LE CHOIX DES CHANSONS QU’ON ÉCOUTE N’A RIEN D’ANODIN!

   Il arrive à tous de s’éprendre d’une chanson, à cause de son texte, de son rythme ou de sa mélodie.  Et, par la suite, on se laisse prendre à l’écouter et à la réécouter, puis à la fredonner tout bas.  C’est ainsi qu’elle en vichansons-chansonnettesent à s’inscrire dans le subconscient et à agir comme une proclamation, scellant une part de son destin.  Car on peut devenir fan d’un interprète, dont on aime la voix ou la prestation, mais dont on ne prend pas la peine d’évaluer la qualité des textes, du point de vue évolutif.

    Le fait d’écouter à répétition une chanson est loin d’être anodin, car, selon l’intérêt qu’un être lui porte, il se tisse un lien entre elle et lui, un lien qui grossit avec le temps.  Ce lien devient d’autant plus préjudiciable s‘il l’amène à ne plus porter attention aux paroles qu’il écoute ou fredonne intérieurement, parce que, en pareil cas, il agit directement sur le subconscient, une instance intelligente, mais mécanique et très impressionnable qui reproduit avec puissance ce qu’il accepte sans discernement ni résistance.  À ce moment, un être à intérêt à écouter des paroles constructives et enthousiasmantes, donc évolutives, sans quoi, dans la vie quotidienne, il s’élabore un arrière-plan qui en vient à faire blocage, agissant comme un filtre pour ce qui ne correspond pas à sa teneur.  Il n’y a rien de plus créatif que ce qui éveille la sensibilité, attise les émotions.

   Mais, c’est rarement le cas, les chansons populaires, surtout des chansons dites d‘amour, mais plutôt de passion, sont truffées de truismes reliés aux affections gluantes et sclérosantes, qui alourdissent la conscience et compliquent le destin.  La plupart du temps, elles expriment le désarroi d’un être vide de lui-même qui cherche dans un autre, qu’il pourra parasiter à loisir, sa douce moitié ou sa demi-portion, ce qu’un autre n’est jamais dans sa nature ni dans son Essence.

   Pour illustrer ce propos et bien le faire comprendre, nous fournissons, en lien, une chanson d’une autre époque, intitulée «Après toi» qui, par la beauté de son interprétation et la qualité de la musique, envahit rapidement toute la conscience.  S’ils sont sincères, la majorité qui l’écouteront auront l’envie de la refaire jouer ou auront du mal à la chasser de leur esprit.  Ce n’est pas pour rien qu’elle joue encore très souvent sur les réseaux de radio dits «nostalgiques», «romantiques» ou «romanesques» et, plus étrange, sur la plupart des postes espagnols et italiens identifiés comme «romanticos» ou «amorosos» et probablement sur tous les postes du monde diffusant des balades de cette gamme.  Mais, dès qu’on écoute le moindrement les paroles, on se dit qu’il faut être un peu débile, un peu attardé du point de vue évolutif ou un dépendant affectif pour miser, en toute conscience, sur une telle conception de l’amour. En tout cas, les paroles de cette balade ne sont en rien métaphysiques… et réconfortantes.(1)

   Il faut savoir que le subconscient englobe l’ensemble des états psychiques dont un être n’a pas conscience, bien qu’il influe constamment sur ses attitudes et ses comportements.  Il recouvre tous les courants submergés de la nature humaine.  Il s’agit du niveau de l’expérience que le sujet ne reconnaît pas ou ne crée pas consciemment dans sa réalité, où il agit en réalisant très peu ce qu’il fait et en ignorant largement pourquoi il le fait, ce qui lui confère au moins cet avantage d’accomplir des fonctions automatiques.  C’est cette instance de la vie, que certains appellent l’entrepôt des expériences et des tendances, qui amène un être à croire qu’il est à la merci de la vie ou du sort plutôt que d’en être le créateur.  Pour certains, il s’agit du corps mental.  Dans le langage du Grand Maître Sri Aurobindo Ghose, il s’agit des niveaux inférieurs de l’évolution imparfaitement conscients, qui contiendrait le passé et qui trouerait son centre dans les jambes.

   C’est ainsi que, en spiritualité véritable, le subconscient est perçu comme l’expression complète de la conscience avec ses divers niveaux subliminaux, à l’arrière des perceptions du moi et du monde extérieur et qui correspond à la conscience subjective, une autre phase de la conscience humaine, établissant aussi une phase objective, la conscience du monde concret, directement reliée à la Conscience universelle.  Relié directement à la Conscience cosmique, c’est l’Intelligence spirituelle omnisciente, synonyme de Conscience intérieure ou de Maître intime, il désigne le niveau de l’ensemble du courant de la conscience qui s’étend derrière la prise de conscience objective de l’être et du monde extérieur, qu’il faut éviter de confondre avec l’inconscient de la psychologie.  Il ne fait pas de différence entre ce qui est vrai et ce qui est simplement perçu comme vrai, car il agit au-delà du mental, dans la réalité pure.

   Le subconscient représente le niveau de l’ensemble du courant de conscience qui s’étend derrière la prise de conscience objective de l’être et du monde extérieur.  Il est directement relié à la Conscience cosmique.  Le monde subconscient pénètre l’homme et l’entoure aussi, directement relié à Dieu.  Ainsi, dans le sommeil provoqué, les activités involontaires du subconscient se poursuivent même si les prises de conscience sont diminuées ou supprimées.  Comme les entités spirituelles, le subconscient ne raisonne que de façon déductive (des causes aux effets) parce qu’il est dans sa nature exclusive d’obéir à des ordres, d’agir comme il en reçoit le commandement ou comme il en reçoit l’inspiration.

   Dans la demande, c’est toujours au subconscient qu’il faut faire appel: c’est à lui que la conscience objective doit formuler ses ordres et ses requêtes.  Dans la demande inconsciente, comme lors de l’écoute d’une chanson, c’est la même instance qui s’active selon le degré de la sensibilité de chacun.  Impersonnel, neutre, mathématique, le subconscient répond toujours par l’affirmative, à moins que la demande soit ressentie comme erratique sur un point ou un autre.  Ainsi, le subconscient est toujours prêt à répondre aux instructions de la conscience objective, peu importe le degré de conscience qu’elle y met.  En  fait, les deux travaillent ensemble : la conscience objective raisonne, pense, surveille les fonctions extérieures du corps; le subconscient reçoit les instructions du mental, capable de sagesse et de raisonnement, et obéit à ses ordres de manière parfaite.  Celui-ci accepte, sans discuter ni hésiter, les ordres de la conscience objective et exécute leurs exigences.

   Le subconscient n’est pas limité, comme la conscience objective, par la vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat.  Il dispose d’une énergie, d’un pouvoir, qui imprègne tout le Cosmos.  Il reçoit les impressions de l’extérieur par le biais de la conscience objective et de l’intérieur par sa propre mémoire, les projections d’autrui et la Source divine.  Le subconscient, c’est l’Intelligence spirituelle, avec sa réserve illimitée de connaissances, le flux complet de la conscience avec ses divers niveaux subliminaux et spirituels.  Il échappe à la conscience objective.  C’est le Maître intérieur.

   Le subconscient répond aux impressions, aux suggestions et aux désirs que l’être humain entretient, mais il transmet ses intuitions selon l’ouverture de sa pensée ou selon ses limitations.  Autrement dit, le subconscient détient le même pouvoir dans tous les êtres, mais il rencontre, chez certains, plus de poussières dans leurs filtres intérieurs, qui bloquent ses messages.  Pour que l’intelligence perçoive ses intuitions, l’être doit ressentir consciemment son activité dans tout son système, c’est-à-dire ressentir la vie non seulement en surface, mais dans toutes les profondeurs de son être.  Plus l’idée devient claire, nette, précise, vivante, plus on la ressent intégralement, mieux elle s’imprime dans le subconscient.  Mais le subconscient ne connaît que l’éternel présent. écoute-de-musique

   En réalité, il conviendrait mieux de considérer le subconscient comme un serviteur très puissant, mais dépourvu de discernement, un exécuteur qui se contente d’obéir, sans réfléchir, autant au conscient qu’à l’inconscient.  Il se relie au Grand Ordinateur central qui régit tout ce qui est vibratoire pour manifester dans le monde individuel l’ordre qu’il a reçu.  Il fonctionne de façon automatique, incapable de faire une différence entre une image extérieure et une image intérieure.  Il puise ses forces et ses connaissances dans les profondeurs de la Manifestation où résident les racines et les pulsions de l’être humain.

  Celui qui a bien compris les implications de l’explication qui précède choisira toujours avec soin les chansons et les musiques qu’il accepte d’écouter ou dont il propose l’audition à autrui sachant désormais la clé constructive ou dévastatrice qu’elles peuvent représenter entre les mains d’un être inconscient.

(1)  Référence: Vicky Leandros, https://www.youtube.com/watch?v=Ka89ORFu_Tc.  Notez qu’on pourrait en signaler un bien grand nombre du genre, aussi poisseuses, possessives, presque désespérées, sauf que celle-ci a gagné une première place au concours annuel de l’Eurovision, en 1972, ce qui rappelle le manque de compréhension de l’époque, une carence qui perdure chez certains paroliers contemporains.  On aurait pu préférer illustrer le thème par cet autre exemple: https://www.youtube.com/watch?v=0_znmFcLuuU, d’une chanteuse belge.

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2 Responses

  1. Lefebvre

    Pourriez vous me dire SVP, qui est l’auteur et l’interprète de la chanson mentionnée dans votre texte : après toi
    Merci

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