L’HOMME ET LA FEMME NE SONT PAS LA DEMI-PORTION L’UN DE L’AUTRE…

L’homme et la femme ne sont pas la demi-portion ou la douce moitié l’un de l’autre.  Chacun représente un être incarné qui est une totalité ou une globalité, mais qui, pour des raisons de compatibilité et de complémentarité, dans l’oeuvre de la reproduction indispensable dans les plans de la densité et de la dualité, prennent une polarité prédominante dans leur corps physique.  Cependant, celui qui s’incarne dans une polarité prédominante masculine détient une polarité subtile féminine, et inversement.

Sans faire un absolu de cette définition, la féminité réfère à l’aspect de la fertilité, à ce qui reste inaccompli sans l’intervention virile, qui permet l’épanouissement, jusqu’à son terme, de la fécondité masculine, occupée à fournir les assises, afin que le terme soit totalement connu.  La masculinité, c’est l’aspect de la fécondité, de ce qui ne peut s’accomplir sans l’intervention femelle.  L’un et l’autre ne peuvent être assignés à des rôles fonctionnels spécifiques exclusifs : la femme porte une part de masculinité, et, l’homme, une part de féminité.  La formulation homme-et-femmede cette spécificité ne doit en rien déranger puisque, sans l’existence de la femme, l’homme perd son rôle, du fait qu’ils sont égaux en dignité, lancés dans un destin commun.

Toutefois, en principe, on attribue diversement à la féminité les vertus de spontanéité, de fluidité, de grâce, d’élégance, de réceptivité, de douceur, de gentillesse, de sensibilité, d’habileté, d’hospitalité, de loyauté, d’esprit de service, de compréhension, de consolation et de réconciliation.  De ce fait, on lui assigne les fonctions d’accueil, de don de soi, d’éducation des enfants, de séduction et de satisfaction, de gérance du foyer, de civilisation de la société, de soin aux autres, de responsabilité des relations, de réconfort dans la peine et les difficultés, de communication sereine, de protection maternelle, de reconnaissance de la bonté et de la beauté, d’appréciation de la légitimité, d’expression de la sensibilité, d’exploration de l’inconscient et des couches profondes du psychisme.  Porteuse de la vie, elle l’anime et la réchauffe.

À cause d’un schéma archaïque aux prolongements insidieux, qui préconisait la séparation des sexes, beaucoup trop d’êtres ont adopté l’idée que seules des mains masculines peuvent tenir les rênes de la vie ou des destinées spirituelle.  Comme si ce n’était pas toute l’humanité et tout l’Univers qui bougent et vivent une mutation au fil des âges.  L’aspect féminin de la polarité de l’Esprit opère sa juste part, dans l’égalité, dans le processus évolutif.  Dans notre univers, pour un temps, son rôle deviendra peu à peu de plus en plus évident, surpassant même celui de l’aspect masculin.  Ce basculement cyclique se reproduira tant que les formes de vie n’auront pas fusionné dans l’androgynat.

  Mais le jeu des cycles, avec son principe de compensation karmique, ne suffit pas à expliquer l’ignorance qui porte souvent jusqu’au mépris du principe féminin.  Cette propension résulte surtout d’une méconnaissance des principes fondamentaux de la vie, à la fois magnétiques et électriques, à tous les niveaux de conscience de la Manifestation, ce qui constitue la grande pierre d’achoppement de l’Humanité.  Aussi, la juste répartition des forces mâles et femelles n’a-t-elle rien à voir avec les critères d’équilibre social, de morale humaine, de justice élémentaire.  En effet, tout esprit équilibré surpasse les concepts arbitraires de la féminité et de la masculinité, ne pouvant les concevoir qu’égaux et d’origine commune.  Au-delà de l’ignorance, l’ouverture du cœur peut aider à comprendre la loi fondamentale de la vie elle-même, permettant la coopération sage et intelligente des principes apparemment opposés, mais compatibles et complémentaires, dans la conscience même avant que cela ne s’exprime dans les faits.

Aux niveaux supérieurs de la conscience, le Père divin peut se confondre avec la Mère céleste et inversement.  On oublie trop souvent qu’au-delà de la dualité, vision arbitraire du mental, ils sont fusionnés et confondus dans cette force incommensurable que l’on appelle maladroitement Dieu, qui est la Source unique.  De ce fait, nul être n’est purement masculin ou féminin, il est l’alliance parfaite des deux, même s’il ne le révèle que partiellement dans ses attributs physiques et sa mentalité psychique.  La résolution de ce paradoxe apparent est une question de vision spirituelle, non d’entendement : comme la maîtrise simultanée de l’œil droit et de l’œil gauche d’un même visage donnent une juste vision du monde extérieur, la fusion des principes masculin et féminin donne une juste vision du phénomène de la Vie.

Les aspects de la polarité s’attirent et se repoussent, jusqu’à provoquer la guerre des sexes,  parce qu’elles sont issues d’une même Force en expansion, temporairement à la recherche de son équilibre.  Dans l’énergie, il n’y a ni gauche ni droite, ni homme ni femme, ni supérieur ni inférieur, il n’y a qu’une volonté évolutive, incompréhensible au niveau mental, qui apprend, à travers l’illusion de division, à dépasser l’entendement pour atteindre l’Essence.  Cette énergie se donne à elle-même et distribue aux autres des rôles, factices en eux-mêmes, dont tout est issu, même l’être humain, qui doit déjouer les pièges de sa perception mentale.

Dans la Création, toute manifestation unit analogiquement les mêmes éléments, de l’acte le plus simple au jeu de la Lumière pure.  Elle répond à l’unique nécessité de s’exprimer et de se développer conformément à un Principe suprême invariable à tous les niveaux du Cosmos.  Si l’être humain ne détenait qu’un aspect de la polarité, il comprendrait peut-être plus vite la préciosité de son aspect complémentaire, ressentant mieux la nécessité de la trouver pour fusionner avec elle et se percevoir complet.  Les épousailles vraies des aspects de la polarité sont sacrées, c’est-à-dire divinement nécessaires, quel que soit leur mode d’expression et le niveau où elles voient le jour.  C’est une loi de l’élévation de la conscience que l’on réprime en divisant les aspects du monde.

L’accouplement de l’Esprit et de la Matière, donc du Principe masculin et du Principe féminin, est un acte d’alchimie suprême.  C’est l’opération qu’il faut réaliser et sans cesse parfaire.  Mais l’Esprit et la Matière ne représentent qu’une même réalité dans une degré différent de cristallisation.  Qu’il est merveilleux qu’un être incarné puisse bénir la Matière, car il développe son aptitude à accueillir l’Esprit.  Qu’il est sublime qu’il puisse bénir la Mère céleste, car il se rend apte à accueillir le Père divin.  Alors, heureux celui qui est apte à intégrer la féminité, car il lui permet de pondérer sa masculinité et de recomposer consciemment l’Androgyne.

Pour cette raison, celui qui sépare la féminité et la masculinité, l’homme et la femme, celui-là divise le corps et l’Esprit, la Lune et le Soleil, la Matière et l’Essence, empêchant la flèche de la Balance cosmique d’atteindre en lui son point culminant.  Nul ne peut séparer ce qui est, par nature, indissolublement uni.  La femme, comme toutes les formes manifestées, est l’initiatrice, celle qui donne à l’Esprit et à l’homme leur raison d’être.  Elle est le réceptacle subtil et concret qui accueille l’aspect opposé de la polarité et le principe essentiel qui donne la vie.  Ainsi, elle donne à l’Être sa raison d’être et d’agir, évitant sa dispersion dans le vide.

Dans ce contexte, la seule raison d‘être de l’homme, qui suivrait une quête incessante d’expression, c’est de l’animer, de lui donner le baiser de la délivrance, de la féconder.  Après, la femme, généralement plus patiente, attentionnée, généreuse et courageuse que l’homme, amène les choses à leur maturité, par la gestation, en organisant, dans le temps et l’espace, les matériaux subtils et concrets.  Sans la féminité, toute la Création se désintégrerait et perdrait son sens et l’humanité verrait disparaître son essence.  Sous tous les aspects, mêmes ceux qui sont conçus comme vils et repoussants, la femme reste l’initiatrice des hommes, dans un rôle révélateur.  S’incarnant, elle identifie, un à un, les barreaux de l’Échelle de l’Évolution.

Cette différence des rôles fonctionnels n’autorise nullement à cantonner un sexe ou l’autre dans une activité puisque, plus un être a équilibré les aspects de sa polarité, plus il devient réversible, plus il accroît son champ d’intérêt, plus il diversifie ses affinités.  Du fait que l’être humain, qu’il soit homme ou femme, détient à l’intérieur de lui ces deux aspects de la polarité, plus il se connaît dans ses modalités visibles et invisibles, mieux il peut se compléter par lui-même.  Il est donc faux que croire que l’homme ne peut s’’accomplir que par la rencontre d’une femme ou que la femme ne peut s’accomplir que par la rencontre d’un homme, qui représenterait, cosmiquement, sa moitié.

L’homme n’est pas la demi-portion de la femme, comme la femme n’est pas la douce moitié de l’homme, encore moins sa servante.  L’homme et la femme sont des entités complètes et égales, parfaitement compatibles et complémentaires, différemment polarisées.  Ainsi, la théorie de l’âme-sœur ou de l’Esprit-frère doit se comprendre autrement que l’entendent les esprits romanesques et bornés.  Selon le genre, ces deux réalités désignent simplement la partie invisible de l’être humain qu’il n’a pas pu amener avec lui dans la matière, au moment de son incarnation, pour éviter de rompre à tout jamais son lien avec le Créateur.  Et, chez l’un et l’autre sexe, c’est avec cette partie invisible qu’un être incarné peut fusionner pour recomposer son androgynat et retrouver son individualité complète, non avec une personne extérieure, incarnée à la même époque que lui.

Si l’homme et la femme comprenaient ces notions, ils mèneraient leur quête évolutive bien autrement.  Car, au lieu de chercher à l’extérieur d’eux la partie qui leur manque apparemment et de privilégier la formation d’un couple et la fondation d’une famille, pour perpétuer l’espèce, ils se garderaient du temps pour apprendre à se connaître eux-mêmes à l’intérieur d’eux-mêmes.  La perpétuation de l’espèce n’a d’autre raison d’être que d’assurer un lignage tant que l’humanité ne s’est pas réalisée.  Même celui qui se réalise individuellement n’a plus besoin de cette filiation puisqu’il accède, pour toujours, dans les plans supérieurs, où il poursuit son évolution.

© 1989-2016, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *