugal et ailleurs), la culture arabe a annoncé une civilisation inégalée jusqu’à ce jour.  Pendant la période de l’hégémonie arabe, l’Espagne surtout a laissé, dans les arts, les lettres et les sciences, une empreinte indélébile, produisant nombre d’œuvres d’une qualité qu’on ne peut retrouver nulle part en Europe.  De toutes les parties de ce continent, notamment de France, d’Allemagne et d’Angleterre, les étudiants convergeaient vers ce pays pour s’y abreuver aux fontaines du savoir qui coulaient dans les villes maures.  Et, notamment en Andalousie, il s’y est formé d’éminentes femmes, surtout dans les domaines des sciences de la santé.  À l’époque qui voulait se spécialiser ne mathématiques, en astronomie, en botanique, en histoire, en philosophie et en jurisprudence ne pouvait que chercher sa  maîtrise en Espagne, et uniquement en Espagne.              

La Caaba devient la Place sainte de l’Islam

 

Mohammed a désigné la Caaba, cet édifice cubique, qui trône au centre de la grande cour de la mosquée de La Mecque, comme le centre le plus sacré du monde musulman.  Partout dans le monde, les fidèles de sa religion doivent obéir à ce précepte de lui faire face, à cinq moments précis de la journée.  On peut facilement imaginer les mouvements d’énergie qui peuvent s’y produire et s’y accumuler.  À l’origine, les Musulmans, comme la majorité des membres d’autres religions, préféraient se tourner vers l’est, pour prier.  Mais un décret leur a ultérieurement enjoint de plutôt se tourner vers La Mecque.  C’est ce qui explique qkaabaue toute mosquée, où qu’elle se trouve dans le monde, comporte une arche indiquant la direction de la Ville sainte des Musulmans.

On en sait très peu sur les origines de la Caaba, dite l’Ancienne Maison, dont on a peu entendu parler avant qu’elle devienne une partie intégrante d’une mosquée musulmane.  On évoque à peine que la nouvelle construction se dresse sur le site d’un ancien temple païen.  Il s’agit d’un cube irrégulier qui mesure 15 mètres (38 pieds) de longueur sur 12 (35) de hauteur et 10 (30) de largeur.  Plus grand dirole au monde, la Tradition spirituelle dit qu’elle a été contruite par Adam, le premier prophète, et reconstruite par Ibrahim (Abraham) et son fils, Ismaïl (Ismaël).  Elle cache une pierre noire, creuse, considérée comme l’aérolite d’Adam, enclose dans un des angles de l’édifice.  Lorsque Gabriel la donna au Patriarche des hommes, cette pierre présentait une blancheur qui pouvait être aperçue de tous les coins du monde, mais elle fut progressivement souillée par les péchés des hommes.  Cette pierre ovale d’environ 218 centimètres (7 pouces) de diamètre a été brisée au cours du septième siècle, mais elle est désormais retenue en une pièce par un montant d’argent.

Toujours d’après la Tradition spirituelle, deux mille ans avant la Création du Monde, la Caaba a été façonnée dans le ciel, où il se trouve son modèle premier.  Adam l’aurait érigée sur terre exactement en dessous du point céleste qu’elle occupait à l’origine et il aurait choisi les pierres pour la confectionner dans les cinq montagnes sacrées que sont le Sinaï, al-Judī, Hirā, Olivet et Liban.  Dis mille anges auraient été chargés de veiller sur cette structure.  Le Déluge a détruit cette maison sacrée, mais Abraham et Isamël l’ont reconstruite.  On présume que, à l’origine, qu’une pierre d’autel préhistorique a occupé le site de la Caaba, à moins qu’il se soit agi d’un cercle monolithique semblable à celui qu’on retrouve à Stonehenge, en Angleterre.  Chose certaine, après toutes les vicissitudes qu’elle a subies,  sa structure actuelle ne peut remonter plus loin qu’au septième siècle de notre ère.  Lors du sac de La Mecque, en 930 après J.-C., les Carmantiens se sont emparés de la pierre noire et l’ont conservée une vingtaine d’années.  Alors, on peut spéculer à savoir si cette pierre, qu’on  peut avoir récupérée au prix d’une rançon, représente le bloc originel ou un substitut.

On présume que les côtés de la Caaba servent de tombeau à Hagar et à Ismaël, les ancêtres des Arabes.  En tout cas, on l’a toujours recouverte d’une couverture.  On veille à remplacer son drap actuel à chaque année, un tissu de brocart brodé d’or.  Les pèlerins qui se rendent à cet endroit aiment en repartir munis d’une petite pièce de cette couverture qu’ils gardent comme une relique précieuse.

On peut accéder à l’intérieur de cette construction par un perron amovible.  L’intérieur est rehaussé de marbre, d’argent et d’or.  On conteste le fait qu’elle ne comprenne pas de fenêtres.  On peut accéder au toit par une porte plaquée d’argent.  Elle contient des livres sacrés et treize lampes.  La grande cour qui l’entoure, bornée par une colonnade qui comportait, à l’origine, 360 piliers, contient un nombre d’objets sacrés.  On peut y accéder par dix-neuf portes, le nombre significatif et sacré du Cycle métronique, comme c’est le cas du cercle intérieur de Stonehenge.  Sept grands minarets veillent sur la Caaba dans une intention assez évidente de reproduire le mouvement des planètes célestes.

La Bibliothèque des Sources originelles résume bien les apports de l’Islam

 

Trop longtemps, on a sous-estimé l’apport de la Tradition musulmane.  Dans le siècle qui a suivi la mort de Mohammed, cette culture s’est répandue en Asie Mineure, en Afrique et dans le sud de l’Europe.  Aujourd’hui, elle se rend jusqu’en Orient en Europe orientale.  Ainsi, plus de la moitié du monde civilisé a reçu ses lumières, les plus élevées de la planète, au cours de l’Âge noir.  Elle a contribué à porter la race arabe à son plus haut niveau de développement, à améliorer la condition des femmes, bien qu’elle ait retenu la polygamie, et à affermir le monothéisme.  Et cela jusqu’à ce que les Turcs établissent leur contrôle sur certains de ses territoires, elle a partout encouragé le progrès et l’évolution.

Dans cette veine, parmi les hommes de science et les philosophes d’origine musulmane qui ont apporté une contribution substantielle au savoir humain, il faut mentionner Berber (ou Djafer) qui, au onzième siècle, a établi les fondements de la chimie moderne.  Mais il faut ajouter Ben Musa, qui, au dixième siècle, introduisit la théorie de l’algèbre;  Alhaze, qui, au onzième siècle, a mené une étude profonde dans le domaine de l’optique et qarabeui a découvert le pouvoir grossissant des lentilles convexes;   dans le même siècle, Avincennes (Ibn Sina) dont l’encyclopédie médicale représentait le standard de son époque;  de même pour le grand cabaliste, Avicebron (Ibn Gebirol), qui a largement rétabli la Tradition spirituelle antique.

Il faut avouer que ces découvertes n’ont jamais obtenu le succès qu’elles auraient dû avoir sur le développement de la civilisation européenne, ce qui ne s’explique que par le manque de compréhension de ce continent qui n’a pas pu en saisir l’importance et en faire bon usage.  Elles avaient circulé à travers toute l’Afrique bien avant les incursions de Vasco de Gama.  En passant, d’où provient la poudre à canon?  Ce seul élément de savoir rappelle que, pendant que la noirceur régnait en Europe, une civilisation brillante, fondée sur la religion musulmane, se développait ailleurs.  Celle-ci n’a pas craint d’inclure dans sa quête philosophique les idées des néo-platoniciens qu’ils avaient trouvées en Europe, au point de remonter jusqu’à Aristote.

Pour conclure, pourquoi ne pas s’interroger sur le sens du subtil mystère du phénix qui renaît de ses cendres tous les six cents ans?  C’est vaguement et faiblement que des sanctuaires des Mystères du Monde surgit la réponse.  Six cents ans avant Jésus (Issa), le phénix du savoir (qui pourrait être Pythagore) ouvrit ses ailes et il se consuma sur l’autel de l’humanité où brûlait un feu sacrificiel.  C’est à Nazareth que cet oiseau mythique a repris vie pour ne faire que mourir sur l’arbre qui plongeait ses racines dans le crâne d’Adam.  En l’an 600, apparut ensuite Ahmed (Mohammed), qui souffrit des séquelles du poison de Kheibar et de ses cendres fraîches, il étendit ses ailes jusqu’en Mongolie.  C’est là que, à l’onzième siècle, naquit Genghis Khan, qui y établit la règle du savoir.  Faisant le tour du grand désert de Gobi, le phénix offrit de nouveau sa forme, qui, depuis, reste allongée dans un sarcophage de verre surplombé par les symboles ineffables des Mystères.  En l’occurrence, nous évoquons Napoléon Bonaparte qui, se croyant lui-même homme de la destinée, au cours de ses excursions, est entré en contact avec cette étrange légende d’une renaissance continuelle, mais périodique, de la sagesse.  Tout porte à croire que l’aigle de son étendard représentait le phénix, ce qui confirmerait l’idée qu’il se prenait pour le chef prédestiné appelé à établir le Royauome du Christ sur la Terre.  Et c’est peut-être ce qui explique son manque de sentiments amicaux pour la civilisation musulmane, qu’il a assez bien inculqué à bien des gens.

Maintenant, le moment est venu de remettre les choses à leur place et de favoriser la compréhension amoureuse entre toutes les civilisations de la planète.  Que les êtres de bon vouloir s’y engagent sans tarder pour éviter des querelles, des débats, des combats et des désastres inutiles.  Dans cette intention, nous vous présentons quelques textes qui vous aideront à vous faire une idée différente d’une religion présentement mal aimée à cause du fanatisme éhonté de certains de ses membres.  Mais l’Occident ne cueille-t-il pas là, dans un juste retour douloureux de la Causalité ou de la Justice immanente, le fruit de ses œuvres sombres du Moyen Âge?

Texte français traduit de l’anglais emprunté au site www.larchedegloire.com

EST-ON CONTRAINT DE CROIRE DANS L’ISLAM?

«On vous trompe et vous vous trompez. L’Islam est une religion de laquelle on ne peut sortir sous peine de sanction.» m’a-t-on dit un jour au sujet de la contrainte en islam. N’étant ni théologienne, ni savante, ni même arabophone, mais simplement une croyante ayant embrassé l’islam, j’ai souhaité répondre modestement au niveau où je place ma foi, celui du cœur et de la réflexion.

Bien plus important que toutes les connaissances que l’on pourra brandir pour argumenter telle ou telle thèse, bien plus certain, est le fait que l’on ne peut carte-monde-musulmanni être trompé, ni se tromper, lorsque l’on sent avec son cœur que l’on chemine vers ce qui met en paix.

Le cheminement vers la paix est le fondement même de l’Islam. Les voies qui nous sont montrées dans le Coran, les règles qui y sont édictées, ont pour finalité de fournir à l’Homme les moyens d’accomplir l’état « d’âme apaisée ».

L’Homme se saisit ou pas de « ces outils », et s’en saisit au niveau de conscience qui est le sien. C’est son choix, sa liberté.

Le Coran dit : «Nous t’avons fait descendre le Livre, pour les hommes, en toute vérité. Quiconque se guide [le fait] pour son propre bien ; et quiconque s’égare, s’égare à son détriment. Tu n’es nullement responsable [de leurs propres affaires].» [39:41] Les groupes (Az-Zumar).

L’Homme est donc de façon absolument individuelle, responsable de ses actes, actes qui n’ont de valeur que par l’intention qui les anime :

«Dieu ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l’intention d’exécuter.»[5:89] La table servie (Al-Maidah).

En ce sens, la foi en Dieu ne peut être que le fruit de la libre adhésion et non d’une contrainte extérieure à l’Homme par la société, par son entourage. En effet, quel sens auraient des actes contraints et dépourvus d’intention personnelle dans une perspective d’apaisement et d’élévation de l’âme ?

«Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est- ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants?» [10:99] Jonas (Yunus)

«Nulle contrainte en religion! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque mécroit au rebelle tandis qu’il croit en Dieu saisit l’anse la plus solide.» [2:256] La vache (Al-Baqarah).

Alors, si nous sommes religieusement libres de croire ou de ne pas croire, comment comprendre le sens des « obligations » religieuses ? Et comment surtout, comprendre la notion de châtiment pour celui qui n’aurait pas cru ?

De mon modeste point de vue, il n’existe de contrainte en premier lieu, que vis-à-vis de soi. Est–on contraint vis-à-vis de Dieu ? Il est dit clairement dans le Coran :

«Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Dieu» [3:144] La famille d’Imran (Al-Imran).

De quelle nature est donc cette contrainte ? Serait –elle une restriction volontaire de notre propre liberté, un formatage à penser et à se comporter d’une seule façon, qui serait la bonne ?

La nature de la contrainte religieuse est plutôt celle d’un engagement vis-à-vis de soi même. L’engagement de cheminer vers cet état libérateur de « paix de l’âme » par un profond et rigoureux travail sur soi.

Dans cette perspective, les prescriptions Coraniques (la prière, le jeûne, la zakat..) agissent comme «des outils» pour avancer sans s’égarer, un rappel renouvelé de notre place dans la création, de notre but : la purification de l’âme.

Un cheminement qui ne peut être figé vu que tout en nous et autour de nous est en perpétuel mouvement. Un cheminement qui est donc tout le contraire d’une obéissance aveugle aux règles mais un exercice de compréhension du sens de notre vie qui prend appui précisément sur ces contraintes, ces obligations rituelles.

Investie de cette façon, l’obligation apparente agit comme une «clé» : cette clé qui ouvre (fatiha) c’est le discernement. Le discernement du droit chemin d’entre les autres. C’est cela qui nous guide et nous mène vers Dieu dans un état de Paix avec soi et les autres, en harmonie avec l’ensemble de la création et non en contradiction ou en opposition. C’est un état de béatitude. C’est le sens que je donne à la Fatiha.

Mais cette clé doit être constamment en lien avec notre intime conviction de l’Unicité de Dieu et de sa Magnificence, de sa miséricorde…de tous les attributs qualifiants Dieu. C’est ce qui nous permet de modifier notre approche de l’existence. Elle engendre un regard à la fois humble et constructif sur nos expériences de vie, qui, dans cette perspective, ne sont plus «subies» mais deviennent au contraire source d’apprentissage et d’évolution par la réflexion qu’elles suscitent quant à leur sens profond.

Pour autant, si l’engagement religieux est un engagement vis-à-vis de soi, il ne peut absolument pas être individualiste. Notre parcours de foi n’a de sens que dans la relation qui nous lie à nos semblables et aimer Dieu ne peut passer que par l’amour et la compassion pour son prochain.

C’est pourquoi les obligations religieuses comportent aussi une dimension «horizontale», sociale. Ainsi la souffrance de notre prochain, dont nous sommes tenus d’être solidaires, est aussi un don de Dieu qui nous permet de nous purifier. Comme l’exprime si bien Reza Shah Kazemi «les limites qui nous séparent de tous les autres êtres sont rendues transparentes à la lumière de l’unité intrinsèque de l’humanité», unité de l’humanité qui, elle-même, est le reflet de l’unité de Dieu.

C’est donc dans cette dimension de solidarité égalitaire, de non jugement et d’amour que notre foi nous engage envers autrui. Une spiritualité qui n’est pas détachée du monde mais qui prend racine en lui pour le transcender :

«Où que vous vous tourniez, là est la face de Dieu.»[2:115] La vache (Al-Baqarah).

Comme pour tout engagement, le renier est lourd de conséquences. N’est ce pas dans ce sens qu’il faut comprendre par :

«Et ceux parmi vous qui adjureront leur religion et mourront infidèles, vaines seront pour eux leurs actions dans la vie immédiate et la vie future. Voilà les gens du Feu : ils y demeureront éternellement» [2:217] La vache (Al-Baqarah).

La sanction, le châtiment contre lequel nous sommes durement mis en garde est donc à l’exacte mesure de notre responsabilité dans ce que nous oeuvrons pour nous-mêmes.

Pour autant, le rappel de notre responsabilité et la menace du châtiment ne sont pas source d’accablement pour l’Homme. Le perpétuel équilibre entre le châtiment et la Miséricorde Divine dans le Coran permet de créer en l’Homme une dynamique d’évolution par laquelle il est constamment appelé à mesurer la portée de ses actes, les rectifier et les parfaire.

Une «pédagogie» de l’évolution adaptée à chaque Homme, quelles que soient ses aptitudes et ses particularités :

«Dieu n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité.» [2:286] La vache (Al-Baqarah).

C’est ainsi que ce qui, en superficie peut être pris comme une contrainte, devient en profondeur, un puissant levier de liberté. Ceci n’est que le modeste effort de réflexion d’une personne qui puise dans son expérience de croyante et il doit être pris comme tel. Qu’Allah pardonne mon ignorance, Lui Seul Est Savant.

Par Maryam Fuente, http://oumma.com


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