La vulnérabilité traduit le caractère de ce qui est faible, défectueux, peut être blessé, facilement atteint, se défend mal, présente un défaut dans la cuirasse ou la conscience de sa fragilité temporaire qui s’exprime par le sentiment de n’avoir rien à défendre, à cacher et à justifier.

La vulnérabilité découle du sentiment étrange de se savoir peccable, capable d’erreurs et mortel.  Elle implique une disqualification temporaire en regard des diverses agressions, intérieures ou extérieures.  Elle témoigne de la conscience d’une fragilité temporaire qui s’exprime par le sentiment de n’avoir rien à défendre, à cacher et à justifier.  Elle implique une acceptation inconditionnelle de soi tel que l’on est à travers les aléas de la vie.  Elle démontre qu’on ne peut pas toujours se sentir à la hauteur des événements, donc toujours fort, ferme, responsable, efficace et performant.  Dans la mesure où elle ne favorise pas la culpabilisatioVULNÉRABILITÉn et le mépris de soi, elle ramène au sentiment d’égalité de tous les êtres humains face à leur destin évolutif.  Elle amène à chercher ailleurs de l’aide ou du support et à établir des alliances circonstancielles.

Rien ne libère davantage que d’accepter sa vulnérabilité.  Elle naît de l’acceptation inconditionnelle de soi qui se dérobe à la nécessité apparente de se sentir fort en tout temps, de toujours agir à la perfection,  d’expliquer un comportement défectueux qu’on ne veut pas changer.  Cela provient du fait que l’on sait qu’en le niant et qu’en se mettant vainement en tort, on s’enfermerait dans ce comportement encore plus longtemps.  Alors, on refuse de porter un masque pour cacher ses troubles intérieurs, ses souffrances ou ses blessures personnelles.  Au contraire, on choisit d’exprimer son véritable sentiment d’être peccable, imparfait, évolutif, d’en avoir encore à apprendre, d’avoir encore besoin de l’aide d’autrui et de l’Univers.  Ainsi, les barrières tombent, car on ne refuse pas l’amour au moment même où on en a le plus grand besoin sous prétexte de montrer fort, impeccable, tout à fait sûr de soi.  On ne craint pas d’être pris pour ce qu’on est, d’être transparent et limpide.

Quant on n’a rien à défendre, la vie devient bien plus facile, car on n’a pas besoin de prétendre être ce qu’on n’est pas.  La vie se complique quand on commence à défendre ses croyances, ses pensées, sa personnalité.  C’est d’autant plus ridicule qu’on est la somme de ses hypothèses, de ses emprunts, de ses croyances et de ses certitudes, qu’on ne sait pas trop comment démêler.  D’autant plus que ce sont ses points d’insécurité qu’on sent le besoin de défendre avec le plus de vigueur.  Il n’y a jamais de mal à admettre ses limites, par exemple à dire qu’on ne sait pas quand on ne sait pas, à refuser de se montrer excellent en tout, à ne pas sentir le besoin de répondre à toutes les questions pour être aimé, à admettre qu’on peut avoir peur dans une circonstance précise, à dire qu’on se sent faible.  Ceux qui font trop les braves sont souvent ceux qui cachent le mieux leur vulnérabilité, refusant du même coup de faire appel à l’amour qui leur manque.

En acceptant de constater, dans son for intérieur, ses carences, ses impuissances, ses limitations, on ne se vexe plus ni ne se surprend que les autres fassent les mêmes constatations à son endroit.  Ainsi, on s’aperçoit qu’on est moins porté à trahir ses pensées et ses sentiments, qu’on grandit en limpidité, qu’on conforme plus facilement ses actes et ses pensées à ses prises de conscience et qu’on évolue plus rapidement.  On sait se laisser aller à ressentir les choses comme on les ressent vraiment.  Seule la vulnérabilité permet de jouir pleinement des dons de la vie physique.  Par exemple, un compliment admiratif sincère déclenche un grand flot d’énergie.  Si, par crainte d’être blessé, on évite de ressentir quoi que ce soit et qu’on s’empêche de vivre, on ne pourra jamais être touché par les sentiments de joie.  En cachant ses vrais sentiments, on augmente son besoin de protection, le rendant excessif et entravant.  Un processus de guérison s’enclenche toujours dès qu’on exprime clairement ce qu’on ressent et pense intérieurement.

La compréhension du présent terme importe, puisque, chez chacun, l’amour véritable, porte de l’éveil, commence à s’ouvrir avec l’acceptation de sa vulnérabilité, qui n’est rien d’autre que la faculté de s’accepter tel qu’il est pour accepter les autres tels qu’ils sont.  Alors seulement l’amour peut devenir inconditionnel et dissoudre toute séparativité parce que, dans la perspective évolutive, il place tous les êtres sur un pied d’égalité.   Il rappelle que chacun mène l’expérience la plus adaptée à sa quête présente qui n’a rien de moins ni de plus noble que celle d’autrui.  Sans être une excuse, même ceux qui paraissent les plus forts ont leurs points faibles, sauf qu’ils sont peut-être plus cachés.  Pour personne, il n’y a de honte à admettre son talon d’Achille, ce qui est honteux c’est de le nier, de le mépriser, de le projeter, d’en venir à se croire supérieur aux autres.  Alors, qu’on accepte le risque de se montrer tel que l’on est et d’abandonner ses défenses, au-delà de ses peurs des jugements  négatifs, des piqûres d’amour-propre et du rejet, au lieu de porter un masque de protecteur qui peut être repéré en tout temps.  Chacun gagne à abandonner toute critique, toute culpabilité et tout doute par rapport à lui-même.  Il est simplement invité à vivre sa perfection du moment, au lieu de se croire autrement qu’il n’est,, car c’est pour lui la seule manière d’accéder à la Grande Perfection.   Sachant où il en est, il sait d’où partir pour s’élever plus haut: il est mieux placé pour comprendre les parts de lui-même qu’il doit guérir ou faire grandir.

 

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