Récemment, les Maîtres apprenaient à l’humanité que les animaux avaient renouvelé leur contrat de support auprès de l’humanité, notamment en se chargeant de veiller sur la nouvelle Trame christique.  En retour, ils demandaient que les êtres humains témoignent d’un nouveau degré de compassion à l’endroit de toutes ces créatures, qu’elles adoptent un comportement apparent de collaborateur ou d’être hostile.  Bien sûr, nul ne s’imposera jamais une bien grande répercussion à éliminer un animal résolument menaçant, quand tous les autres moyens ont échoué à l’empêcher de nuire, encore moins en supprimant une catégorie d’insectes trop prolifiques et envahissants.  N’empêche que la consigne est à l’expression d’une plus grande sollicitude envers toutes les créatures vivantes.

L’abeille…

Ce préambule permet de maintenant entrer dans le vif de notre sujet.  Ainsi, pour ce qui a trait aux abeilles, les entomologistes leur prédisent un avenir sombre, prévoyant leur probable disparition dans un délai assez court, supposément en raison de la pollution de l’air et de l’usage excessif des pesticides en agriculture.  De toute évidence, ces facteurs accélèrent leur élimination de la planète bien que, en fait, ce départ relève plutôt d’un choix collectif de leur bee-member-workerpart, suite à une injonction du Régent de leur âme-groupe, de retourner à leur lieu d’origine, puisque leur rôle auprès de l’humanité est parvenu à son terme.  D’autres insectes pollinisateurs se chargeront progressivement de les remplacer, ce qui est notamment le cas des fourmis, dont vous avez dû noter, dans vos parages, la dissémination presque exagérée, surtout au cours de la présente année 2013.  Si vous n’êtes pas encore parvenu à ce constat, parce que vous fréquentez peu la Nature, allez voir ce qui se passe au pied des arbres fruitiers, dans vos jardins et dans vos plates-bandes de fleurs.

Comme la plupart le savent, les abeilles proviennent du schème de Vénus et, avec d’autres bienfaits que Sanat Kumara, ce grand ami de l’humanité a apportés à la Terre, lorsqu’il en accepta temporairement, mais assez  longtemps la Régence, il avait pris apporté avec lui des plantes particulières et une colonie d’abeilles afin d’améliorer le sort de ses habitants.  Dans ce contexte, il faudrait déterminer, à partir de leur symbolisme cosmique, la fonction que ces insectes sociaux si inspirants occupaient et le sens du message que, à leur insu, ils étaient venus porter aux êtres humains.  On peut trouver un premier jalon de compréhension dans le fait qu’il s’agit de belles petites bêtes ailées, de couleur dorée, capable de distiller le miel et d’autres produits très utiles dans le maintien de la santé humaine, ce qui incline à croire qu’elles évoquaient le Royaume céleste et l’idéal de comportement qui permettrait à un être incarné d’atteindre le stade d’Éveillé ou d’Élu.

Puisque nous avons déjà abordé le symbolisme des animaux, dans un certain de nos nombreux manuscrits de la collection «Connivences cosmiques», intitulé Les Messages du Règne animal, il devient inutile de produire un nouveau texte au sujet des ces créatures extraordinaires qui ont assisté l’humanité aussi longtemps dans son parcours évolutif.  Même que nous croyons pertinent de le reproduire dans son intégralité de manière à mieux leur rendre hommage, en rappelant les différentes facettes de leur collaboration généralement  humble et discrète, mais si utile.

L’abeille, ouvrière de la ruche, représente un insecte hyménoptère doté d’un aiguillon venimeux que certains élèvent pour leur miel, leur pollen, leu propolis et leur cire.  Elle est pourvue de quatre ailes membraneuses, de six pattes et d’une bouche munie d’une trompe avec laquelle elle aspire le miel qu’elle va ensuite déposer dans les alvéoles en rayons de sa ruche.

La ruche d’abeilles rappelle un centre de travail spirituel, formé des âmes parfaites de tous les temps, rassemblées dans les limites de la Vérité pure, invitées à réaliser le Plan cosmique de Dieu.  Elle représente une société bien dirigée, paisible, fondée sur une synarchie à chef unique qui dirige l’effort commun.  La ruche elle-même révèle l’enveloppe d’une idée abstraite, soit du concept spirituel de l’Idéal divin, dans laquelle se poursuit l’évolution, dans laquelle mûrit la Pensée créatrice, préparant sa complète percée.  Elle contient, à cette fin, une accumulation d’énergies vivifiantes multiples, mais parfaitement coordonnées, pour réaliser le But ultime de la Vie.  Relié à l’ordre et à l’autorité dans l’organisation et la structure des choses, elle renvoie à des notions de hiérarchie légitime, de commandement, de distribution des rôles, de règlements relatifs à une collectivité, d’esprit de collaboration.

La ruche enseigne que chaque membre d’une communauté doit exercer son activité spécifique et jouer son rôle particulier conformément à sa compréhension et à ses moyens réels, à sa mission et à son rythme évolutif.  En effet, le bien de l’ensemble dépend du respect des individus entre eux et du but commun, fondé sur la fraternité et la solidarité.  Chaque sujet doit veiller à maintenir un juste équilibre entre son bien et ses préoccupations personnels et le bien et les objectifs communs, d’où il faut développer l’art des concessions nécessaires.  Chacun  doit faire valoir son point de vue en mettant en valeur ses talents et ses aptitudes, mais en tenant compte des ressources des autres.  Chacun doit de même prendre son rôle au sérieux, même s’il s’exerce à un second plan ou à un plan subalterne.  Il s’agit de prendre sa véritable place en développant sa conscience sociale.

La ruche est habitée par un essaim composé d’ouvrières neutres chargées de toutes les besognes, de faux-bourdons mâles, tous groupés autour d’une reine unique, seule pondeuse, entourée de tous les soins et de toutes les attentions.  Associée à Diane, elle agit comme messagère des Dieux et elle exprime l’Énergie guerrière féminine.  Car elle peut devenir le Juge rigoureux qui sanctionne une erreur par une piqûre.  En communication avec l’Autre Monde, le Royaume des morts, elle aide les esprits reliés à la Terre à se rendre au bon endroit, au moment de leur transition.  Elle évoque diversement les notions de communauté, d’amour mutuel, d’expression dans la douceur, de service, de créativité, de rassemblement des élus, de concentration sur la tâche, de prospérité, de coopération ou de travail de groupe, d’assiduité, d’éloquence, de chasteté, de pureté morale.  Elle sait accumuler des trésors dans le Ciel.

En rêve ou en songe, comme dans ses diverses pérégrinations, l’apparition de la ruche peut éclairer le besoin de donner de soi, mais elle invite à ajuster ses buts personnels aux intérêts de la collectivité.  Elle rappelle qu’on retirera une grande satisfaction à prêter son concours et son soutien à une œuvre commune mais qu’on devra agir de façon responsable dans cette participation humanitaire.  Parfois, elle invite simplement à mettre de l’ordre dans ses idées pour mieux structurer sa pensée à l’égard d’un objectif principal ou de son but ultime.

En fait, l’abeille symbolise l’âme, animatrice de l’Univers, lien entre le Ciel et la Terre, opérant sa transformation spirituelle (son illumination) en s’abreuvant au pollen de la connaissance pour élaborer le miel d’immortalité.  Elle évoque comment un être peut s’unir au monde de la Nature en rendant hommage au Soleil, en centrant sa vie sur l’Esprit, pour travailler en communauté, soit avec autrui, dans une parfaite cohésion.  Elle éclaire comment il peut, à travers sa tâche quotidienne, centré sur le moment présent, conçu comme un jeu amoureux, constamment faire la fête et comment, s’il n’a pas de raison spéciale de célébrer, il peut rendre grâce pour la merveille et le mystère d’être vivant.  À chaque instant, il détient cette aptitude de vivre amoureux de lui-même, en harmonie avec les autres, toujours heureux de leur présence, puisqu’ils sont indispensables pour lui permettre d’évoluer dans l’échange et le partage.  Tout individu ne peut se percevoir que dans l’unité du Tout, comme un être collectif, comme membre d’un groupe, qui assure la pérennité de son espèce.

Ainsi, l’Abeille figure l’Initié qui, par son travail intérieur, transforme tout en or spirituel.  Elle représente le disciple pur et fidèle qui œuvre au perfectionnement de l’ensemble universel, lequel sert autant le multiple que l’Un.  L’ouvrier prépare le miel (nectar), la nourriture la plus délectable et la plus unique, qu’il extrait de la fleur, image de l’Univers.  Il enseigne à chacun comment extraire le miel de sa propre existence en élevant son esprit et en l’emplissant du parfum suave et enivrant des vibrations supérieures de la vie.  Il doit s’investir de façon laborieuse, disciplinée, prudente, infatigable, honnête, humble, ardente, courageuse et persévérante dans une activité créatrice qui, en le reliant au Ciel, l’aide à mériter sa pitance, dans une tâche concrète, pour fertiliser la Terre.  Mais l’abeille symbolise aussi l’éloquence, la poésie, l’intelligence, la résurrection, la pureté, l’amour, la sagesse et la vérité.  Elle accomplit sa tâche dans le plus grand respect des autres et de la Nature.  Ne la voit-on pas butiner les fleurs en les frôlant, sans jamais les flétrir, bien que débordante d’ardeur ignée?  Elle se nourrit sans détruire, recueillant le pollen élaboré par les fleurs, contribuant même à le disperser pour en féconder d’autres fleurs de la même espèce, en récupérant suffisamment pour que l’être humain trouve, dans le miel qu’elle en produit, sa nourriture essentielle, le miel, symbole d’amour et de connaissance.  À son exemple, il doit capter le pollen de la Vie, émané du Soleil, pour élaborer en lui une substance spirituelle qui attirera à lui, pour l’aider dans son évolution, les Intelligences supérieures.

Par son implication dans la ruche, l’ouvrière symbolise l’âme qui se reconnaît partie indissociable du Tout et qui accepte de travailler à sa place dans un monde organisé d’innombrables créatures, se sentant une égale des autres, acceptant l’autorité légitime pour la réalisation d’un idéal commun.  C’est le Principe vital qui exprime son Verbe divin dans l’ordre, la méthode, la discipline et l’harmonie.  En ce sens, l’abeille évoque l’héroïne civilisatrice par excellence, maîtresse de l’ordre et de la prospérité, qui purifie ce qui est souillé par son dard venimeux, mais nourrit tous ceux qui en ont besoin par son pollen et son miel, remplissant le monde d’harmonie, toujours consciencieusement et diligemment occupée à des activités constructives, choisies conformément à sa compréhension, à son rythme et à ses moyens.  Elle veille à apprendre à un sujet comment il doit se comporter en collectivité et agir au sein d’un groupe en y trouvant sa juste place et en obéissant à l’autorité légitime.  On lui attribue également les qualités de perfection, de royauté, de douceur, de délicatesse, de courage, de purification, de justice, surtout d’ardeur infinie.  En lui-même l’essaim d’abeille détermine une collectivité en migration, donc qui cherche un nouveau milieu de travail cosmique.  On peut la comparer à une nébuleuse en formation.  En revanche, l’essaim d’abeilles sauvages peut évoquer l’égarement ou la rébellion.

Pour sa part, la reine des abeilles conserve le souvenir de la Déesse-Mère, la Régente de la Nature et de la Société idéale, qui invite, comme autorité absolue, tous les membres de la ruche, donc de la collectivité, à se centrer sur elle pour garder sa cohésion et son harmonie.  Elle figure la suprématie de la Nature éternelle que l’être humain ne pourra jamais dominer, d’où il doit se former une pensée écologique et une perception sociale adéquates à l’Idéal cosmique.  Elle se révèle comme la Maîtresse de l’ordre et de la prospérité, toujours fertile et pure.

Celui qui se permet d’approfondir d’autres aspects reliés à l’abeille ne peut qu’exprimer un plus grand degré d’émerveillement.  En effet, par exemple, l’aiguillon ou le dard de cet insecte évoque le stylet de la Vérité qui prévient avec éloquence et ardeur d’une perversion dans l’usage de la force vitale.  Un être courageux et justicier cherche à purifier son être et à le ramener sur la Voie droite.  Il cherche à ramener dans l’ordre de la Sagesse, de l’Amour et de la Vérité.  Il vise toujours à purifier en détruisant toute velléité de transgression de l’ordre social et cosmique.  Défense et Justice immanente.  Pour sa part, le bourdonnement de l’abeille, comme tout chant d’insecte, symbolise le Verbe divin en expression avec toute son éloquence, sa poésie, son intelligence et son efficacité pour conformer toute âme à son chant amoureux.  C’est un son royal de sagesse, de vérité et de perfection.  Parfois, il invite à la médiation ou au sommeil pour explorer le pays de ses rêves ou se relier au Paradis.  Par sa danse, par laquelle cet insecte communique des renseignements précieux à des congénères, il rappelle le mouvement solaire, dessinant une lemniscate parfaite, signe de l’Infini ou de l’Amour universel.

Considérons maintenant l’abeille dans ses diverses productions.  Le pollen que l’abeille récupère avec tant de minutie et d’empressement, exprime les éléments fertiles et féconds en soi, ces prémisses suaves de la Connaissance dont on pourra élaborer le miel d’immortalité.  Il évoque la Connaissance embryonnaire qui enivre, les qualités merveilleuses, apanage de l’âme, montant comme un parfum vers les plus hautes cimes de l’Univers.  Il traduit les aspirations les plus élevées de son être qui annoncent de bons retours de la vie, de bonnes nouvelles évolutives, des bienfaits certains.  On connaîtra sous peu de la joie à profusion pouvant découler d’invitations, de rencontres d’amis, de relations nouvelles, de contrats à signer, d’achats longuement désirés et enfin rendus possibles.  Il est toujours relié à la réalisation émerveillante de souhaits chers au cœur, formulés depuis longtemps, qui auront une grande répercussion ou se signaleront par une grande pérennité.  Comme on le sait, le pollen constitue la semence mâle des fleurs, une source d’énergie, de vitalité et de fécondité.  Il est relié à la propagation de la vie et à la redistribution des biens, invitant à une nouvelle façon de donner, d’aider, d’échanger et de partager.  Il signale la fin d’un cycle et le début d’un nouveau pendant lequel on pourra faire éclater ses limites et connaître un grand rayonnement.  On l’associe souvent à la Pensée créatrice qui cherche son pistil pour enfin se manifester

Le miel que l’abeille tire du pollen identifie l’aliment solaire, la force vitale ou l’énergie électrique, souvent par opposition au lait, l’aliment lunaire ou terrestre, l’énergie magnétique du filon d’argent.  C’est l’aliment qui rend immortel.  Il figure l’amalgame de tous les pollens de fleurs, donc l’aliment des adeptes et des Initiés.  En tant que nourriture des Dieux, il exprime la sagesse, la renaissance, le changement spirituel constructif, le sens des valeurs.  À l’occasion, il peut évoquer l’enseignement du Maître des Âges destiné aux êtres humains, puisé à la source de toute connaissance.  Pour sa part, la cire d’abeille renvoie à un matériau raffiné, évoquant la matière évoluée, rendue souple, malléable, adaptable, d’où, en Alchimie, elle évoque la Matière des Sages poussée au blanc.  On s’en sert également pour confectionner des cierges, illustrant la matière docile qui se donne au feu pour être transmutée, de même que pour former des cachets et des sceaux, évoquant le secret qui entoure certaines vérités spirituelles.  En Alchimie, on l’identifie par le symbole qui apparaît ci-à côté.

La propolis d’abeille, le meilleur antibiotique naturel connu, suggère la purification.

Dans son aspect inversé, donc négatif, l’abeille dépeint un sujet égoïste et individualiste qui, par son égocentrisme ou son manque de modestie, n’a pas su trouver son rôle dans la vie ou ne se sent pas relié à tout l’Univers.  Ne connaissant pas sa tâche ou sa mission, dans l’écologie locale ou dans l’économie universelle, il se sent peu productif, se ressentant un peu comme une entité négligeable.  Aussi peut-il se sentir séparé de la communauté, manquer de motivation pour ce qu’il fait, devant sans cesse s’aiguillonner de force à agir, pour éviter que les autres accomplissent toute sa part d’ouvrage, minant ses meilleures énergies à se désespérer ou à se contrôler.  Le temps est venu pour lui de reconsidérer la mission qu’il doit réaliser et le service qu’il doit rendre dans la vie, de prendre une décision en accord avec son sens de l’à propos, de clarifier son idéal, de poursuivre le but qu’il verra surgir de son introspection.  Il doit reconnaître la valeur du sens de l’organisation et du labeur et se ressentir intérieurement comme un membre à part entière de la communauté de la Nature et du Cosmos.  En passant, l’abeille solitaire attire souvent l’attention sur un Maître des Âges venant enseigner au sujet, lui révélant une part de la Source de toute connaissance.

…et la fourmi

Forts de ces notions, nous pouvons maintenant considérer le rôle de la fourmi, un autre insecte social, mais qui évoque le monde aux antipodes du ciel, l’univers de la matière, fondé sur la dualité, où chaque être doit trouver sa juste place et œuvrer dans la collaboration dans la poursuite du bien commun.  Selon la Tradition, la fourmi provient de Vénus, comme l’abeille à laquelle elle s’oppose à titre d’ouvrière du sous-sol.  On assure qu’elle inspire une grande frayeur aux reptiles.  En Grèce, elle servait de nourriture à l’Oiseau mystique.  Dans le Yoga, on la relie au centre-racine.  Dans la Bible, elle exprime la paresse pour les choses de Dieu.  Quant à sa fourmilière, les Sages la mettaient en rapport avec l’abdomen et les fonctions digestives de l’homme.  En fait, elle symbolisait les énergies qui circulent dans les entrailles de la terre, prêtes à se manifester sous forme de source.  Elle éclairait une destruction lente du foie et de la rate par les guerres.  Les Initiés l’associaient à l’esprit de clan, à un cercle familial fort, à un groupe bien structuré, aux nombreux amis qui peuvent accorder leur support.illu_corps_fourmi

Dans son ancien symbolisme, on associait diversement cet insecte hyménoptère, qui vit en société hiérarchisée, formée d’une reine, de mâles et d’ouvrières neutres, dans un nid creusé dans le sol, généralement recouvert d’un dôme plus ou moins apparent, et qui prolifère rapidement un peu partout, autant dans les régions chaudes que tempérées et dans les régions humides que torrides, aux notions d’énergie vive, de force remarquable, malgré sa fragilité (allusion à la brièveté de la vie), d’industrie, de diligence, d’ordre et de discipline, de travail d’équipe et de travail dur et assidu, de sens de la communauté et de conformisme social (sens de la hiérarchie, subordination, obéissance aveugle à un groupe dans l’atteinte d’un but), de patience et de  persévérance, de prévision, de planification, d’humilité ou de modestie

On a toujours mis la fourmi en relation avec l’eau invisible du sous-sol terrestre.  Elle évoquait le serviteur mobile, appliqué, industrieux, infatigable, adaptable, prévoyant, appliqué et infatigable, membre d’une masse soumise à un destin inexorable qui enchaîne.  En ce sens, elle pouvait évoquer le peu de prix accordé à un être isolé qui ne s’identifie pas à Dieu.  Elle enseignait qu’il faut faire preuve d’honnêteté et déployer sa patience tout au long des temps.  Ce qui demeure une vérité, pour ce qui la concerne, c’est qu’elle représente une bâtisseuse dynamique, plein d’endurance, qui cultive le souci du détail et le sens du dépouillement pour participer à un travail d’équipe parfait.  Dans la fourmilière, tous les sujets ont toujours à l’unisson et d’un seul élan pour la reine et sa colonie, révélant la structure de la Hiérarchie cosmique au service de la Source divine et de la Mère-Terre.  Leur sacrifice de soi est et reste proverbial : ce sont des citoyens actifs dévoués au bien de la communauté.  Excellents planificateurs, ils peuvent comprendre et mettre en œuvre ce qui servira au mieux l’avenir de la fourmilière.  Par leur travail savamment orchestré, ils savent pouvoir compter sur le succès comme couronnement de leurs efforts.  Ils se satisfont de voir le but commun se réaliser petit à petit.  En cas d’échec, ils savent faire leur deuil et se reprendre.  S’ils épuisent leurs réserves, ils cherchent autre chose d’égale valeur ou de valeur supérieure, sans s’inquiéter, sachant que les ressources toujours disponibles dans l’environnement, dussent-ils émigrer fort loin pour les trouver.

Pendant longtemps, la fourmi a évoqué le sentiment d’insignifiance face au Cosmos.  On l’associait à l’implication sociale et au travail à compléter.  Elle invitait à faire lentement et posément ce qu’on avait à faire, à avancer pas à pas dans la vie, en s’investissant dans l’ordre et la discipline.  Elle appelait un être à agir à son exemple et à mener sa tâche dans la constance et la collaboration, en comptant sur le travail d’équipe, dans la mesure de son espoir de parvenir au succès.  Elle a toujours assuré que ce dont un être a besoin, cela se manifestera au bon moment, bien qu’il faille parfois savoir emmagasiner pour parer à une pénurie éventuelle.  Par son assurance, elle démontre sa confiance dans la Providence.

La vision ou la rencontre d’une fourmi indiquait à un être que, dans sa présente phase de vie, il ne pourrait que gagner à faire confiance à la Source et au temps pour s’investir patiemment dans l’immédiat.  Elle donnait le présage qu’il ne pourrait que toujours recevoir ce dont il aurait besoin au moment où il en aurait le plus besoin ou au moment où cela serait le plus instructif.  Dès lors, s’il ne pouvait parvenir à une telle certitude, il devrait immédiatement songer à prévoir de nouvelles stratégies pour combler ses besoins.  Comment un être pourrait-il découvrir sa puissance créatrice s’il attendait toujours tout du Ciel.  Cependant, celui qui savait travailler pour le bien commun, sans négliger son bien personnel, s’assurait de la certitude  que tous souhaiteraient également son bien et s’appliqueraient à le supporter.  La fourmi appelle toujours au travail et au sens de l’organisation, deux moyens de parvenir au succès et à la prospérité.  Mais, dans ses entreprises, chacun doit se garder de devenir égoïste dans son entreprise d’améliorer son bien-être et son confort.  Dans la culture européenne, la fourmi a toujours invité à s’assumer, à cesser de mendier auprès des autres pour assurer sa survie ou pour accomplir son destin.

Dans son sens inversé, la fourmi pouvait suggérer qu’un être accumulait des biens superflus ou qu’il assumait des responsabilités démesurées par rapport à sa compétence ou à ses possibilités.  Subtilement, elle pouvait révéler ce qui était de nature à déranger ou irriter.  Elle pouvait prévenir de soucis qui risquaient de surgir à l’improviste et de submerger la conscience.  Elle pouvait signaler un manque de paix intérieure, un vague sentiment d’insatisfaction ou d’insignifiance qui minait ses énergies à son insu.  À moins qu’elle rappelât plutôt qu’on s’activait pour rien ou qu’on se laissait ennuyer ou perturber par des petits riens.  Elle pouvait encore dénoter un conformisme ou une soumission qui confinait à la mentalité grégaire ou un perfectionnisme qui incluait une vie trop structurée et ordonnée.  Elle signalait qu’on devrait peiner pour réussir ou qu’on devrait s’attendre à un accroissement de sa tâche.  Elle pouvait attirer l’attention sur une tâche trop assidue, régulière, monotone susceptible d’engendrer une certaine lassitude de vivre.  Elle pouvait révéler un attachement excessif aux biens matériels ou annoncer une bien mauvaise surprise découlant d’inadéquations à la vie.

La fourmi pouvait encore signaler qu’on ne pourrait que gagner à se demander si on n’était pas trop pressé de compléter une tâche ou de parvenir à un but?   En pareil cas, on n’aurait que pu devenir la proie facile d’ennemis habiles à profiter de sa hâte et de son impatience.  Ne disait-on pas que l’impatience menait à l’étourderie, à la négligence, d’où elle attirait le diable dans son environnement?  Mais elle pouvait encore signaler qu’on était avide d’argent et de pouvoir.  Comme le fait que ses adversaires secrets ne pourraient qu’exploiter ses peurs dans une tentative d’amener à négliger la solidarité et à transgresser la loi naturelle.  Plutôt, elle aurait pu lancer le message qu’on s’exposait à succomber à la panique au lieu de se fier à son jugement rationnel?  Dès lors, on ne pourrait que voir ses plans d’avenir sabotés, surtout si l’inquiétude devait l’emporter.  Celui qui savait faire confiance à la volonté du Créateur ne s’exposait pas à transformer la fourmilière en montagne insurmontable.  Mais la fourmi identifiait aussi un être qui agissait de façon trop individualiste ou qui négligeait d’apporter sa quote-part au bien commun.  Ou elle offrait le reproche qu’on accordait trop peu d’attention à la spécificité des rôles de chacun dans un groupe, à moins que, plutôt, on fût porté à vivre dans la tension et l’activisme.

Désormais, dans la perspective de la descente du Ciel sur Terre, pour rétablir la dynamique du Paradis terrestre,  chacun est en droit de se demander de quelle manière cette besogneuse fourmi pourra prendre la relève de la valeureuse abeille.  C’est très simple, il lui suffit de se donner des ailes en s’abandonnant inconditionnellement à la Lumière divine!  Figurant l’aspect qui permet l’ancrage dans la matière, les racines, elle devra conserver ses prérogatives, mais en acceptant de se laisser raréfier ou illuminer par ce qui provient de sa futaie.  Elle invite à perdre son aspect agressif et vindicatif, sa propension à accumuler et ses préoccupations terre-à-terre pour faciliter le travail de groupe.  Elle appelle à se considérer comme un digne membre d’un groupe qui ne perd pas pour autant ses droits à l’individualité, qui n’a pas à renoncer à son droit d’être à sa manière et d’avancer à son rythme, sans jamais devoir rendre de compte à qui que ce soit.  N’étant pas un robot ni l’esclave de qui que ce soit, chacun, consacré à sa propre réalisation, détient sa propre place au Soleil, un espace d’intimité sur lequel il n’a aucun compte à rendre, dans le fonctionnement de la collectivité.

Ainsi, dans la nouvelle dynamique, la fourmi suggère de s’ouvrir à l’amour inconditionnel dans un travail collectif qui aide à ouvrir les consciences à la perspective de l’Unité de toutes choses.  Dans la présente phase, chacun gagne à récupérer sa liberté, à rompre avec ses faux attachements qui gardent prisonniers de la densité et de la dualité.  Il n’y a rien à gagner de liens trop puissants avec les réalités éphémères.  Elle suggère de vivre de façon simple et humble, dans le moment présent, en faisant confiance à la Providence divine, se rappelant sans cesse que, quoi qu’il arrive, tout retrouve toujours son équilibre.  Parmi la surabondance d’enseignants et de leaders de tous acabits, sans jugements de valeur ni propension à la délation, chacun gagne à reconnaître les sages et à n’accompagner qu’eux.  En quelque sorte, la fourmi invite à vibre dans la matière en profitant de ses bienfaits, en respectant la Nature, mais sans jamais oublier de mettre les moyens au service de la fin.  C’est ainsi que celui qui ne se pensait qu’humain, perdu dans les contingences, se découvre surhumain, voire divin.

La Réalisation suprême ne résulte pas d’une fuite dans l’Esprit, qui amène à la désincarnation, pas plus qu’elle ne peut s’obtenir d’une attention uniquement dirigée vers les désirs et les besoins, elle s’obtient par la Fusion harmonieuse du Ciel et de la Terre.  L’abeille a donné l’illustration de l’Élu, la fourmi, de l’Homme idéal.  L’Ascension s’obtient maintenant de la fusion de ces deux extrêmes.

© 2013 Bertrand Duhaime (Douraganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur le site : www.larchedegloire.com.

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