MAINTENIR SON SENS DE LA DIGNITÉ EN TOUT TEMPS…

   Quoi qu’un être ait pu être, avoir fait, ressenti, dit ou pensé, il peut toujours se considérer comme un être digne de tous les respects.  C’est par mandat divin que l’être humain a accepté de plonger dans les ténèbres de la densité et de la dualité afin de valider les concepts du Créateur, ce qu’il ne pouvait faire lui-même en raison de la trop grande puissance de son Essence qui aurait pulvérisé instantanément les plans inférieurs de la Conscience cosmique.  En récompense, au terme de sa longue expérience, il recevra une individualité consciente éternelle en plus d’être doté du pouvoir créateur et du libre arbitre.

    Ainsi, l’être humain est descendu dans la matière, où il y a pris un corps de chair doté de mouvement et de sensibilité, et de ce point ultime d’apparent écartement de la Source suprême, il doit trouver par lui-même, à sa manière, la manière de retourner au Royaume de ses origines, au Centre de la Création, au terme de sa longue pérégrination, qu’il a menée d’incarnation en incarnation.  Mais alors que, avant d’entreprendre sa descente, il était perdu dans la Conscience cosmique, sans possibilité de s’en reconnaître distinct, vibrant de la vibration même de l’Absolu, au terme de son évolution, il gagnera et conservera la consciendignité-2ce parfaite de sa globalité, en plus de pouvoir intervenir partout dans le Cosmos, selon ses attributions propres.

   L’être humain est un être en apprentissage dans l’École terrestre.  On pourrait dire, par allégorie, qu’il y fait ses classes, sans pouvoir bénéficier de raccourci d’expérience, avant de recevoir le diplôme ultime de la Maîtrise totale.  Ainsi, à l’École de la Vie, il doit y accomplir tout son cycle d’études de la pré-maternelle à l’Université, jusqu’à devenir un Maître ès Vie.  Dans une telle comparaison, qui pourrait reprocher à un étudiant de la maternelle de ne pas maîtriser les matières du secondaire ou à un étudiant du secondaire de ne pas comprendre celles du niveau collégial ou universitaire.

   C’est ainsi qu’il en est dans la vie.  À la même époque, il arrive des âmes qui en sont à leur première expérience d’incarnation dans la matière tandis que d’autres y sont revenus encore et encore sur des éons de temps.  Peut-on demander à une âme jeune d’avoir la maturité et la sagesse d’une vieille âme.  Du reste, peut-être faut-il se méfier de cette expression de «vieille âme» qui, dans la plupart des transmissions spirituelles, semble identifier une âme aguerrie alors qu’en réalité, elle désigne plutôt l’âme un peu désespérée d’un être qui a mis bien du temps à comprendre la raison de son incarnation et à se mettre à l’œuvre de la manifester.  Car, malgré les difficultés de l’incarnation, une âme ardente peut s’accomplir en un seul passage dans le monde physique si elle consacre toutes ses énergies à la mission qui lui a été confiée.

   Tout cela pour dire que les degrés de conscience varient et que, étant relatifs, ils ne peuvent jamais se comparer.   Surtout que tout être s’est individualisé pour jouer un rôle fonctionnel différent, ce qui fait que sa valeur provient de son Essence originelle, qui est la même pour tous, et de sa destination, qui le rend rare, original, précieux, irremplaçable, parce qu’elle qui diffère pour tous.  À titre d’Étincelle divine, il n’existe pas, dans tout le Cosmos, deux êtres qui ont reçu un mandat cosmique identique ni deux être qui suivent le même parcours cosmique.

   Pour cette première raison, tout être peut toujours se montrer fier de ce qu’il est, tel qu’il est, et de ce qu’il a accompli, tel qu’il l’a fait.  Qui qu’il soit et quoi qu’il ait fait, aux yeux de l’Absolu, qui est Amour, qui comprend la complexité de son mandat et qui s’abstient de tout jugement, il conserve toute sa dignité.

   On entend parfois des gens dire : «Si c’était à recommencer, je m’y prendrais différemment…»  C’est un vain regret puisque, alors, un sujet se prononce dans l’immédiateté, dans un présent différent, soit à partir de l’expérience qu’il s’est ajoutée depuis ses erreurs ou ses fautes apparentes, non de l’état de conscience dans lequel il se trouvait au moment où, dans le passé, il menait ses expériences.  Même si un être pouvait revenir en arrière, il ne pourrait rien changer de son passé parce que, devant régresser en conscience, il lui manquerait encore ce qui l’a amené à agir comme il l’a fait autrefois.  Il n’est pas habituel qu’un être qui sait mieux fasse des choix au rabais, surtout s’il connaît la conséquence de ses actes, parce qu’il ne peut qu’agir en être responsable.  Mais il ne peut pas être tenu responsable de ce qu’il ne sait pas puisqu’il est précisément en train de l’apprendre.

   Comme il a souvent été dit, l’erreur n’est jamais qu’une expérience incomplète parce qu’elle manque d’amour ou de lumière.  Mais c’est sur le tas qu’un être découvre où il en est rendu dans son apprentissage, d’où il vaut mieux qu’il fasse plusieurs erreurs par jour que de ne rien faire, car, même à travers son destin chaotique, ses choix erronés ses actes erratiques, il apprend et se rapproche de la Lumière divine.  Quant à la faute, elle n’est rien d’autre qu’une erreur apparente à laquelle un être incarné ajoute un vain sentiment de culpabilité à partir de sa morale étriquée, généralement trop rigide.  En tout cas bien plus rigide que les principes divins qui, par l’Amour et la miséricorde, savent s’adapter aux circonstances.

   Pour le moment, chacun aurait intérêt à se dégager de ses jugements de valeur fondés sur les notions de bien et de mal, qui ramènent toujours dans la densité et la dualité et compliquent fréquemment la progression, dans la présente phase de transition, du fait qu’ils maintiennent ou amplifient les sentiments de limitation, de petitesse et de culpabilité.  Comment un être peut-il penser parvenir à évoluer sereinement et à se reconnaître comme partie prenante de la Conscience de l’Absolu, s’il persiste à se référer à des valeurs morales qui l’amènent encore et encore à se croire peccables, perfectibles, impuissants, limités, imparfaits.  En pareil cas, il ne peut que faire trois pas en avant pour en reculer deux ou davantage.

   Avant de s’incarner pour la première fois, toute âme flottait dans la conscience de l’Absolu, incapable de s’en distinguer et d’exercer le moindre libre arbitre.  Dans le choix qu’un être a fait, à la demande expresse de l’Absolu, d’oublier la plus large part de votre Réalité originelle, en se donnant l’impression de se détacher, de s’écarter ou de se séparer de sa Source originelle, pour prendre progressivement conscience de sa Réalité individuelle, il n’a rien perdu des propriétés lumineuses d’Être créé à l’image et à la ressemblance de son Créateur, il les a simplement oubliées.  Ainsi, nul n’a rien d’autre à faire que de redécouvrir, derrière les voiles de l’Illusion, l’Être infini et puissant qu’il est et reste de toute éternité.  Quelle que soit l’expérience cruelle, haineuse ou abracadabrante qu’un être ait menée, il n’a jamais rien perdu de son lustre cosmique.  En effet, l’être incarné n’est pas notre corps, son psychisme, ses expériences, il est un Esprit divin en expérience à travers les dimensions cosmiques qui emprunte parfois des hologrammes pour améliorer ses perceptions.

   Ainsi, jamais un être humain n’a à se dire qu’il doit constamment œuvrer à devenir meilleur ou autrement qu’il n’est présentement puisque, à chaque moment de sa redécouverte progressive de lui-même, autant dans les hauts que dans les bas, il est parfait comme il est.  Il exprime de son mieux sa perfection du moment dans son exploration de la Perfection des perfections de son Atome divin.  Il fait ses classes de la maternelle à l’Université.  Dès lors, à aucun moment, un être incarné ne doit croire ou accepter qu’il devrait être plus sain, plus parfait, plus évolué, plus apte à appliquer certains préceptes religieux ou moraux, qu’il devrait incarner un idéal plus élevé.  Chacun incarne déjà l’Idéal, à chaque instant, ce que n’a qu’à croire et à redécouvrir pour le savoir éternellement en pleine conscience.  Puisque le hasard n’existe pas, rien ne peut empêcher un être de poursuivre son plan de vie à la lettre, à travers l’agrément et le désagrément, chaque haut et chaque bas lui apportant son lot de révélations sur sa Totalité divine.

   En raison d’une mauvaise compréhension de leur nature évolutive, plusieurs être humains cherchent toujours à mener une quête spirituelle : pour améliorer leur état présumé d’imperfection, ils cherchent à gauche et à droite, ils choisissent de suivre des cours,  ils se mettent en quête de mots de pouvoir authentiques à répéter, de trouver des techniques à appliquer.  Bref, ils tentent de comprendre artificiellement les principes de la Loi cosmique.  Pourtant, pour chacun, évoluer nedignité consiste jamais qu’à mener des expériences, de préférence celles que propose le moment présent, afin de redécouvrir ses facultés prodigieuses.  En fait, pour quelqu’un, toute idée de devoir travailler sur lui-même ne repose-t-elle pas sur le sentiment de ne pas être bien ou correct tel qu’il est, qu’il détient le pouvoir de se changer ou de s’améliorer, qu’il peut ultimement parvenir, par le contrôle, à établir la maîtrise sur lui-même?.

   Dans sa personnalité, nul être ne peut réaliser rien de tout cela, car c’est son Esprit divin, une Énergie neutre, qui détient tout pouvoir.  Sans lui, il n’est rien, ne pouvant même pas bouger le petit doigt;  à l’inverse, avec lui, il est Tout.  Ainsi, la solution de la quête individuelle réside dans le choix de l’Ascension et dans le don intégral et inconditionnel de son être à la Lumière divine qui se chargera d’augmenter, au rythme personnel de chacun, son intensité et son éclat à travers lui, en dissolvant spontanément tout ce qui s’oppose à elle.  Alors, chacun devrait cesser de lutter contre sa nature humaine apparemment peccable et s’accepter à chaque instant tel qu’il est.

   Un être peut-il s’empêcher de souffrir lorsque, par incurie, donc par manque de connaissance ou de pertinence, il s’assène un coup de marteau sur le doigt?  Pourquoi devrait-il nier sa frustration, son irritation ou ses mouvements intimes de colère lorsqu’il croit s’exposer à l’échec, lorsqu’il se blesse ou qu’il s’est attiré une agression?  Il n’y a pas de mal à exprimer sa douleur ou à piquer une bonne colère.  Ce qui pourrait sembler mal, ce serait de ne pas accepter de changer, mais à son rythme.  Car, tant qu’un être n’a pas suffisamment bien compris par lui-même les lois de la Vie, il peut être porté à projeter ses torts à l’extérieur de lui, par exemple sur le destin, sur Dieu ou sur les autres.  Mais il lui faut savoir que ce qu’il refoule en lui et refuse d’admettre, que ce soit par courte honte ou par culpabilité, il risque, avec son accumulation, de le voir augmenter en force, de l’amener à amplifier ses malaises et de ressortir au grand jour dans une explosion ou, pire, de se putréfier et de l’amener à régresser et à imploser, pour être entraîné dans un désir d’annihilation.

    Certaines des attitudes et des comportements de l’être humain peuvent relever d’un ressort primaire par rapport à la sérénité, à la neutralité, à la sagesse et au sens des responsabilités de l’Initié.  Mais, si cet être évolutif, si évolué qu’il soit ou se pense, se centre sur lui-même, se dégageant des comparaisons et de la concurrence, il devra admettre que, dans son évolution, il a dû s’abandonner aux étapes de son rythme évolutif personnel pour atteindre son état présent d’accomplissement.  Il s’agit simplement d’un être qui est passé par où d’autres sont passés avant lui, conformément à son plan de vie, tel que déterminé par le Grand Plan cosmique de l’Absolu.  Mais, en Essence divine, il ne détient rien qui le rende plus grand, plus noble ou plus digne que n’importe lequel des autres êtres humains.  Dans l’Ordre divin infaillible et intangible, chacun se trouve toujours où il se doit.

   Les voies spirituelles qui persistent à faire croire aux gens qu’ils doivent âprement travailler sur eux et s’imposer un plan d’action rigoureux pour s’élever ou se réaliser, de manière à manifester un état idéal de maîtrise, ne peuvent qu’engendrer et entretenir en eux un conflit profond.  Rien mieux que la Lumière ne peut transformer un être jusqu’à ce que révèle à lui sa Perfection éternelle.  L’exigence d’un idéal ne peut que l’amener à établir des critères rigides et des obligations sérieuses qui lui donnent constamment l’impression qu’il évolue artificiellement et qu’il reste toujours en marge du but de sa vie, alors qu’il est très bien comme il est, ce qui ne peut que le démobiliser et le décourager.  Il vaudrait mieux pour lui qu’il se concentrer sur l’expérience du moment en y mettant tout son amour et tout son être.

   Chacun gagnerait à établir, comme priorité, la nécessité d’apprendre à s’aimer et à s’accepter tel qu’il est, avec ses grandeurs et ses faiblesses apparentes, à agir et réagir selon ses capacités et sa compréhension du moment, à assumer les conséquences de ses choix conscients et inconscients, sans jamais se juger, se rapetisser, se soumettre, se culpabiliser, sans jamais abdiquer sa souveraineté ni renoncer à sa liberté.  Certains pourront croire que l’auteur a déjà dit le contraire dans d’autres textes.  Mais s’ils se réfèrent à ses écrits antérieurs, pour bien les lire, ils comprendront que cette perception ne ressort que de leur interprétation erronée, par décalage, de ce qu’il avait dit à ce moment.

   L’art d’un vrai Maître, c’est de présenter tout principe en trois phases.  D’abord, il en présente l’aspect négatif, qui rejoint plus diredignité-1ctement un être à prédominance magnétique, en raison de son incarnation dans la matière.  Ensuite, il en présente l’aspect positif, pour en faire ressortir l’aspect électrique ou lumineux.  Selon le besoin particulier, il peut procéder à l’inverse.  Enfin, il fusionne les deux dans une approche créative et constructive qui abolit les opposés apparents.

   Du temps où votre messager étudiait avec son Maître, chaque fois qu’il abordait un point négatif de la vie, celui-ci en faisait ressortir le point positif;  s’il en faisait plutôt ressortir le point positif, son instructeur en faisait ressortir l’aspect négatif.  Ainsi, en plus de trouver le procédé intempestif, pour un temps, il en est venu à croire que, dans son relent de personnalité, son enseignant tentait de se mettre en évidence, de se montre plus fin ou sage que lui ou d’établir sur lui de l’ascendant.  Et cela jusqu’au jour où, exaspéré de cette conduite, il exigea de lui des comptes sur ces agissements étranges, menaçant de le quitter, s’il n’obtenait pas une explication satisfaisante.  C’est alors qu’il apprit ce qu’il vous a expliqué au paragraphe précédent, à savoir qu’un Maître avéré enseigne toujours par le paradoxe pour aider son chela à trouver en tout le Juste Milieu, la Voie du Centre qui ramène au Royaume de l’Absolu.

   En raison de cette référence à un type d’expérience spirituelle périmée, qui est celle de l’abandon d’un chela à la direction de son Maître spirituel, veuillez remarquez que l’ère des relations de Maîtres à chelas est révolue depuis une décennie et qu’elle ne doit plus avoir cours, ce qui fait de tout être qui persiste à enseigner régulièrement au public s’impose comme un être réfractaire au Décret divin que l’Absolu a émis lorsqu’il a repris les rênes de la planète, d’où il démasque de lui-même son manque de savoir et son imposture.

   La morale de la présente histoire, c’est que tout être conserve éternellement sa dignité, quoi qu’il ait dit, pensé, fait, ressenti à un moment ou à un autre de son expérience évolutive ou à un quelconque moment de ses nombreuses incarnations.  Il gagne à éviter de se juger et de se culpabiliser.  Ainsi, en tout temps, si heureux ou accablé qu’il soit, tout être gagne à s’aimer tel qu’il est et à se présenter dignement aux autres, fier de ce qu’il est et a accompli.  En retour, tout être doit respecter toute expérience et lui accorder un territoire d’expression, si éloignée qu’elle soit de la sienne, et exprimer le plus grand des respects envers toute créature.  Chacun peut toujours se protéger contre ce qui ne lui ressemble pas ou ne lui convient pas, comme il peut s’en écarter, en évitant de l’attirer par ses pensées négatives, ses jugements de valeur et sa propension à la peur ou au rejet de la différence.

   C’est à ce prix que l’Unité pourra se refaire dans le monde et que l’esprit d’amour, qui implique autant l’indépendance et l’autonomie que la fraternité et la solidarité, pourra émerger pour toujours.

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