LE SENTIMENT DE FAIBLESSE, UN FRUIT DE L’ILLUSION…

Comblé par Dieu, qui a partagé avec tout être humain ses attributs sublimes, nul n’est faible, mais celui qui n’a pas expérimenté son Pouvoir et sa Force intimes peut se croire démuni, impuissant.  La faiblesse évoque diversement le manque de force ou de vigueur physique;  le manque de résistance ou de solidité;  le manque de capacité, de valeur, de mérite;  le manque de courage, dit de force morale ou d’énergie spirituelle;  le manque d’intensité ou d’importance;  l’état d’un être sans défense ou désarmé;  le défaut de qualité d’une œuvre.  Dans les religions, elle désigne le mauvais penchant ou l’incapacité de résister à la tentation.  En spiritualité, c’est l’état de veulerie, le contraire de la force qui rend énergique, dynamique, robuste, entreprenant, créatif, courageux et audacieux, sans témérité.

La faiblesse d’un être, qui n’est qu’apparente, résulte de l‘ignorance de sa réalité propre qui résulte, à son tour, de l’obnubilation consécutive à la plongée dans la densitébébé-naissant et la dualité.  Et elle ne persiste que le temps qu’un être nie la vérité dans l’ignorance de ce qu’il est et dans la négligence de se donner des certitudes.  Elle n’est qu’une illusion de plus, le temps qu’il découvre sa puissance innée, ce qui devrait le motiver plutôt que le désespérer.  Car, dans un monde divin, tout est possible, ce qui veut littéralement dire que tous les impossibles apparents peuvent un jour devenir possibles.  Il ne reste qu’à découvrir comment cela peut devenir possible.  Le Savoir, gagné dans l’Amour, est la clef de l’accomplissement!

André Gétry a écrit : «Toutes nos forces sont dans la vérité, toutes nos faiblesses dans nos mensonges.»  Dans le mensonge, on peut inclure les dénis et les négations érigées par l’amour-propre.  Chacun éprouve cette difficulté qui, par manque d’estime de lui-même et de confiance en lui-même, l’empêche d’admettre ses torts et de se les pardonner.  Pourtant, pour un être, il n’y a rien de plus salutaire que de se connaître et de s’accepter comme il est, avec ses défauts et ses qualités, ses grandeurs et ses faiblesses.  Car, alors, il sait sur quoi travailler.  La faiblesse révèle ce qui, dans l’immédiat, devrait devenir le chantier de travail.

La faiblesse ne résulte pas d’une condamnation divine, elle résulte du choix de l’être humain de découvrir ses forces par lui-même, dans un plan de la Conscience cosmique où il aurait le temps et l’espace de voir venir, afin d’en devenir conscient et de parvenir à tout savoir et tout maîtriser comme son Créateur.  Aussi ne devrait-elle rien comprendre de démotivant pour un être incarné.  Au contraire, elle devrait le stimuler, lui rappelant que, s’il cherche et puise au bon endroit, il peut tourner toute faiblesse en force pour toujours.  Il n’y a rien comme de connaître le vide pour aspirer au plein, de connaître la pénurie pour désirer la richesse, ce qui, dans l’Ordre divin, reste toujours possible à celui qui fait ce qu’il faut, s’y appliquant correctement, en pleine connaissance de cause.  C’est l’affaire de soumettre des hypothèses pour en vérifier la validité, jusqu’à tirer des certitudes, ou de consulter Celui qui sait tout, au plus profond de soi, pour en tirer des trésors de Savoir.  Comme on aime le répéter, celui qui fait les croix fait aussi les épaules qui les supportent.  Celui qui suscite les obstacles connaît la puissance de celui qu’il éprouve pour l’avoir lui-même engendré.

Dans ce contexte, la faiblesse, qui n’est pas un signe de déchéance, mais le résultat d’avoir tamisé sa lumière, permet de tirer une force de soi.  Elle permet de se donner des confirmations d’un nouvel aspect de sa plénitude et d’augmenter son Savoir et d’en tirer plus d’Être.  La faiblesse, c’est ce qui devrait motiver à chercher la force.  Le désir de connaître une force surgit d’une faiblesse, comme le jour surFAIBLESSEgit de la nuit.  Il s’agit de mettre de l’amour et de la lumière dans un territoire enténébré.  Aussi, un être gagne-t-il à accepter sa faiblesse, à lui faire face, pour devenir fort.  Il ne peut pas grandir en embrassant sa force, mais en embrassant sa faiblesse.  Autrement dit, un être ne peut rien ajouter à une force activée, mais il peut transmuter une faiblesse en force.  Là, où est le vice, c’est là qu’il faut mettre le plein.  Une chaîne détient la force de son maillon le plus faible, non de son maillon le plus fort.

N’a-t-il pas été dit : «Demandez et vous recevrez…;  cherchez et vous trouverez…;  frappez, et il vous sera ouvert»?  Et même : «Avant même que vous ayez demandé, vous avez déjà tout reçu…»  C’était un rappel du fait que l’être humain, conçu à l’image et à la ressemblance de l’Absolu, détient en lui-même tout ce qu’il cherche de toute éternité et qu’il n’a qu’à activer ses potentialités pour en faire des forces.  Ce qui ne peut se produire que par l’expérience personnelle.

Toute faiblesse n’est qu’apparente.  Elle résulte de l’ignorance de sa Réalité globale.  Ce n’est que dans la conscience de sa faiblesse qu’on peut devenir fort.  La faiblesse contribue à rendre simple et humble; elle aide à accepter de l’aide.  Mais il faut trouver cette aide au bon endroit: en Dieu.  Nul ne gagne à lutter contre ses faiblesses en les haïssant, en les rejetant ou en les niant.  Il faut plutôt les observer et les prendre pour ce qu’elles sont, un peu de soi, une occasion de comprendre jusqu’à opérer une transformation ou asseoir une maîtrise.

Dans l’expérience, il y a deux moyens de se tirer de ses faiblesses : la raison, qui forme le discernement, donne le sens pratique, et la méditation, qui ouvre à l’intuition et qui forme à la sagesse.  Il n’y a que celui qui ne fait rien ou qui agit seul qui reste faible.

© 2012-16, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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