LA PERSONNALITÉ, CRÉATION DU MENTAL ET CARICATURE DE L’IDENTITÉ SPIRITUELLE…

 

   La personnalité, c’est la fonction par laquelle un individu se perçoit comme un moi, comme un sujet singulier, unique et permanent, différent de tout autre.  Dans le langage courant, elle porte désormais une désignation plus répandue, issue du vocabulaire de la psychologie freudienne, soit l’«ego».  Il s’agit de l’instance artificielle ou factice de l’être qui surgit de la conscience dissociée, séparée, divisée, et qui amène à se concevoir à part des autres, différent d’eux, individualisé.  Il s’agit de la partie matérielle de l’homme, élaborée par le mental, quMaski développe des traits de caractère, un tempérament, des comportements, des aptitudes, des motivations, un rôle social, une façon de penser, exerce une influence, bref tout ce qui constitue son individualité propre.

     La personnalité représente l’image mentale qu’un sujet se forme de lui-même, révélant ses traits distinctifs et ses dispositions générales dans sa façon de sentir, de penser, de parler et d’agir ou de réagir.  Il s’agit de ce qui fait qu’une personne est elle-même et pas une autre et qui correspond à sa manière de raisonner, de percevoir son milieu et son environnement, de s’adapter au milieu, de réagir face aux événements, de témoigner sa sensibilité (sentiments), de présenter son apparence physique, ajouté à ses comportements, attitudes, aptitudes, habitudes, postures, qualités et défauts, volonté, adresse, agilité, éducation, centres d‘intérêt, degré d’acceptation de soi, croyances, modes de créativité, maîtrise individuelle, degré de conscience.  Ainsi, elle recouvre la totalité des caractéristiques individuelles.

   La personnalité enferme et limite.  Mais, comme la Conscience divine s’exprime à travers elle, celle-ci ne peut s’appuyer que sur ce qui est existant et perceptible, selon le degré de force de cette personnalité.  Ainsi, un être a beau désirer la Lumière, en rêver, souhaiter accéder à l’Illimité, cette aspiration ne reste qu’une projection, plutôt qu’une expérience.  En effet, l’expérience consiste à s’appuyer sur la personnalité car elle fournit le moyen de se rapprocher de la Lumière.  Et s’approchant d’elle, elle se dissout de plus en plus, en se transformant.

   Ajoutant à cette définition, la Rose+Croix la conçoit comme la qualité subtile du moi intérieur qui se révèle parfois à travers les éléments matériels de la manifestation humaine.  Dans l’être humain, c’est un attribut de l’âme ou le reflet spirituel de l’âme, continuellement en formation.  Pour elle, elle équivaut donc à la conscience spirituelle. femme-et-masque

   En général, la personnalité projette vers l’extérieur, menant à la quête d’un paradis artificiel, à la satisfaction immédiate des besoins et des désirs et à la domination sur les autres, les percevant comme des concurrents, dans l’ordre de la vie et de la survie, se posant en opposition sur la voie de l’individualisation (la fusion avec l’Individualité divine).  Elle ne s’attache qu’à la forme des choses et aux résultats apparents, redoutant les normes des autres, ce qui inclut celles de la société.  En fait, elle amène à se former un masque personnel qui établit une différence aliénante et qui induit dans la séparativité.

   Depuis sa naissance, chaque être incarné a enregistré des milliards d’informations et il a développé nombre de comportements et d’attitudes qui voilent son Être véritable.  D’où il n’est personne tant qu’il n’est pas individualisé, qu’il n’a pas redécouvert sa vibration propre et originale, restant une caricature de sa Réalité supérieure.

   Si originale et marginale qu’un être soit, tout ce qu’il fait, sous l’empire de sa personnalité, il l’a emprunté aux autres, notamment aux personnes qui ont eu de l’influence sur lui, auxquelles il cherche à ressembler ou à s’opposer.  Car, dès son jeune âge, il a commencé à se dépersonnaliser, faisant de ce mode d’existence une seconde nature.  Que ce soit par imitation ou par opposition, il s’est écarté de ce qu’il était appelé à être conformément à ses pulsions personnelles et à ressentis profonds.  Ainsi, dans sa personnalité, il peut en venir à se croire particulier, alors qu’il n’est, largement, que la caricature des influences qu’il a subies.

   Pour vraiment s’individualiser, un être doit retrouver, dans toutes ces données accumulées, ce qui appartient vraiment à lui, ce qui est vraiment lui, ce qui provient de lui et correspond à son idéal profond.  Car, tant qu’il cherche à prouver à autrui qui il n’est pas, il dévoile sa personnalité, non son individualité.  Ainsi, il n’a pas prouvé ou démontré ce qui est évident.  La personnalité sert de moteur aux personnalité-masquepulsions égocentriques, égoïstes et narcissiques.

   La personnalité, ce manteau extérieur, qui forme une coquille, amène à tout faire converger vers le moi inférieur mu par les pulsions, les appétits, les désirs et les passions.  Elle est la source du besoin excessif de prendre, de dominer, d’agresser, de paraître, de perdurer dans la matière.  Laissée à elle-même, elle ne recherche qu’un intérêt limité, étroit et borné, n’ apportant, la plupart du temps, que faiblesses, erreurs et peine.  Elle doit servir de fondement aux manifestations de l’individualité (centre divin), inclinant à aimer, à partager, à rendre les autres aussi heureux qu’on l’est soi-même, à travailler pour le bien-être et la réalisation de la collectivité, après avoir réalisé les siens, afin de rendre libre et lumineux.

   En fait, la personnalité, une entité psychique, est la seule instance de l’être qui a besoin de perfectionnement, au cours de l’évolution, en passant par des incarnations successives de l’âme qui l’anime.  Ce n’est pas dire que l’âme, qui est une création éphémère, bien que parfaite et sans tâche, ne représente pas ses limites, par exemple en se complaisant en elle-même au point de couper de l’Esprit.  Aussi, doit-elle, dans un retournement, finit par se diluer en lui.  Cependant, toute la démarche spirituelle d’un sujet commence par la mise à sa place de sa personnalité, pour l’empêcher de s’opposer aux initiatives de l’âme et à l’appel de l’Esprit de fusionner dans la Conscience unique.

    Pour en savoir davantage, on peut se référer à l’article sur l’«ego», qui est le synonyme latin de la personnalité.

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