DANS LA DÉMARCHE ASCENSIONNELLE, IL N’Y A PAS MOYEN D’ÉCOURTER LE PARCOURS!

La plupart des chercheurs spirituels cherchent un raccourci d’expérience ou raccourci évolutif.  Cela se comprend : nombre d’entre eux œuvrent depuis si longtemps dans la densité, avec ses limites, ses douleurs et ses souffrances, ses aléas récurrents, pour assurer leur propre salut, avec celui de la planète, qu’ils ont hâte d’en sortir.  Pour bien comprendre, rappelons que le «raccourci d’expérience» ou «raccourci évolutif» dont nous parlons réfère à la tentative de trouver une voie évolutive plus courte que la voie ordinaire ou commune.  Dans la vie concrète, chacun peut trouver des raccourcis.  Mais dans la démarche spirituelle, la seule manière de s’assurer un parcours harmonieux, c’est de vivre en pleine conscience, ne laissant rien passer sans en comprendre le sens et l’importance et sans l’imprégner d’amour.  Car l’histoire de l’Évolution ou de l’Ascension, c’est d’abord une affaire de conscience!

Cependant, il faut révéler que, puisque, pour se maintenir dans l’ordre, chaque être doit évoluer à son rythme, mais à tâtons, en approfondissant chaque étape de son parcours évolutif, afin de parvenir à la connaissaprendre-un-raccourcince parfaite et à la vibration à plein cintre, il ne peut exister de parcours de ce genre.  Ainsi, celui qui cherche le chemin le plus court, s’expose à glisser sur le chemin le plu long, au risque d’aboutir là où il n’allait pas ou ne voulait pas aller.  Il faut savoir que, en tant que totalité ou globalité, l’être humain ne peut activer ses processus négatifs sans activer, du même coup, ses processus négatifs.  En pareil cas, devenant de plus en plus perplexe et dépassé par les événements, il s’expose à entrer dans la confusion et, si celle-ci grandit, dans le désespoir.

À ce propos, approximativement, notre Maître, Janakanandâ nous rappelait souvent : «Il en est de la purification personnelle comme du nettoyage d’un baquet.  Lorsque vous voulez nettoyer un grand baquet tout sale, vous pouvez rapidement le remplir d’eau, ce qui agitera le contenu, mais vous obtiendrez une eau très visqueuse qui perdra toute sa translucidité, d’où vous devrez ensuite attendre un bon moment que les saletés diluées se déposent au fond pour les enlever.  À l’inverse, si, dans la patience, vous laissez couler un mince filet d’eau, pendant que vous vous occuperez ailleurs, les saletés se détacheront lentement du fond et des parois pour remonter à la surface et disparaître avec le débordement de l’eau.»  Il en va ainsi de la purification intérieure d’un sujet.

À ce propos, la grande mystique Alice A. Bailey a sagement rappelé : «Chaque pas sur le sentier doit être franchi par l’individu lui-même et nul raccourci ni nul accès aisé n’existent pour passer de l’obscurité à la lumière.» En vérité, la rapidité de l’évolution dépend du degré de conscience, de la rectitude de la direction (justesse d’orientation) et de la puissance de l’idéal (donc du degré de compréhension du Dessein du Créateur et du type d’énergie nécessaire pour parvenir à un accomplissement précis).  Or, plus on lance son ancre haut dans la Lumière divine, plus on reçoit d’énergie, plus on élève sa conscience, et mieux on télescope le temps et l’espace, en les transcendant.

La meilleure manière d’évoluer, c’est de vivre amoureusement dans l’instant présent, en considérant les expériences positives et négatives sur un même plan, soit comme des leçons de vie.  Les expériences négatives révèlent un manque de maîtrise personnelle, d’où elles apprennent ce qu’il faut corriger ou éviter de répéter, tandis que les expériences positives expriment une bonne maîtrise personnelle, apprenant une orientation à maintenir.  C’est ainsi qu’un être devient créateur ou constructif au lieu de se méfier sans cesse de commettre des fautes ou des erreurs, de redouter l’échec.  Ces réalités n’existent pas puisque toute expérience porte en elle-même sa part de Lumière divine, aidant à grandir ou à croître en vérité, en amour et en sagesse.

Dans le Grand Jeu de la Vie, pour évoluer il ne s’agit pas de tenter d’éviter le négatif pour ne vivre que du positif en faisant comme si le négatif était mal et ne devait pas exister.  Il n’existe pas de mal ailleurs que dans l’abus : pour le reste, il n’existe qu’une réalité contingente qui oscille de l’Ombre à la Lumière.

Ainsi, pour évoluer sereinement, il s’agit de prendre la vie comme elle vient, avec ses hauts et ses bas, en tirant la leçon salutaire, négative ou positive, de chaque expérience.  En fait, le seul fait d’accepter une expérience négative et de la considérer comme une leçon la rend positive accroissant la conscience personnelle.

Dans la vie, le négatif doit se donner au positif pour rendre, par transmutation, créateur et constructif.  Le négatif, part de l’Ombre, appelle à chercher son opposé, la part de Lumière qui manque, pour tout ramener dans l’équilibre et l’harmonie.  Ce n’est pas le cas, si dans le déni ou par un idéalisme mal compris, on fuit le négatif pour se réfugier dans le positif.  Alors, on devient un fumiste et un illuminé qui s’expose à sa perte par manque de connaissance d’un des aspects de la polarité de la vie.  N’est-ce pas en soulevant des poids qu’on augmente sa force?  Peut-on vivre une journée complète si on dissocie la phase nocturne de la phase diurne?  C’est ce qu’on tente de faire dans la philosophie de la ((pensée positive)), qui agit pour un temps, mais qui, par manque de réalisme, finit par entraîner dans le désespoir.

Dans la vie, il ne convient pas davantage d’être pessimiste que réaliste puisque tous les deux sont les états extrêmes d’une même réalité.  Il s’agit plutôt de se montrer réaliste.  Cela signifie qu’il faut éviter de porter des œillères pour se cacher une part de la vie telle qu’elle est.  Ce que l’on n’aime pas, on le change, en œuvrant au niveau des causes, plutôt qu’en le niant, en le fuyant ou en le cachant sous le tapis, laissant en suspens un dilemme qui ne manquera pas de revenir avec plus de force, un jour ou l’autre, pour révéler sa part d’irréalisme et son incurie.

Plusieurs enseignements disent  en outre qu’il importe que tout ce qui est vécu dans l’immédiateté s’accomplisse dans l’ordre et l’harmonie.  Mais, si tout vécu ne se produit pas dans l’harmonie, il peut au moins s’accomplir dans l’ordre : dans l’ordre de l’Ordre parfait ou dans l’ordre du désordre du chercheur, selon son degré de savoir et de conscience ou d’ignorance ou d’inconscience.  On comprend que cette distinction subtile ne sert qu’à illustrer notre propos puisque, en principe, il n’existe, en tout, que l’Ordre parfait.  Au cours de sa vie en incarnation, qu’un être fasse preuve de conscience ou d’inconscience, il est toujours régi, d’abord, par la loi de l’Ordre divin.  Mais, dans un cas comme dans l’autre, il n’a jamais rien à se reprocher puisque telle eraccourcist l’expérience qu’il poursuit dans la dualité, à savoir que, après avoir plongé au plus profond de l’Ombre, il doit, à tâtons, remonter à la Lumière parfaite d’où il vient afin de se connaître parfaitement dans sa globalité.

En fait, comme il n’y a pas de hasard, en raison du principe de la Causalité (que d’autres appellent la Justice immanente ou la Providence), quoi qu’un être ait vécu, il devait le vivre pour parvenir à son présent degré de conscience.  Il n’y a là nulle fatalité ni aucune prédestination, il n’y a, avec l’assentiment de l’âme, qu’un choix du Soi supérieur, préalable à l’incarnation, relié aux potentialités qu’un être a choisi d’éveiller ou aux karmas qu’il a choisi d’éliminer au cours de sa plongée temporaire dans la matière, l’espace d’une vie.  Dans l’Ordre évolutif, que l’on appelle parfois le Plan divin, nul ne peut parvenir à la Perfection des Perfections sans d’abord s’exprimer dans la perfection du moment.

La manière de vivre dans l’Ordre de l’Ordre, plutôt que dans l’ordre de son désordre, c’est de remettre son destin à son Centre divin en proclamant de vivre sans cesse dans l’Ordre cosmique.  Ainsi, que ses expériences deviennent agréables ou désagréables, il saura au moins qu’elles sont nécessaires à sa compréhension et au déploiement de sa maîtrise personnelle.  Par exemple, on peut proclamer avec foi et ressenti et le répéter au besoin : «Dieu en moi, veille à ce que, tout au long de ma vie, je vive toujours à mon rythme, dans l’Ordre parfait.  Ainsi, merci de voir à ce que je sois toujours au meilleur endroit pour vivre la meilleure expérience évolutive au moment le plus opportun, nanti de toute la compréhension et de tous les moyens parfaits pour y arriver.»

© 2012-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *