Nous commençons généralement l’année bien entourés, inondés de vœux qui expriment l’affection, la tendresse, la sollicitude de ceux qui nous aiment, qui nous estiment, qui nous veulent du bien.  Mais songeons-nous à ce qu’un tel élan de bienveillance nous apporte?

            Par ignorance de notre pouvoir, nous vivons ordinairement dans un monde relativement hostile, dans un monde qui s’appuie sur les apparences pour formuler la majorité de ses jugements.  Nous confrontons un monde dur, cruel, généralement plus porté à critiquer nos faiblesses personnelles qu’à exalter nos vertus.  Nous vivons dans un monde fondé sur la peur qui empoisonne l’atmosphère et dans lequel nous nous sentons bien rarement vraiment compris.

            Mais voilà que soudain, au moment de la divine fête de la Nativité, au moment où nous nous apprêtons à aborder une nouvelle année, l’Esprit de Noël ou l’Esprit de la Bonne Volonté fait irruption pour faire tout à coup vibrer les cœurs et les obliger à exprimer envers autrui ce qu’ils ne devraient cesser de lui témoigner tout au long de l’année : l’affection bienveillante, fraternelle, généreuse.

            À l’aube d’une nouvelle année, nous autres, les yogis ou les chercheurs spirituels, soit les étudiants de la Science de la Vie, nous qui devons faire preuve d’équilibre dans ce malheureux monde déchiré, ensanglanté, où la constance et la fidélité à la Vérité qui nous a été révélée sont le seul espoir, dans ce monde qui détruit, au lieu de s’unir pour bénéficier de toutes les merveilles dont il est désormais comblé, nous devons bien prendre conscience que celle-ci se déroulera conformément à ce que nous serons.

            Le Maître Jésus a dit : «On se servira pour vous de la mesure dont vous vous serez servis  Dans chaque année qui commence, nous ne pouvons trouver que ce que nous sommes nous-mêmes, car, la plupart du temps, ce sont nos propres états de conscience que nous allons rencontrer.  On se servira pour nous de la mesure dont nous nous serons servis.  Fondamentalement, nous sommes tous un et nous réagissons tous les uns sur les autres selon notre degré de connaissance des Lois de la Vie-Dieu.

            Apprécieriez-vous que nous fassions ici, à bâtons rompus, l’inventaire des conditions dans lesquelles nous pourrons, année après année, nous assurer des temps paisibles et fructueux du fait que nous avancerons plus avant dans la Conscience christique par la conscience de notre divinité?

            La première condition, c’est l’oubli total et absolu de ce qui nous a blessés au cours de l’année précédente.  Il importe grandement que nous comprenions que seul compte l’Éternel Présent et qu’il nous est loisible de qualifier ce moment présent d’une coloration positive ou négative.  Le choix nous en revient entièrement.  Nul ne peut diriger notre pensée à moins que nous ne lui en confiions le soin.  Et, précisément au moment où nous souhaitons donner à l’année que nous allons commencer une bonne direction, il convient que nous examinions avec attention notre attitude d’esprit et nos réactions envers les êtres et les événements.  En un mot, nous gagnerons à nous demander quelles sont nos équivalences mentales en ce début d’année.  Inclinons-nous vers la bienveillance?  Ajoutons-nous chaque jour un peu plus de sagesse, de pondération, de mesure dans nos jugements?  Jugeons-nous selon le jugement juste ou selon les apparences, selon la Vérité ou d’après le monde?

            Le pardon des offenses, jusqu’à l’oubli des fautes, voilà l’idéal auquel nous devons parvenir bien que ce ne soit pas facile.  Pourtant, en dépendent la paix du cœur, la santé du corps, la prospérité dans les affaires et le succès dans les entreprises.

            Pour que l’année qui s’annonce soit heureuse, il nous faut encore accomplir notre devoir d’état avec le plus grand soin et toujours chercher à mieux faire.  Voilà une des règles assurées du bonheur.  Chacun doit produire un peu d’effort, voire de peine, pour que tout aille bien.  Vous trouverez en cela le remède aux maux humains.

            Pour nous assurer d‘une année heureuse, nous devons aussi apprendre à diriger nos pensées, à les choisir, à ne cultiver que celles que nous aurons retenues.  En outre, nous devons consentir à être nous-mêmes.  Nous ne devons jamais tenter de ressembler à celui-ci ou à celui-là.  Plutôt, nous devons vivre notre unicité, épanouir et faire éclore les qualités et les talents qui nous sont propres.

            Permettez-moi d’ajouter que je suis persuadé que le fait de faire le plus de bien possible, avec un maximum de discernement, représentera le moyen de vivre une bonne et heureuse année tout en préparant nombre d’autres belles années.

            Chers amis yogis ou chercheurs, si vous m’en croyez, voilà comment vous allez vous préparer pour vous assurer en toute certitude de passer une bonne année, une année triomphante.  

 

Janaka-anandâ © 1980-2014 Yogi Inn, Vermont, USA.

 

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